Voilà,
"de l'autre côté de moi, bien loin derrière l'endroit où je gis, le
silence de la demeure touche à l'infini. J'écoute la chute du temps,
goutte à goutte, et aucune des gouttes qui tombent n'est entendue dans
sa chute. Je sens mon cœur physique oppressé physiquement par le
souvenir, réduit à rien, de tout ce qui a été ou de tout ce que j'ai
été. Je sens ma tête matériellement posée sur l'oreiller, qu'elle creuse
d'un petit vallon. La peau de la taie d'oreiller établit avec ma peau
le contact d'un corps dans la pénombre. Mon oreille interne, sur
laquelle je repose, se grave mathématiquement contre mon cerveau. Mes
paupières battent de fatigue, et mes cils produisent un son d'une
faiblesse extrême, inaudible, sur la blancheur sensible de l'oreiller
relevé. Je respire, tout en soupirant, et ma respiration est quelque
chose qui se produit – elle n'est pas moi-même. Je souffre sans penser
ni sentir. L'horloge de la maison, endroit fixe au cœur de l'infini,
sonne la demie, sèche et nulle. Tout est si vaste, tout est si profond,
tout est si noir et si froid. "
C'est une très belle image, plus qu'onirique et poétique; il faudrait inventer un mot juste pour toi...
RépondreSupprimerQuant au texte, il emporte dans un univers tellement profond que l'on ne peut que s'enfoncer toujours plus.
Tu écris très bien.
Tu devrais éditer, c'est ce que je pense.