Voilà,
ce curieux passage dans "La Transversale" le recueil de mémoires d'Alain Gheerbrant,
que j'avais acheté au bouquiniste de la place Saint Didier à Avignon,
juste entre l'église où a été baptisé Olivier Messiaen et le théâtre
Barretta où nous jouions l'adaptation du livre de Ruwen Ogien "De l'influence de l'odeur des croissants chauds sur la bonté humaine". Gheerbrant, dont j'avais gardé un souvenir ému de sa relation de voyage "Orenoque Amazone", se livre à cet étrange et sidérant aveu : "Mais
revenons dix ans plus tôt au café des assassins. À quelque maison de là
une femme surgit de de l'ombre, silencieuse sur ses pieds nus, et me
prit par la main. Je la laissais faire. Elle m'emmena au fond d'un
couloir d'une cour obscure, dans une petite chambre meublée d'un lit de
fer, d'une paillasse, d'un broc et d'une cuvette. Je cherchais dans mes
poches quelque argent à lui donner. Et comme j'avais fait arrêt dans
plusieurs bistrots, payant souvent la tournée, je m'aperçus qu'il ne me
restait pas un sou. Je le lui dis. Elle me tourna le dos sans répondre
et disparut, me laissant assis sur le lit. Mon regard errant remarqua
sur le sol de terre battue quelques préservatifs usagés. J'en ramassai
un et l'enfilai. Et cette soudaine intimité avec les restes de sperme
d'un inconnu suffit à me faire éjaculer. Les transgressions auxquelles
peut entraîner le désir ouvrent des fentes vers le ciel hors du
sordide." (P82).
Toutefois la dernière phrase de ce passage me paraît pour le moins contestable.
I'm just focussing on what you said about croissants, I just love them.
RépondreSupprimerI wish I could see your show--
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