c'est étrange tout de même ces éloges posthumes ces larmes versées sur la dépouille encore chaude de Jean-Luc Delarue. Pourtant parmi les pleureuses d'aujourd'hui, beaucoup dans le marigot audiovisuel se sont en un temps pas si lointain, secrètement réjouis de sa chute. Vivant, il ne me semblait pas respectable. En quoi le serait il plus aujourd'hui ? La mort de fait délivre-t-elle un visa pour la rédemption ? La souffrance atroce qui a vraisemblablement du accompagner les derniers mois de sa maladie confère-t-elle soudainement une grandeur qui manquait au vivant ? A moins - c'est peut-être une information qui m'a échappé - qu'en reversant par exemple le montant de ses droits à quelque œuvre de bienfaisance, cette étoile médiatique à l'allure de gendre modèle qui dépensait des fortunes pour sa coke (mais c'était de la bonne) se soit vers la fin de sa vie racheté (j'emploie ce mot à dessein car aujourd'hui tout se marchande) une conduite, une conscience. Donc ce type a prospéré dans l'exhibition obscène de la misère humaine avec son casting d'accidentés de la vie, suscitant auprès du public de ses talk-shows dont il était à la fois producteur et présentateur, une compassion cheap assaisonnée de bons sentiments qui faisaient aussi les bons audimats. Et maintenant le voilà devenu un bienfaiteur un moraliste un Socrate moderne qui aurait accouché les âmes de ses invités pour les purger de leurs turpitudes, alors qu'il n'était en fait qu'un vulgaire pornographe de la pensée, pervers et manipulateur. Avec des histoires présentées comme des informations il a fait son beurre en flattant les plus bas instincts et transformant le téléspectateur crédule et aliéné en voyeur d'un répugnant divertissement où l'illusion d'une possibilité d'expression (ça se discute") ou de liberté ("C'est mon choix") lui semblaient offertes. Et c'est un des principaux agents de cette imposture que, maintenant qu'il n'est plus de ce monde, l'on considère dans la presse, sur les écrans avec une commisération complice. Je suis plutôt ordinairement un gentil garçon ami des fleurs et des nuages, mais là très peu pour moi. Je trouve ça vraiment gerbant. Je laisse ça à d'autres pigeons.
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
jeudi 30 août 2012
mercredi 29 août 2012
Se changer en nuée
Voilà
cela suffit, cette forme projetée. D'où vient-elle peu m'importe. Pour un moment me suffit. Ombre lumière sur le mur. Pourquoi autre chose, pourquoi autre part. Tous les voyages tous les ailleurs ramassés dans une fugitive apparition. Saisir l'image. Se fondre s'abandonner dans la contemplation de ces irisations. S'y fondre s'y retirer s'y oublier comme autrefois quand on était toute chose que le corps pouvait voir entendre sentir ou respirer. Quand on ne faisait qu'un avec le monde, absent à l'idée même de menace. Quand on était la feuille frémissante sous le vent, le souffle d'air frais, le chant des grillons, le nuage qui se dissipe le parfum soudain évanoui. Quand c'était là le seul langage pour un temps encore affranchi de la tyrannie du sens et de l'obscène nécessité des mots. Mon mantra dans ma rétine, puisse un état sans mesure à présent me changer en nuée.
mardi 28 août 2012
Fétiche (une petite sculpture de Gérard Tiry)
Voilà
une petite sculpture en céramique modelée et émaillée par Gérard Tiry, l'oncle d'Agnès, et donc le frère de Philippe. Voyant l'intérêt que je lui portais, il me l'a offerte un jour (je ne sais plus si c'est en 86 la dernière fois que je suis venu en vacances à Châteaudouble. ou en 92, lorsque j'ai passé quelques jours avec Delphine et Didier qui s'y étaient installés). J'y tiens beaucoup parce que c'est la seule chose que je possède de Gérard, avec son livre aussi "Approche de l'événement", et celui qu'il a écrit sur Châteaudouble avec une dédicace, bien à l'abri dans ma bibliothèque de chevet, ainsi que quelques photos, les dernières étant celles de cette escapade dans le Mercantour en 86. Gérard est une des personnes les plus étonnantes que j'ai rencontrées, un des esprits les plus curieux, libre d'attaches, assoiffé de connaissances, voyageur, bâtisseur essayiste potier deltaplaniste navigateur... Sa maison du belvédère à Châteaudouble est à elle seule une œuvre d'art. Donc cette sculpture est là près de mon lit comme un fétiche. Et puis sa couleur me rappelle ces années ou Gérard partageait avec Guy Michelat un four à céramique. Souvent l'été il y avait, en fin d'après-midi, une sorte de cérémonial. On se réunissait devant le four pour assister à la sortie des pièces (assiettes, bols, saladiers) qui avaient cuit dans l'après midi. Il y avait toujours une part d'incertitude et de surprise relative à la couleur des émaux et tout cela donnait lieu à de longs commentaires, ponctués d'exclamations d'interrogations, de supputations sur le caractère imprévisible de la cuisson... Ainsi avancions-nous doucement vers l'heure de l'apéritif où la conversation déviait alors vers d'autres sujets. Mais immanquablement dans la soirée, nous retournions voir les pièces que Gérard et Guy avait fabriquées.
