Voilà
bien sûr l'image parle d'elle-même, la tente, le sac de couchage à côté, avec un homme dedans qui pourrait tout aussi bien être un cadavre, la poubelle... Tout ça dans un même cadre, comme des poches où tout est réduit à l'état de chose, de rebut. Ce n'est pas cynisme de ma part, c'est juste un constat objectif de ce que nous inflige l'époque. Je ne me fais pas d'illusion. Ce billet suscitera peu de réactions. Mais tout de même, on nous parle de progrès, d'intelligence artificielle, de retarder l'âge de la retraite en raison de l'allongement de l'espérance de vie, de sobriété heureuse et consentie, de mobilité du futur, et ce que l'on voit dans les rues de la plupart des grandes villes occidentales ressemble à ce que photographiait Jack London dans le East End de Londres en 1902 et qu'il a décrit dans son livre "Le Peuple de l'Abîme". À Paris cela ne cesse d'empirer.
je ne peux que citer intégralement cet article de Laurent Greilsamer, publié en 2014 dans le journal le 1hebdo, mais qui demeure d'une consternante actualité : "C’est une tente très légère, idéale
pour partir camper. On la glisse dans son sac à dos et le soir, après
la randonnée, on la déplie derrière un rideau d’arbres. Un simple bout
de toile, arceaux flexibles intégrés, montage instantané, comme le café.
Poids plume, prix modeste. Longtemps, elle a représenté la liberté.
Son nom exotique, Quechua, faisait rêver. Et puis ces tentes ont quitté
la montagne, déserté les vallées pour gagner les villes. Conçues pour
être dressées sur l’herbe ou le sable, elles ont migré sur le bitume. Terminus, tout le monde descend ! Elles invitaient au voyage, les
voilà comme échouées. On ne voit qu’elles alors qu’on aimerait tellement
ne pas les voir. Leur discrétion est devenue ostensible. Une marque de
misère, d’abandon et de régression. Car nous savons bien que sous les
tentes, il y a des hommes. Un peuple de sans-dents, de gueux modernes campe sous nos fenêtres,
et nous ne savons que faire. Ils survivent dans de micro-bidonvilles
mobiles sous les arches du métro aérien, sous les ponts. Ils veillent en
somnambules au pied de nos immeubles. La puissance publique laisse
faire. La puissance est impuissante. Elle veut faire croire qu’elle
garantit les libertés. La liberté de stagner. La liberté de crever comme
un réfugié sans refuge."
Je rappelle au passage cette promesse de Macron, qui ose tout, au point qu'on se demande s'il est juste un peu con ou si vraiment il se fout ouvertement de notre gueule. Ça date de Juillet 2017. "Plus de SDF avant la fin de l'année, c'est une question de dignité".
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Homeless state is a sad scene to see
RépondreSupprimerI'm not sure that there is a viable solution today. I had no idea that Jack London took these pictures. And I had no idea that greater London was as bad as what I see in his and others' pictures.
RépondreSupprimerLa puissance est impuissante…constat dévastateur et si réel.
RépondreSupprimerTu fais si bien de poursuivre cette série des sans abris.
Yes, the photo speaks for itself, however, your words are the powerful part of this post. Thank you and have a nice day today.
RépondreSupprimerVery sad
RépondreSupprimerA sad truth and we seem powerless to do anything about it. It continues to get worse and still, no solution. Most of these people have suffered through life with issues that kept them from accomplishing even the barest of skills in order to meet their needs. Many have mental health issues that were never met and probably will never be met. It is heart breaking ... I often slip money to them when I see them on the street and then I wonder if it will help them or will it be spent on drink or drugs. I pray that a solution is found, but I don't have much hope for that. But, yes, we should be reminded and we should speak up for them to our elected officials. What are you doing for the Homeless??? Nothing ... because they too are at a loss.
RépondreSupprimerHeart breaking :(
Andrea @ From the Sol
I feel as though we have become a disposable society. Everything seems ignorantly replaceable and that includes people.
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