vendredi 10 mai 2013

Un violon de fortune



Voilà,
ce matin dans le métro j'ai de nouveau vu le musicien avec son drôle d'instrument et son sac jaune, celui-là même que j'avais aperçu un soir en compagnie de S. alors que nous avions une discussion sur le fait que je n'ose pas trop photographier les gens. Pourtant, intrigué par son étrange crincrin, lui je l'avais quand même pris à la dérobée quelques jours auparavant. Le voyant nous nous étions bien évidemment posés des questions sur son espèce de violon, composé d'un manche et d'un cornet. Aujourd'hui, sur cet objet tout à fait improbable mais qui sonne bien, il a joué avec beaucoup de délicatesse "Besame mucho" et "Mon amant de St Jean", alors je lui ai donné une pièce. J'en ai profité pour lui demander d'où sortait cet instrument. C'est lui qui l'a fabriqué ai-je cru comprendre (son français était aussi rudimentaire qu'approximatif). C'est de la lutherie brute en quelque sorte. Le voyant descendre pour attendre sur le quai la rame suivante, j'ai envié cet homme pour son sens du bricolage et pour son talent d'interprète. En quelques circonstances, où que ce soit, les musiciens seuls sont capables de tutoyer les anges, mais lui, il est tout à fait possible que cela en soit un.

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