Gérard Tiry dans un des cabanons qu'il a rebâtis (1986) |
lundi 27 août 2012
Black is black
Voilà,
outre les déclarations de Arnaud Montebourg et les propos de Manuel Valls, nos sémillants jeunes premiers de la politique française, - l'un voulait tout casser lors de la primaire socialiste et semblait en tous points s'opposer à l'autre - et qui, depuis qu'ils sont ministres révèlent leurs pires travers de politiciens roublards (on sent qu'ils sont déjà prêts à tout pour s'accrocher à leur maroquin) voici une raison supplémentaire de broyer du noir en ce début de semaine pourtant ensoleillé. Durant ces courtes vacances, je m'étais quelque peu affranchi de la tyrannie du Réel. Mais à Fukushima, la catastrophe rampe toujours. Chose étrange, la vidéo de surveillance que j'ai pu consulter cette nuit, où l'on voit nettement bouger un réacteur de la centrale sous la pression d'un nouveau séisme, n'est plus accessible. Quant aux medias, silence bien sûr. Plus vendeur de commenter le décès d'un animateur de télévision qui a fait fortune en produisant et présentant des émissions racoleuses et crétinisantes.
dimanche 26 août 2012
Lune triste
Éditions Artima |
Voilà
ce qu'on appelait alors la conquête spatiale ou la course à la lune a été la grande épopée de mon enfance. Elle coïncide avec ces années heureuses passées dans les Landes. Comme beaucoup de ma génération sans doute, j'étais fasciné par les exploits des cosmonautes et des astronautes qui réalisaient des choses hors du commun. Ils avaient l'âge de nos pères de nos instituteurs et ils étaient eux, d'indiscutables héros. Ils inscrivaient dans le Réel une part de Merveilleux et de drame aussi, mais faisaient rêver à une infinité de possibles, et à une Humanité capable de se dépasser de se transcender. Les vols Voskhod, Gemini, Appollo, se succédaient régulièrement et tenaient en haleine. Lorsque Neil Armstrong a foulé le sol de la lune, j'ai vraiment cru au "grand pas pour l'humanité"et cédé à l'espoir que désormais tout serait différent. On connaît la suite. Je ne peux aujourd'hui m'empêcher de penser à ces couvertures isothermiques qui protégeaient les appareils du LEM des rayons cosmiques, et à l'usage qu'on en fait parfois aujourd'hui. Que reste-t-il à rêver à présent dans un monde fini, où l'espèce s'anéantit doucement dans l'illusion des réalités virtuelles et réduit son espace vital saccageant sans répit ses territoires et en épuisant les ressources naturelles ? Tout au plus peut-on se réjouir que la nature ait repris le dessus dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, que la végétation envahisse l'ancienne ville de Pripiat, que les chevaux de Prjevalski (ceux que l'on voit sur les parois des grottes préhistoriques) qu'on y a introduit s'y reproduisent paraît-il fort bien et que les bouleaux résistent mieux que les pins à la radioactivité. Épatant, non ?
