jeudi 1 avril 2010

Comme on passe le temps


Voilà,
je me distrais en réalisant des photos rétro d'objets contemporains. Quelle étrange époque que celle où il est possible de mêler des temporalités différentes, de reproduire avec la technologie d'aujourd'hui, le grain du passé mais aussi de restaurer, afin de la rendre plus propre plus présentable justement, une image du passé en la débarrassant des scories dues à l'usure du temps. Je m'étonne chaque jour de cette réalité dans laquelle j'avance, où tant de choses surprenantes arrivent, mais qui cependant est si différente de ce que nous pouvions, il y a seulement quarante ans, imaginer du futur. Nous vivons dans un confort précaire en nous voilant la face, nous essayons pour les plus chanceux d'entre nous, de jouir du présent qui ne cesse de nous solliciter, pour éviter de songer à ce qui nous guette, et qui peut-être est déjà arrivé sans même que nous ne nous en soyons aperçus : la fin, "la fin du rire et des doux mensonges". Pourtant sur des sites de rencontres, protégés par des pseudonymes des inconnus s'écrivent la nuit, essayant de deviner, si à travers les mots échangés, des espaces peuvent s'ouvrir à eux. Des hommes, des femmes, cherchent à atteindre celui ou celle que peut-être ensuite ils pourront toucher, serrer, étreindre, embrasser, auxquels avec un peu de chance ils pourront s'abandonner dans la joie le plaisir l'extase, avec qui peut-être il se reproduiront, oui des hommes des femmes, espèrent, par le truchement des machines communicantes, entrevoir un signe favorable, une possibilité de bonheur, qui les arracherait pour de bon à l'insupportable routine où ils se sentent englués.

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