lundi 2 décembre 2024

Projet modeste

 
Voilà,
quel bonheur d'entendre Mélodie Gardot, qui parle un français parfait. Interviewée lors de l'émission du matin de France-Musique, à l'occasion de la parution d'une compilation elle évoque ses vingt ans de carrière. C'est une pause après les informations du matin alarmantes, les messages laissés sur des réseaux sociaux par des amis vivant à Beyrouth, les nouvelles des États-Unis, avec les nominations de l'administration Trump, qui vues d'ici paraissent absolument délirantes, la progression de Daesh en Syrie, la rupture des équilibres politiques sur la planète... 
Dans la nuit j'avais repensé au journal intime de L.S. parcouru il y a quelques mois à l'IMEC. Elle y faisait de longs développements sur l'invasion de l'Abyssinie par les italiens en 1935, des analyses géopolitiques passionnantes sur la SDN et les positions des puissances européennes. Elle livrait sa perception des événements qui bouleversaient alors le monde, s'y livrait à quelques prédictions qui n'ont pas eu lieu. Cela m'avait paru étrange, toutes ces pensées à soi-même, à presque un siècle d'écart, avec la sensibilité de l'époque et le mode de diffusion des nouvelles de ce temps. Aujourd'hui l'information est partout, en temps réel, un événement chasse l'autre, de sorte que l'on vit sans possibilité de recul dans un perpétuel présent. Et que toute chose passée semble très vite lointaine. La crise du Covid si exceptionnelle par son ampleur, sa singularité et son impact stupéfiant semble rétrospectivement anodine et perdue sauf sans doute par ceux qui ont eu à en souffrir directement, ou qui furent au cœur de l'événement. Pourtant que de choses se sont dites alors, en particulier sur les réseaux qui faisaient souvent fonction de journal extime. Et que n'a-t-on lu. Plus rien ne serait pareil. Une prise de conscience s'opérait. Foutaises.
Aujourd'hui je ne peux m'empêcher de faire des comparaisons absurdes, même si je sais bien que jamais l'histoire ne se répète exactement à l'identique. Je m'interroge. Sommes nous plutôt en 1936 en 1938 ou 1939 ?  Car de plus en plus de voix nous promettent la guerre pour bientôt. On verra bien. La marche du monde m'intéresse de moins en moins. Je n'y ai quasiment plus cours. Pour ce qui me concerne, je n'ai que des projets modestes pour les mois qui viennent.
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dimanche 1 décembre 2024

Pêle-mêle avec énigmes


Voilà,
non loin de chez moi, apparition d'un nouveau mural en l'honneur du réalisateur Jacques Demy, qui vécut dans le quartier en compagnie d'Agnès Varda dont la maison se trouve rue Daguerre. "Les demoiselles de Rochefort" y sont célébrées comme il se doit, mais aussi "Les parapluies de Cherbourg", par Alice Wietzel dans un graphisme fin, sobre et coloré.
 
 


Sinon ce trouble à cause de cet énigmatique j'aime ça et l’idylle aussi écrit dans un commentaire de ce blog sous une image qui ne suggère rien se rapportant à cela. Qui donc a pu rédiger ce message ? Y-a-t-il une allusion ? Je cherche une raison je suppose quelque nom. J'en viens même à soupçonner une intention cachée. Cela me laisse perplexe. Ce n’est peut-être somme toute qu’une faute de frappe qui aurait échappé à la vigilance de son anonyme dactylographe et que le correcteur orthographique aurait sublimé.  Ne vit-on pas dans un monde où tout ce qui s’écrit ou se voit est sujet à caution ? Des mots vont, des mots viennent comme de petits mercenaires sans foi ni loi. Et qui peut écrire "ça me serre le cœur" sous quelques mots rédigés à la hâte ou encore "écris sans nécessité j'aime lire pour rien". L'anonymat, même bienveillant, contrarie. 
 


Ils ne manquent d'ailleurs pas les sujets de contrariété, de perturbation même, par les temps qui courent : le procès de Mazan, et toutes les répugnances qu'il dévoile depuis trois mois, les génocides en cours, les guerres qui se rapprochent, les démocraties qui se désagrègent, la bêtise et la corruption des politiciens, les désastres écologiques de plus en plus nombreux, l'incurie des pouvoirs publics pour les anticiper, la course à l'abîme, le Mal qui étend son ombre partout. Je ne parle là que de la sphère publique. Je me souviens de mon devoir de français du brevet d'études du premier cycle (j'avais quinze ans) : "S'informer est notre premier devoir". Oui bien sûr, mais comment faire quand le monde vous assaille à ce point. Toute la saleté de l'humanité sur des écrans lisses. On a envie de devenir mutique.
j'ai quand même trouvé une bonne nouvelle : une découverte prometteuse a été faite dans la lutte contre la pollution plastique : des larves de vers de farine capables de consommer du polystyrène. Elles rejoignent le petite groupe d"insectes capables de décomposer le plastique polluant. C'est la première fois qu'une espèce d'insecte originaire d'Afrique est capable de le faire. Je ne sais pas si ça suffira pour la semaine. 
 
 

 
Mais bon, j'ai vu, de nuit, le joli jardin du Musée du quai Branly éclairé par Yann Kersalé. Et un peu de beauté ça met du baume au cœur, comme on dit

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