ce qu'on appelait alors la conquête spatiale ou la course à la lune a été la grande épopée de mon enfance. Elle coïncide avec ces années heureuses passées dans les Landes. Comme beaucoup de ma génération sans doute, j'étais fasciné par les exploits des cosmonautes et des astronautes qui réalisaient des choses hors du commun. Ils avaient l'âge de nos pères de nos instituteurs et ils étaient eux, d'indiscutables héros. Ils inscrivaient dans le Réel une part de Merveilleux et de drame aussi, mais faisaient rêver à une infinité de possibles, et à une Humanité capable de se dépasser de se transcender. Les vols Voskhod, Gemini, Appollo, se succédaient régulièrement et tenaient en haleine. Lorsque Neil Armstrong a foulé le sol de la lune, j'ai vraiment cru au "grand pas pour l'humanité"et cédé à l'espoir que désormais tout serait différent. On connaît la suite. Je ne peux aujourd'hui m'empêcher de penser à ces couvertures isothermiques qui protégeaient les appareils du LEM des rayons cosmiques, et à l'usage qu'on en fait parfois aujourd'hui. Que reste-t-il à rêver à présent dans un monde fini, où l'espèce s'anéantit doucement dans l'illusion des réalités virtuelles et réduit son espace vital saccageant sans répit ses territoires et en épuisant les ressources naturelles ? Tout au plus peut-on se réjouir que la nature ait repris le dessus dans la zone d'exclusion de Tchernobyl, que la végétation envahisse l'ancienne ville de Pripiat, que les chevaux de Prjevalski (ceux que l'on voit sur les parois des grottes préhistoriques) qu'on y a introduit s'y reproduisent paraît-il fort bien et que les bouleaux résistent mieux que les pins à la radioactivité. Épatant, non ?
samedi 25 août 2012
De nouveau là, mais pas vraiment
Voilà,
un mois est passé depuis que j'ai réalisé cette image un mois sans même que je ne m'en rende compte.
C'était à Cerchiara avec ma fille.
Cela me semble déjà si lointain, presque irréel.
Je regarde les photos de là-bas, la plage, les thermes, le village, la lumière des fins d'après-midi
et aussi toutes celles prises depuis, à Paris et au Pays Basque.
Il va falloir que j'élimine ce qui est en trop sans intérêt anecdotique.
J'ai envie de repartir. Je n'ai pas été assez longtemps ailleurs.
Ici l'appartement n'est pas trop en désordre. Il y a encore à faire bien sûr pour que ce soit mieux rangé. Mais petit à petit cela redevient correct. Je me souviens quand je n'y étais que de passage. J'aimais ça, n'être que de passage, et les choses étaient plus simples alors. J'étais moins encombré.
lundi 20 août 2012
Just kids
Voilà
J'ai presque fini "Just kids" de Patti Smith. C'est une très belle histoire d'amour et d'amitié entre deux jeunes artistes au commencement de leur chemin. Une histoire de respect et la loyauté qui unit deux êtres qui malgré leurs parcours divergents demeurent l'un à l'autre à jamais liés. Je n'imaginais pas Patti Smith, ainsi. il y a quelque chose de très pur et presque adolescent dans cette écriture qui restitue cette époque de la bohème new-yorkaise de la fin des années soixante et le début des années soixante dix. Les pages sur la fin de Robert Mapplethorpe dont j'avais vu la première exposition parisienne à la galerie Texbraun rue de Seine, sont vraiment bouleversantes. La lecture a suscité l'envie de cette photo qui est une sorte de nature morte et condense aussi un récit secret. Il y a un lien entre la serviette de bain achetée à Marie Galante, les lunettes qui ne sont plus celles qu'elles devraient être, les écoutes de grand-voile et le livre. Et de plus, cela donne de la couleur à une journée qui a commencé très grise
Hontarrabia |
dimanche 19 août 2012
samedi 18 août 2012
Hublot
Voilà
Humidité bien sûr. Démangeaisons dues à des bestioles non identifiées. Accablement à cause d'un cauchemar où l'ami autrefois bienveillant se mue en tortionnaire cruel et cynique. Mauvaises nouvelles dans la messagerie. Envie de me rendormir, d'oublier, d'être ailleurs, plus loin encore, autre, autrement, en d'autres temps. C'est encore dit-on une journée caniculaire qui s'annonce.
