mercredi 24 décembre 2025

Bethléem en Palestine

 
Voilà,
l'année dernière, à la même époque, la paroisse St Sulpice, en plein sixième arrondissement, quartier on ne peut plus bourgeois, avait présenté cette crèche, pour évoquer l'étable où naquit Yeshua, fils de Youssouf et Myriam. Bethléem, en Cisjordanie occupée par l'armée et les colons israéliens, sera cette année, après deux ans d'interruption, de nouveau accessible aux pèlerins pour les fêtes de la Nativité. 
Par contre à Gaza, de nouvelles règles administratives imposées aux ONG ont déjà entraîné l’exclusion de plusieurs d’entre elles de l’enclave palestinienne. Les agences de l’ONU ont rappelé que leur exclusion aurait "un impact catastrophique sur l’accès aux services de base", nécessaires aux quelques deux millions de Palestiniens qui survivent au milieu des ruines, des inondations de l’hiver et d’un fragile cessez-le-feu après deux ans d’une guerre d’anéantissement menée par l’armée israélienne à la suite des attaques terroristes du Hamas le 7 octobre 2023.

mardi 23 décembre 2025

Que ça


Voilà
parfois le désir étrange de n'être que cela, mais cela tout à la fois, le bouquet de fleurs séchées, la naïve statuette, le pli du rideau le reflet dans la vitre. Devenir chose dans la perfection et la paix de cet instant retenu un jour d'été pluvieux du côté de l'île de Ré. (première publication 26/04/2014 à 17:20)

dimanche 21 décembre 2025

Loup blanc


Voilà,
en passant hier rue de la Mare, j'ai vu ce nouveau mural peint par Louyz, dont j'aime beaucoup le travail d'ailleurs souvent mentionné dans ces pages. Son terrain de jeux est plutôt dans le treizième et surtout vers la butte aux cailles mais ce fut une heureuse surprise de la trouver du côté de Belleville. J'ai repensé à cette phrase de Pessoa   "Fictions d’interlude, qui viennent couvrir, multicolores, le marasme et l’aigreur de notre intime incroyance" (Livre de l'Intranquillité 325).
Sinon je suis très content que l'on ait enfin atteint le solstice d'hiver. Désormais la tendance va s'inverser, les jours vont cesser de diminuer, les énergies vont nous porter vers l'éclosion. Dans le Yi-Jing, "le livre des mutations" le solstice correspond à l’hexagramme (, “Retour”). Il annonce le retour du Yang, fragile mais porteur de renouveau. Le solstice d’hiver nous enseigne que l’obscurité n’est jamais définitive : elle est le berceau du jour. "Selon Lao Tseu "Dans chaque hiver, il y a un printemps qui sommeille". C'est quand même le moment où il faut faire preuve d'un peu d'optimisme, se relier au cosmos et se rappeler que si on n'est que poussière c'est quand même de la poussière d'étoile ! En Médecine Traditionnelle Chinoise, c’est le moment de préserver son énergie, de se nourrir de chaleur intérieure et d’accueillir le cycle du renouveau. Allez hop ! On sourit.

