dans ce cauchemar quotidien dont il sait qu'il ne sortira jamais, le sommeil est son unique et dernier refuge. Là seulement il peut rejoindre son être pur, loin de la crasse et de la vermine. Et dans ces profondeurs où il s'enfonce et qui parfois le ramènent à un temps où il ne faisait qu'un avec le monde, il arrive que surgissent aussi, des terreurs d'enfance restées en embuscade dans quelque maquis de la mémoire. Mais l'effroi qui le saisissait alors, en cette lointaine époque où un lit des draps et des couvertures lui semblaient aussi naturels que de boire et respirer lui paraît presque doux. Ce qui autrefois le terrorisait dans le noir, la flamme fulgurante jaillissant de nulle part et qui dévore vifs les corps immobiles de White, Grissom et Shaffee coincés au sommet de la fusée dans leur minuscule habitacle, accident auquel, il avait pensé plusieurs nuits d'affilée après qu'il ait eu lieu, se réveillant épouvanté comme si cela venait de lui arriver à lui, il y songe à présent certes, mais ce qui s'insinue et le fait tressaillir dans ce matin pluvieux de printemps, c'est tout autre chose, c'est le souvenir de cette chanson "the days of Pearly Spencer" et sa montée de violons qui ne cesse de tourner en boucle dans sa tête. Et il se sent devenir la forêt humide où il jouait autrefois, ses mousses et ses fougères, ses odeurs de résine, la fourmi sur l'écorce, l'aiguille de pin acide qu'on mâchouille, et il voudrait tant que ça dure.... que ça dure et ne finisse jamais ce temps où l'on était si près de décrocher la lune....
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
samedi 11 juin 2011
Dormir pour oublier (4)
dans ce cauchemar quotidien dont il sait qu'il ne sortira jamais, le sommeil est son unique et dernier refuge. Là seulement il peut rejoindre son être pur, loin de la crasse et de la vermine. Et dans ces profondeurs où il s'enfonce et qui parfois le ramènent à un temps où il ne faisait qu'un avec le monde, il arrive que surgissent aussi, des terreurs d'enfance restées en embuscade dans quelque maquis de la mémoire. Mais l'effroi qui le saisissait alors, en cette lointaine époque où un lit des draps et des couvertures lui semblaient aussi naturels que de boire et respirer lui paraît presque doux. Ce qui autrefois le terrorisait dans le noir, la flamme fulgurante jaillissant de nulle part et qui dévore vifs les corps immobiles de White, Grissom et Shaffee coincés au sommet de la fusée dans leur minuscule habitacle, accident auquel, il avait pensé plusieurs nuits d'affilée après qu'il ait eu lieu, se réveillant épouvanté comme si cela venait de lui arriver à lui, il y songe à présent certes, mais ce qui s'insinue et le fait tressaillir dans ce matin pluvieux de printemps, c'est tout autre chose, c'est le souvenir de cette chanson "the days of Pearly Spencer" et sa montée de violons qui ne cesse de tourner en boucle dans sa tête. Et il se sent devenir la forêt humide où il jouait autrefois, ses mousses et ses fougères, ses odeurs de résine, la fourmi sur l'écorce, l'aiguille de pin acide qu'on mâchouille, et il voudrait tant que ça dure.... que ça dure et ne finisse jamais ce temps où l'on était si près de décrocher la lune....
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Quand même!!!Je pensais que tu ne la mettrais jamais cette photo.Cela aurait été dommage.
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