vendredi 17 août 2012
jeudi 16 août 2012
Ponton
Voilà
juste un instant paisible sur le port à l'heure où la plupart des plaisanciers dorment encore. Un instant étrange presque incongru. C'est si surprenant d'être là. D'être tout de même là. Dans ce léger trouble ce tangage imperceptible cet étourdissement plus tout à fait passager, semblable à l'idiotie d'ailleurs pas si désagréable au fond. Sans hâte ni projet. Entre inquiétude et détachement. Cet abandon ne serait-il pas déjà un consentement tacite au délabrement dont je redoute parfois qu'il n'ait déjà commencé ? (linked with skywach friday)
lundi 13 août 2012
I can prove I'm not a robot
samedi 11 août 2012
Chemin faisant
Voilà
c'est la fin de l'après midi, presque le début de la soirée, enfin bref entre six et sept heures. Rue St Jacques, j'aperçois une cour pavée, j'y entre. J'en profite pour rappeler ma fille qui m'a laissé un message. Sa joie fait plaisir à entendre. Elle me dit que tout va bien, qu'elle a fait du canoé dans la journée et qu'elle s'est beaucoup amusée. Face à un mur où des naïves peintures ont été exécutées à même la pierre, j'imagine un instant ce que cela aurait été si j'avais pu l'accompagner dans cette excursion. Tout en regardant ces intrigants motifs je sais que désormais ils seront toujours associés à cet instant où j'ai intensément eu envie d'être près d'elle.
c'est la fin de l'après midi, presque le début de la soirée, enfin bref entre six et sept heures. Rue St Jacques, j'aperçois une cour pavée, j'y entre. J'en profite pour rappeler ma fille qui m'a laissé un message. Sa joie fait plaisir à entendre. Elle me dit que tout va bien, qu'elle a fait du canoé dans la journée et qu'elle s'est beaucoup amusée. Face à un mur où des naïves peintures ont été exécutées à même la pierre, j'imagine un instant ce que cela aurait été si j'avais pu l'accompagner dans cette excursion. Tout en regardant ces intrigants motifs je sais que désormais ils seront toujours associés à cet instant où j'ai intensément eu envie d'être près d'elle.
Un peu plus tôt sur le chemin, j'ai été intrigué par cet homme l'air béat, immobile debout, appuyé sur son bâton et adossé au mur, face au soleil. Ma foi, il avait l'air bien content d'être là. Jai songé un instant à cette série de photos de Wim Wenders dans son livre "Une fois", sur celle qu'il surnomme l'adoratrice du soleil, et je n'ai pas pu m'empêcher de faire moi aussi un petit shoot avec l'I-phone, faute de mieux. Comme alors il a ouvert les yeux, je n'ai rien trouvé d'autre à dire que "c'est le bon endroit et la bonne heure pour prendre le soleil "Oui" m'a-t-il répondu "et en plus je suis en train de prier". "Aaah! c'est sûr c'est encore mieux", ai-je fait, pris au dépourvu, et je suis reparti. J'aurais pu répondre quelque chose de plus subtil tout de même
vendredi 10 août 2012
La statue de Montaigne
Voilà,
hier, je suis passé en fin d'après-midi rue des Écoles devant la statue de Montaigne sculptée par Paul Landowski. Son soulier toujours aussi patiné à force d'être touché (il paraît que ça porte bonheur pour les examens). La lumière était très belle, mais je n'ai alors pas du tout anticipé ce résultat qui me plaît beaucoup. Ensuite au café le Petit Cluny rencontre avec N. que je ne connaissais que par blog interposé et qui a eu l'heureuse initiative de proposer ce rendez-vous. Longue sympathique et enrichissante conversation à bâtons rompus où il s'avère qu'il a beaucoup à dire sur les livres, le Japon et les japonais qu'il connaît bien, les pâtisseries orientales les guêpes, les pratiques immobilières des chinois et encore bien d'autres sujets... Rentré ensuite à pied jusqu'à Montparnasse en profitant de la douceur de l'air. Ah si Paris pouvait toujours ressembler à ce qu'il est au mois d'Août... Je commence à m'y faire d'être là....
hier, je suis passé en fin d'après-midi rue des Écoles devant la statue de Montaigne sculptée par Paul Landowski. Son soulier toujours aussi patiné à force d'être touché (il paraît que ça porte bonheur pour les examens). La lumière était très belle, mais je n'ai alors pas du tout anticipé ce résultat qui me plaît beaucoup. Ensuite au café le Petit Cluny rencontre avec N. que je ne connaissais que par blog interposé et qui a eu l'heureuse initiative de proposer ce rendez-vous. Longue sympathique et enrichissante conversation à bâtons rompus où il s'avère qu'il a beaucoup à dire sur les livres, le Japon et les japonais qu'il connaît bien, les pâtisseries orientales les guêpes, les pratiques immobilières des chinois et encore bien d'autres sujets... Rentré ensuite à pied jusqu'à Montparnasse en profitant de la douceur de l'air. Ah si Paris pouvait toujours ressembler à ce qu'il est au mois d'Août... Je commence à m'y faire d'être là....