vendredi 19 décembre 2025

La Prairie

Paysage du Cantal
 
Voilà
ce que Borgès écrit quelque part (cette phrase je l'ai notée il y a longtemps sur un carnet et je ne sais plus de quel ouvrage elle est extraite). "Il existe une heure de la soirée où la prairie va dire quelque chose. Elle ne le dit jamais. Peut-être le dit-elle infiniment et nous ne l'entendons plus, ou nous l'entendons, mais ce quelque chose est intraduisible comme une musique..." À cette pensée remémorée la nuit dernière (et qui sans doute fut inspirée par un autre genre de relief), j'ai associé ce paysage ressemblant à celui devant lequel, il y a peu de temps, je me suis retrouvé en rêve, auprès d'une personne qui vit aujourd'hui des heures douloureuses. Je n'avais pas alors à chasser de mon esprit toutes les inquiétudes la concernant et qui me hantent à présent. Nous étions là tous les deux, assis côte à côte sur un rocher, après avoir cheminé ensemble, sans doute sur un de ces sentiers menant à St. Jacques de Compostelle. Les foins embaumaient dans l'air tiède et l'on pouvait entendre au loin tinter ces cloches attachées au cou des vaches et que l'on appelle clarines. D'un mouvement de bras plutôt nonchalant, nous chassions parfois les moucherons qui nous approchaient. Je me souviens juste de ce "c'est bien" qu'elle avait prononcé à mi-voix et de la façon si singulière qu'elle avait eue de saisir ma main et s'emparer délicatement de chacun de mes doigts l'un après l'autre. Puis nous étions restés un long moment muets avec cette paisible sensation de communier dans un état sans mesure, d'être comme accomplis dans ce présent qui seul importait. À l'heure où j'écris ces lignes je voudrais être auprès d'elle qui, ensevelie dans sa souffrance, ne souhaite aucune visite dans sa chambre d'hôpital. Auprès d'elle oui et à mon tour juste tenir sa main. première publication 14/12/2014 à 00:35

jeudi 18 décembre 2025

Une étrange coïncidence


Voilà,
je connais une femme qui immédiatement après la mort de sa mère a rompu une longue liaison pour se mettre en ménage avec un homme qui réunissait deux traits distinctifs de ses parents à elle. En effet l'homme portait le même prénom épicène que cette mère et son jour anniversaire coïncidait avec celui de son père. J'ignore si c'était de sa part un choix conscient ou une coïncidence et je n'ai d'ailleurs jamais osé le lui demander.première publication 22/12/2015 à 22:54

mercredi 17 décembre 2025

Le sapin de l'esplanade


Voilà,
la lumière était belle ce matin sur l'esplanade de La Défense
Le faux sapin de lumière aussi
c'est le cadeau du Capital 
qui veut nous faire croire qu'il est le Père Noël
première publication 10/12/2012 à 22:09

dimanche 14 décembre 2025

Continuer la lutte


 
Voilà,
le repas est sympathique, la nourriture excellente, les convives à parité de sexe, entre soixante et soixante-dix ans. Pourquoi faut-il qu'à un moment la conversations dévie sur le mouvement #meetoo et que d'un coup cela suscite le sarcasme voire le mépris de certaines personnes autour de la table, femmes et hommes ? "Il n'est pas bon de livrer des personnes à la vindicte populaire féministe il faut laisser faire la justice" dit quelqu'un. 
Rappeler que selon une étude de l'institut des politiques publiques le taux de classement sans suite atteint 86 % dans les affaires de violences sexuelles, et 94 % pour les viols – un taux en hausse ces dernières années — au prétexte qu'elles sont insuffisamment caractérisées, et que le nombre de condamnés pour viols par rapport au nombres d'affaires jugées est misérable, ne suffit à infléchir les avis. Parler de société patriarcale (que le "procès de Mazan" a dévoilé dans toute son ampleur et son horreur) est un gros mot qui vous taxe de wokisme, de la part de gens qui par ailleurs se proclament de gauche et dont certains ont pourtant eu à souffrir de discrimination en raison de leur orientation sexuelle. Bref je ne développe pas l'argumentaire de ces vieux esprits soit-disant libérés. "Le féminisme oui, mais il ne faut pas exagérer". 
J'ai beau arguer de ce que je sais et de ce que j'ai un peu vu dans le milieu du théâtre et du cinéma, rien n'y fait. Au fond, ce qui est pathétique c'est que des gens tous retraités se perdent dans de telles discussions, alors que le monde ne leur appartient plus. Nous sommes sans futur, mais la forme que prennent aujourd'hui ces mouvements remettent en questions le système de représentations dans lequel nous avons vécu. C'est une erreur de penser que ce dernier valait mieux que celui où nous sommes. Il était juste différent, on s'y exprimait autrement, et sans doute paraît-il à certains, meilleur parce qu'ils y étaient jeunes et y prenaient alors leur part. 
Ce qui me navre, c'est de constater que comme il en fut pour nos aînés dont nous trouvions souvent les idées débiles et rétrogrades, certains deviennent à leur tour de vieux cons, avec des points de vue bien arrêtés (peut-être ont-ils juste cessé de penser) alors que le monde a gagné en complexité. 
Pourtant, s'il y a bien un aspect intéressant et positif dans le monde contemporain c'est celui des luttes féministes dans nombre d'endroits de la planète alors que les femmes sont encore terriblement opprimées voire niées dans bien des pays, et que même dans des nations dites évoluées, leur droits sont menacés à la moindre occasion. 
Je n'oublie pas non plus toutes ces femmes-médecins, (dont celle qui a initié et pris en charge son traitement) que ma fille a croisées ces derniers mois et qui ont concouru à son rétablissement. Cela n'avait pas cours dans ce pays il y a quarante ans. Alors oui qu'elles continuent la lutte, pour plus de reconnaissance encore, pour l'égalité des droits la parité des salaires, pour le respect des corps, et le droit d'en disposer. Pour que cette chanson de John Lennon puisse ne plus être d'actualité un jour. 
Ce texte, je l’avais écrit il y a quelques mois. Finalement je le publie. M'y incitent les récentes déclarations  qui n'auraient pas du fuité de de la femme du président traitant des féministes de"sales connes". 
J'aime sur ce mur, que l'image de cette femme ne se laisse pas effacer. Qu'elle résiste en quelque sorte.
shared with monday  murals -

