Voilà,
le jardin du Luxembourg est le parc parisien qui m'est le plus familier. A une époque je le traversais tout les jours pour me rendre au collège et en revenir. Le grand bassin fut, à un moment de mon adolescence, un point de rendez-vous pratique, puisque situé à mi-chemin de la maison de mon amoureuse et de l'endroit où j'habitais. J'y ai vu en 1972 les étudiants des beaux-arts s'y baigner. Je me suis vautré sur les pelouses du Petit-Luxembourg, avec Hugues de Rosières, sa copine Betty et Olivier Morel, un certain printemps où j'ai beaucoup glandé. Plus tard, j'y ai accompagné ma fille dans l'aire de jeux, passant des heures à l'encourager dans ses exploits et la conquête de son autonomie. Et moi qui ne m'étais jamais auparavant projeté dans cette situation, je me sentais à ma place, juste, et sans doute ces moments, rétrospectivement, comptent-ils parmi les plus doux de mon existence.
Du jardin du Luxembourg, la plupart des statues m'émeuvent ; certains endroits sont encore chargés de toutes les rêveries qui y furent miennes, en des temps où le corps était plus alerte. Je le photographie à chaque saison, depuis des années. Je suis venu m'y réfugier quand j'avais du chagrin. j'y ai somnolé sur ses chaises vertes. J'y ai vu passer des milliers de filles très belles qui attiraient mon regard. Je m'y suis laissé enfermer une fois dans ma jeunesse pour y passer une nuit enchanteresse dans la tiédeur d'un d'été insouciant et plein de promesses.
Hier, en début d'après-midi, après avoir vu le merveilleux film de Woody Allen "Wonder Wheel" que les médiocres critiques d'une radio culturelle s'étaient, la semaine précédente, avec la morgue et la suffisance qui les caractérisent, acharnés à démolir, devant cette étendue déserte (parce que les abords du grand bassin avaient été rendus inaccessibles) alors que le reste du parc, était très peuplé de visiteurs, venus là pour la plupart en famille, profiter du soleil et de la neige, je me suis demandé en prenant cette image si je reverrais encore une fois dans ma vie le jardin du Luxembourg ainsi recouvert. La neige est si rare à Paris et à chaque fois un événement. Je me souviens qu'il y a cinq ans, fin février début Mars, de fortes chutes de neige et d'un amour naissant. De la fin décembre 2009, et de l'état qui était le mien alors, de cet hiver début 2005 ou nous sculptions des bonshommes sur la coursive avec ma fille qui la découvrait pour la première fois...
What would we do without gentle, wonderful memories....
RépondreSupprimerimmagine molto bella, splendidamente composta
RépondreSupprimercari saluti
marco
Tu donnes envie de s'y rendre, dans ce jardin, en toutes saisons. Et d'y forger des souvenirs...
RépondreSupprimerRare ici aussi la neige, mais cette année...oui!
J'adore this garden also Kwarkito, I have only enjoyed its beauty three times, you are incroyably lucky to be able to visit whenever you like.. definitely a destination to create memories ✨
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