jeudi 9 août 2012
Musique et misère
Voilà
d'après leurs instruments je peux supposer qu'ils viennent des Balkans et imaginer que c'est pour fuir la guerre en ex-Yougoslavie qu'ils ont fini par échouer là, au pied du centre Georges Pompidou, juste en face de la fontaine de Niki de Saint Phalle. Peut-être leur village a-t-il été détruit, leur famille décimée. Ou bien ont-ils commis des choses horribles, dénoncé des voisins par exemple, de sorte qu'il leur est impossible désormais de retourner au pays. Je ne sais pas. Ils sont là, ils sont vieux, ils grattent leur crincrin et ce qu'on entend est aussi moche et triste que ce que l'on voit. Je ne peux rien pour eux, que leur filer un billet en échange de cette photo parce qu'au fond bien sûr, j'ai un peu mauvaise conscience de figer ainsi leur détresse. J'ai essayé de leur parler mais on ne se comprenait pas, c'était impossible. Ce que je lis dans leur yeux c'est qu'ils savent qu'ils ne seront pas enterrés dans la terre qui les a vu naître et que leur place n'est plus nulle part. Ce que je crois deviner, c'est à la fois, la résignation et l'incompréhension. La musique en plus, et le chien pour la compagnie. Derrière eux il y a un musée qui ressemble à un bâtiment industriel dont certaines œuvres peuvent apaiser questionner ou stimuler ceux qui s'y rendent. Une fontaine animée de figures grotesques et colorées leur fait face. Il est possible qu'elle leur apporte un peu de joie. Mais de ce qu'ils ont vu eux, de ce qu'ils ont ressenti, rien ne subsistera.
d'après leurs instruments je peux supposer qu'ils viennent des Balkans et imaginer que c'est pour fuir la guerre en ex-Yougoslavie qu'ils ont fini par échouer là, au pied du centre Georges Pompidou, juste en face de la fontaine de Niki de Saint Phalle. Peut-être leur village a-t-il été détruit, leur famille décimée. Ou bien ont-ils commis des choses horribles, dénoncé des voisins par exemple, de sorte qu'il leur est impossible désormais de retourner au pays. Je ne sais pas. Ils sont là, ils sont vieux, ils grattent leur crincrin et ce qu'on entend est aussi moche et triste que ce que l'on voit. Je ne peux rien pour eux, que leur filer un billet en échange de cette photo parce qu'au fond bien sûr, j'ai un peu mauvaise conscience de figer ainsi leur détresse. J'ai essayé de leur parler mais on ne se comprenait pas, c'était impossible. Ce que je lis dans leur yeux c'est qu'ils savent qu'ils ne seront pas enterrés dans la terre qui les a vu naître et que leur place n'est plus nulle part. Ce que je crois deviner, c'est à la fois, la résignation et l'incompréhension. La musique en plus, et le chien pour la compagnie. Derrière eux il y a un musée qui ressemble à un bâtiment industriel dont certaines œuvres peuvent apaiser questionner ou stimuler ceux qui s'y rendent. Une fontaine animée de figures grotesques et colorées leur fait face. Il est possible qu'elle leur apporte un peu de joie. Mais de ce qu'ils ont vu eux, de ce qu'ils ont ressenti, rien ne subsistera.
mercredi 8 août 2012
All things must pass
Rue Daguerre (Aout 2012) |
Voilà
Paris Accordéon rue Daguerre, c'est fini. Ils déménagent pour s'installer ailleurs, dans un endroit plus central près des grands boulevards. Ils ont décroché l'enseigne. Quant à la librairie américaine de la rue Princesse, ils ont mis la clé sous la porte à cause du commerce en ligne paraît-il.
