dimanche 22 juin 2025

Tourisme à Belleville (2)

 

Voilà,
début mai, lors de mon weekend dans le quartier de Belleville, dont j'ai déjà parlé j'avais remarqué ces minuscules collages muraux dont l'absurde proposition m'avait amusé. Je n'en connais malheureusement pas l'auteur. C'était il y a presque deux mois, et je n'ai aucune conscience du temps qui a passé. Est-ce en raison de la folie mondiale, de l’avalanche de nouvelles toutes plus délirantes chaque jour et de toute cette actualité chaotique qui nous bouffe plus ou moins l'attention sans qu'on ne s'en aperçoive ? Ou faut-il mettre ça sur le compte d'une disposition plus personnelle, d'un "égarement" qui me serait propre ?
 


J'ai aimé ce temps de vacances et de solitude méditative que je m'étais alors accordé. Je me souviens de cette balade solitaire matinale du côté de la butte Bergeyre et du parc des Buttes Chaumont,  — où j'ai pris cette photo qui donne l'impression qu'on n'est absolument pas dans une ville —  et cette impression de dépaysement alors que je n'étais, en métro qu'à une demi-heure de mon appartement. Ma fille y hébergeait les amies qu'elle s'était faites, il y a deux ans, lors d’un séjour Erasmus à Barcelone. J'étais heureux de lui faire ce cadeau là. 
Aujourd'hui, la solitude me pèse
Hier, je me suis retrouvé dans une fête parmi des gens que je n'avais pas vus depuis très longtemps. Personne ou presque  (car peu de mes connaissances lisent ce blog) ne savait ce qu'il m'était arrivé au cours de ces deux dernières années, la maladie de ma fille et comment j'ai du traverser ça. J'ai éprouvé une ou deux fois la nécessité de m'en ouvrir. Puisque l'on me demandait de mes nouvelles je donnais de mes nouvelles donc. Et puis à un moment j'ai senti venir l'angoisse j'ai décidé de partir très vite. Mon état intérieur ne pouvait s'accorder au côté festif. Je me suis aperçu que j'étais perdu, que je ne parvenais toujours pas à vraiment me défaire de cet état de stress lié à l'épreuve que ma fille a enduré et surmonté, grâce à la médecine, mais aussi grâce à son incroyable tempérament. 
Je devrais m'en inspirer pourtant, prendre exemple. Faire comme elle, m'enivrer de choses neuves, me frotter à des paysages inconnus, tant que je vois encore. Ne céder ni à la dépression ni à la tristesse. Tout s'est bien passé après tout. Nous avons échappé au pire. Cela seul importe. Il faudrait oublier ceux qui se sont révélés minables, quand j'aurais eu tant besoin d'eux, et cesser de m'en vouloir de mon manque de perspicacité à leur égard. 
D'autres ont été présents et secourables. C'est vers eux qu'il faut se tourner. 
Mais pour le moment, je ne parviens pas à voir beaucoup de monde. Je suis encore largué. Il faudrait que je suive une thérapie, mais je n’en ai pas les moyens. A la place je passe mon temps au cinéma grâce à un forfait qui me permet de voir autant de films que je le souhaite pour une modique somme. C’est comme une addiction pour compenser. Et pourtant je n’écris jamais rien sur les films que je vois.
Quoi qu’il en soit, ma fille et moi sommes vivants. Nous nous voyons, nous nous parlons. C’est bien le plus important. Et puis, la vie peut encore me réserver d’autres bonnes surprises, qui sait ?

7 commentaires:

  1. Your words carry the quiet strength of someone who has endured deeply, and though the weight of the past still lingers, your clarity, your daughter’s resilience, and your hope already speak of healing in motion

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  2. To have to relive those months of anguish and despair for people's curiosity is understandably difficult. Protect yourself. Are these people who need to know? Someday perhaps...

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  3. What a pity you can't afford therapy, it would certainly help you. Do you maybe have one or two very close friends that you can open up to? You really need to offload your worries. There's a saying: "A worry shared is a worry halved". I like the murals you found, simple but cute. Thanks for participating in Monday Murals Kwarkito.

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  4. May God grant you his perfect peace.

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  5. Ces minuscules collages sont super, une équerre, que mesurer dans un monde qui tourne fou?

    Ta remarque sur le peu de gens de ton entourage qui lisent ton blog, si varié et personnel à la fois, est curieuse. Ma famille, mes amis ne lisent pas le mien non plus, mais la poésie n'est pas un genre très populaire.

    Allez, ta fille va bien, j'espère que tu trouveras le moyen de te sentir mieux, bientôt. Un besito






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  6. Adversity is something that touches each one of us to varying extents. We all cope in different ways, because we are still here, still alive, still hoping - that is the important thing. People who cannot cope end up in very dark places, some of those places having no exit... You and your daughter have each other and that is an important consolation, but also something that makes each of you stronger and better able to cope, not only with your own personal problems, but also all those horrific things that are happening worldwide. I have my art, my poetry, my writing, my friends and family - they are my therapy and my pressure release valve. You need to find your own support mechanisms and genuine people whom you trust to open up to. Have courage and take strength from what nurtures your soul. (nick from NixPixMix). Thank you for contributing to this meme during this difficult personal time. From the comments above, I see that people here have opened their hearts to you and I hope this helps, even if it is only in a small way.

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