lundi 28 mars 2016

Un rêve idiot et des vieilles photos


Voilà,
Il y a peu, bizarrement j'ai rêvé de Jean Reno. J'étais chez lui, en l'occurrence un modeste pavillon de banlieue qui n'avait donc rien à voir avec les luxueuses propriétés qui sont aujourd'hui les siennes. Ma présence était totalement incongrue car nous ne fréquentons plus depuis des années. La dernière fois que je l'ai aperçu c'est en mars 2002 lorsque nous avons repris le spectacle "Prends bien garde aux Zeppelins" au Théâtre national de Chaillot. Il n'était pas revenu jouer avec nous parce qu'il voulait aller en vacances à l'île Maurice avec ses enfants et sans doute aussi parce que son statut de star était incompatible avec la reprise de ce qui autrefois avait été une aventure.  Mais il était passé au pot de bienvenue du théâtre, et avait pleuré le soir de la première sur les vieux souvenirs. En plaisantant je lui avais dit de ne pas s'inquiéter, que si Didier le metteur en scéne avait d'autres projets il lui proposerait un rôle. Donc j'étais dans le salon de la maison de Jean. Je ne faisais rien, ne disais rien. On ne me chassait pas mais je sentais que j'étais vaguement embarrassant. À un moment, dans la courette où je m'étais retiré, sa femme, une étrangère qui ne me connaissait pas, venue y étendre son linge (putain ! la femme de Jean Reno qui vient étendre son linge, il y a qu'en rêve qu'un truc aussi con et absurde peut arriver) m'a demandé qui j'étais. J'ai grommelé mon nom, expliquant que j'étais juste passé par là parce que j'avais besoin de réfléchir. Je n'ai pas jugé bon de lui dire qu'on avait fait autrefois dans une autre vie, quatre ou cinq pièces et une paire de films où on jouait ensemble, à quoi bon. L'idée de venir chez Jean pour y réfléchir était déjà en soi si grotesque et absurde. Réfléchir à quoi ? À comment mettre de l'ordre dans ses affaires et se préparer à la mort tout en jouissant du bonheur de vivre ? Bref gamberger sur comment devenir sage comme Montaigne alors qu'on a toujours vécu au gré des événements en remettant au surlendemain ce qu'on aurait dû faire l'avant-veille ? Quoiqu'il en soit, je ne m'explique toujours pas ce scénario stupide créé par mon cerveau. Peut-être étais-je coincé dans une vie parallèle où la chance n'a pas souri à Jean, et qu'au lieu d'être la vedette qu'il est devenu, il y vivote enchaînant des petits rôles et des pubs. Cela dit dans cette vie parallèle, je ne suis pas en très grande forme non plus, et j'ai l'air assez looser. Jean aujourd'hui, vit sur l'île de la jatte à Neuilly, il possède plusieurs résidences un peu partout dans le monde, collectionne les Bentley (j'ai entendu dite qu'il en possède cinq), il a des amis riches et puissants, le témoin de son dernier mariage est même l'ancien président de la République. Bien évidemment nous nous sommes perdus de vue. Mais ce rêve très con est l'occasion de ressortir quelques vieilles photos, la première prise en cours de répétitions en octobre 1981 – j'avais beaucoup travaillé cette année là – lors de la reprise de "Prends bien garde aux Zeppelins" de Didier Flamand pour l'Opéra Comique et celle ci qui date de 1979 je crois, près du Gymnase Japy en compagnie de Jacques Nolot, qui a suivi un chemin tout à fait différent, réalisant quelques films rares et précieux, extraordinairement sincères et personnels, qui viennent de ressortir en coffret il y a peu.


A l'époque Jacques et Jean me semblaient déjà un peu vieux, enfin disons qu'ils n'étaient pas de ma génération. Et en tout cas je n'aurais alors jamais imaginé que l'un deviendrait une star internationale, et que l'autre cachait en lui tant de poésie et de sensibilité. Dans ces années là, Jacques avait tendance à sortir sa queue sous n'importe quel prétexte à faire de la provocation avec un humour assez acide. Il est probable que sur cette photo il s'apprête à dire une grosse connerie à connotation sexuelle, parce qu'il sait que ça met la plupart des gens mal à l'aise. Il en a déjà l'œil qui pétille.
C'est pour lui que j'avais pris la photo de la devanture de coiffeur à New-York, car il avait écrit une pièce qui se passait dans un salon de coiffure dans le Gers, l'histoire d'un comédien qui retourne au pays après une longue absence et va se faire coiffer chez son frère qui ne le reconnaît pas immédiatement. La pièce, excellente, s'appelle "La matiouette". André Téchiné l'a adapté en film pour la télévision.

2 commentaires:

  1. Ah... I watched him in a movie yesterday. It was a supporting role, but Jean Reno brought strength and believability to "Flyboys".

    He has done this in so many films--- making "Leon the Professional" one of my favorites, and elevating many others. I did not know he was born in Casablanca to Spanish parents until I happened to look him up on IMDB. He looks very young in that first picture.

    All I ever dream about seems to be stress dreams about broadcasting in the old days...

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  2. very interesting thoughts on fame and fortune, small beginnings and big endings....and i like the second photo very much ...

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