Village Voice Bookshop Paris (Juillet 2012) |
Rue Princesse Paris 6 (Juillet 2012) |
Par contre, rue de la Grande Chaumière ou habitait autrefois Marianne Rodker, le restaurant Wadja qui aux grandes heures de Montparnasse était une cantine d'artistes, existe encore. C'est simplement devenu un restaurant gastronomique. Ils ont toutefois pris soin de refaire les boiseries de la devanture telles quelles et de conserver l'enseigne.
mardi 7 août 2012
Expo Crumb
Voilà
aujourd'hui c'était retour vers les sixties. Exposition Crumb, très fournie, documentée avec de nombreuses planches bien sûr et des vieux fanzines de l'époque. Mais aussi, un film tout à fait sidérant sur la famille de Crumb et en particulier ses frères. Où l'on comprend que cet artiste est tout de même un rescapé des névroses familiales.
aujourd'hui c'était retour vers les sixties. Exposition Crumb, très fournie, documentée avec de nombreuses planches bien sûr et des vieux fanzines de l'époque. Mais aussi, un film tout à fait sidérant sur la famille de Crumb et en particulier ses frères. Où l'on comprend que cet artiste est tout de même un rescapé des névroses familiales.
(...)
En fin d'après midi scène assez surprenante rue de l'arrivée : une boutique de pédicure avec des femmes, les pieds dans un aquarium, se faisant en quelque sorte traiter par des poissons, des Garas Rufas qui viennent manger les peaux mortes et vous laissent ensuite paraît-il avec une peau de bébé. On est content de vivre au XXIème siècle pour voir de telles choses.
Sinon, je me demande si je connais personnellement celui ou celle de Zaventem.
lundi 6 août 2012
Il y a 67 ans
Peu de chose en somme à l'échelle d'une civilisation.
Mais "l'aboutissement" de la pensée occidentale, puisqu'il n'est désormais de possible retour en arrière.
Le Japon quant à lui aura payé au prix fort les conséquences de ce pari prométhéen
en subissant les ravages du nucléaire tant civil que militaire
Le Japon quant à lui aura payé au prix fort les conséquences de ce pari prométhéen
en subissant les ravages du nucléaire tant civil que militaire
vendredi 3 août 2012
jeudi 2 août 2012
la parenthèse enchantée
Tutto imane.. una foto sulla spiaggia |
Voilà
je montre une autre photo de ma fille. La photo dont je parle ne peux pas la mettre en ligne puisque son visage apparait dessus, et je ne souhaite pas qu'il soit soit exposé à des regards inconnus. Mais c'est précisément à cause de cela, de ce visage régulièrement contemplé depuis quelque jours que j'évoque cette photo. Sa photo. Car non seulement elle en a eu l'initiative mais elle l'a aussi réalisée, décidant du cadre et de l'utilisation du flash en plein jour. Voilà comment cela s'est passé. Elle a pris dans le sac de plage ce petit appareil que j'avais acheté début 2010 afin de ne pas m'encombrer en voyage. Sur le transat elle en a exploré le menu et découvert comment fonctionnait le retardateur que je n'utilise jamais. Elle a demandé si elle pouvait faire une photo oui bien sûr. Elle a posé l'appareil sur la tablette du support de parasol, m'expliquant où je devais me tenir et de quel côté elle viendrait se placer. On en a claqué deux comme ça. Dessus elle est radieuse, solaire son bras passé autour de mon cou. Quant à moi j'ai l'air beaucoup plus jeune que tout à l'heure où je me suis vu dans le miroir de la salle de bains. Peut-être cette maison me vieillit-elle. Mais revenons à la photo. Son sourire illumine tout. Elle regarde franchement l'objectif, toute entière offerte à ce bref instant. On est là contents d'être ensemble sur cette plage où une sono diffuse les tubes du moment c'est peut-être le joyeux "Balda boa" de Gustavo Lima ou "in Aria" rappé par Gué Pequeno ou Biagio Antoniacci chantant "Non vivo più senza te". Elle y est très belle, très intense. L'image de la vie même. C'est pour cela qu'il faut que j'y revienne souvent ces jours-ci. Elle me raconte que ma présence au monde rend au moins quelqu'un heureux et que cela lui donne un sens. J'écris cela de nouveau seul. Et je n'ai pas envie d'être comme cela, ni d'être ici à ce moment précis, mais avec elle encore sur la plage italienne.
E da qui |
mercredi 1 août 2012
Hopper en Calabre
Canzone |
Voilà
dans la chaleur d'une nuit calabraise, sur cette plage, c'était là
comme un vivant tableau d'Edward Hopper.
Le chanteur, la femme seule.
dans la chaleur d'une nuit calabraise, sur cette plage, c'était là
comme un vivant tableau d'Edward Hopper.
Le chanteur, la femme seule.
J'étais content d'avoir emporté mon appareil.
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