Voilà,
ce n'est pas moi qui me répète, c'est l'humanité à laquelle j'appartiens qui non seulement recommence les même erreurs et reproduit les folies dont elle est si coutumière depuis des siècles mais qui en plus, mettant toute l'intelligence et le savoir-faire ancestral dont elle dispose, au service du mal et et de la destruction, s'ingénie à en inventer d'autres, désormais irréversibles.
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Le 3 juin 1958, Enzo Paci écrit dans son journal métaphysique "dans
le vent frais qui se lève dans la nuit – et nos espérances et nos
douleurs sont parfois liées aux saisons et semblent se fondre dans la
pluie la neige le réveil du printemps — se ravive peut-être un souffle
de confiance : confiance dans le fait que les horreurs de la vie
puissent être oubliées et que ces problèmes labyrinthiques et déchirants
se transforment en valeur avec le passage du temps, la tolérance, la
patience, dans le lent et irréversible chemin qui nous mène à la mort.
Un sourire nous console, un élan d’affection nous attend, même s'il
ignore notre angoisse". Certes, certes... Mais il y a trois jours, en cette fin de printemps il faisait 39° à Paris et dans le sud Ouest de la France des records absolus de températures ont été battus. Ils dataient pour la plupart de la canicule de 2003. Et c'est cloîtré chez moi, les volets clos, les fenêtres ouvertes, à proximité d'un ventilateur que j'ai rêvé du sourire consolateur et de l'élan d'affection.
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Il n'est déjà pas très réjouissant de vivre dans une époque
chaotique, mais encore moins lorsque ceux qui sont supposés nous gouverner ou qui aspirent à nous
représenter disposent pour la plupart du QI d'une limande, et d'une conscience
historique proche du zéro,
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Un petit peu de sarcasme. Tous mes camarades artistes bien pensants de gauche, si prompts à s'insurger quand l'extrême-droite gouverne en Autriche, qui refusent la venue d'artistes russes au prétexte de la guerre en Ukraine, qui mettent un point d'honneur à ne pas bouffer des oranges de Jaffa par solidarité avec les palestiniens, vont quand même aller jouer à Avignon, dans ce département du Vaucluse qui a élu 4 député sur 5 du Front National, boire des verres de rosé là-bas, claquer leur fric dans les restaus là-bas, bref s'accommoder du fascisme local, parce que "tu comprends, le festival d'Avignon c'est une vitrine importante, pour le spectacle."
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Ce qui caractérise notre époque c'est vraiment l'ivresse du présent et son corollaire, la mémoire courte. Ici en Europe, on a déjà oublié le sénile aux cheveux orange, avec ses colères, ses
caprices, ses délires paranoïaques traduits en tweets compulsifs, ses solutions fantasques comme
de détourner les ouragans à coup de bombe atomique ou de soigner le covid avec des injections d'eau de Javel. On ne se rappelle pas le
président brésilien qui encourageait les incendiaires de la forêt
amazonienne. Ce premier ministre
britannique totalement fantasque qui s'obstine à suivre sa propre idée
sans écouter les conseils de son entourage continue de gouverner. Ces gens là ont été élus.
Ils ne sont pas arrivés au
pouvoir par la force. Ce sont des tyrans ou des idiots qui ont été désirés. Et il y
a tous les autres, plus ou moins sanguinaires qui usent et abusent de
la force et de la violence et qui sont persuadés que le monde s'arrêtera
à leur mort. Ils sont tout de même mes semblables. A présent dans mon pays, un parti d'extrême droite constitue le premier parti d'opposition alors qu'il y a cinq ans le président nouvellement élu faisait la promesse solennelle de réduire son influence.
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Je repense à ces mots de
Cioran. ... "nous voici maintenant à la fin des anomalies prévues, plus
d'un signe annonce l'hégémonie du délire... ". Que la réalité puisse être
dramatique, ne me surprend pas vraiment. Mais que les principaux
protagonistes du drame soient à ce point grotesques, m'étonne encore en
dépit de tous les précédents historiques. "Tis the time's plague when madmen lead the blind"
La
puissance de la bêtise est fascinante. Surtout lorsqu'elle apparaît
dans des pays qui se réclament d'une ancestrale culture. L'apparition du
nazisme au pays de Kant, Goethe, Hegel, Bach, Brahms, etc aurait dû
nous servir de leçon. Mais non, l'art, la Culture, l'éducation ne nous
immunisent pas contre la force brute de la stupidité. Ces brasiers qui
s'allument un peu partout constituent de sinistres présages. Cioran encore "Nous savons maintenant que la
civilisation est mortelle, que nous galopons vers des horizons
d'apoplexie, vers les les miracles du pire, vers l'âge d'or de
l'effroi".
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Le fleuve comme un miroir d'eau, sans aucune ride. Cette image paisible d'un pêcheur, prise il y a quelques jours en bord de Seine, au petit matin d'une journée s'annonçant caniculaire, a quelque chose d'irréel et de trompeur. Elle ne dit pas cette sensation de plus en plus vive que chaque seconde qui passe me sépare un peu plus du monde.
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I see our politics are opposite. I'm not happy with Biden and his administration. I also voted for Trump twice. We were thriving under Trump. We are suffering under Biden.
RépondreSupprimerThank you for joining the Happy Tuesday Blog Hop.
Have a fabulous Happy Tuesday. ☺
Trumpers can't be convinced. C'est la vie. They will learn eventually. If anything good comes from Putin's evil it will be that this oligarchs will rise up and get rid of him. War is bad for business in Russia.
RépondreSupprimerLes miroirs mentent, eux aussi. A qui se fier si ce n'est à nous-mêmes alors...mais cela n'arrange rien, ne fait pas aller les sociétés dans la direction souhaitable pour tout. Nous voilà bien perplexes.
RépondreSupprimerTrump was a mess, Putin has something on him it seems.
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RépondreSupprimerMagnificent.
Chaotic times indeed. But I do like your photo!
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