dimanche 3 juin 2012

Cependant le ciel parfois


Voilà
"... Beaucoup dans la Zone devinrent fous errant par les rues dépenaillés, riant et pleurant à la fois. Ils s'abreuvaient au venin des eaux souillées, mangeaient des racines et les herbes des fossés. Ils avaient pour la plupart oublié leur enfance et crachaient sur leur propre face quand ils la croisaient dans un reflet... Certains souvent disparaissaient sans qu'on entendit plus jamais parler d'eux... Une dévorante frénésie de meurtres de viols de dépeçages et de cannibalisme s'était répandue dans la boue noire et écumante des jours sans avenir... Les mots avaient échappé aux pouvoir des poètes, et vêtus de la franche nudité de l'anéantissement absolu et de l'effondrement spirituel, s'en remettant à l'opinion supposée des larves des cafards et des bêtes en décomposition, les taciturnes et les solitaires légiféraient par grognements sur le territoire anéanti de leurs rêves. Mais c'était surtout un temps de meute et de frayeurs, tout bouillonnant de haine parmi les effluves nauséabonds qui flottaient sur la cité réduite en cendres. C'était un temps de désordre et d'abandon, celui des grands achèvements où cependant le ciel parfois se colorait des teintes irisées d'une impossible consolation..." in "L'obituaire du chapitre métropolitain de Jethra"

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