vendredi 12 décembre 2025

Métro Pernety, aujourd'hui un peu avant midi


Voilà,
il y avait ce type assis juste en face de la terrasse du café " Le métro", à proximité de la station Pernety qui lisait des textes à voix haute où il était question de charité. Mais il n'y avait rien de charitable dans son attitude. Une grande colère semblait l'habiter. Un moment je me suis demandé si ce n'était pas celui que j'avais une fois croisé dans le RER et qui était bien remonté. Quand je suis passé il récriminait contre les bourgeois qui ne pensaient qu'à eux, et puis j'ai entendu les mots islam, arabe, je me suis retourné, et là j'ai compris qu'il invectivait le type au bonnet qui semblait l'écouter avec curiosité et dont j'aimais la pose. Je suis resté un moment, et j'ai shooté parce que la disposition des quatre silhouettes dans le cadre me plaisait ainsi que le trottoir mouillé. (première publication 2/11/2013 à 20:03)

samedi 6 décembre 2025

Nougat


Voilà, 
il était inévitable de croiser à Montélimar, une fresque honorant la spécialité locale. C'est l'atelier-royal qui l'a réalisée mettant l'eau à la bouche du passant pour cette friandise riche en calories et redoutable pour les dents. Si je suis toutefois parvenu à échapper à la tentation du nougat j'ai en revanche. succombé à celle de la crème de marrons de l'Ardèche. Mélangé à du fromage blanc c'est excellent. 
 

Pour mes lecteurs anglo-saxons ou asiatiques qui l'ignoreraient le nougat est une confiserie typique des pays du bassin méditerranéen à base de blanc d'œuf, de miel et d'amande. Il peut être blanc (avec blanc d'œuf monté en neige) ou noir (sans blanc d'œuf). Il contient du miel ou du sucre, des fruits à coque ou des fruits secs, entiers, cassés ou moulus (amandes, pistaches, noix, etc.) et des parfums. Sa pâte, allant de molle à dure, est généralement posée entre deux feuilles de pain azyme.  L'équivalent du nougat de Montélimar, est en Espagne, le turrón de Xixona ou d'Alicante, mais aussi d'Agramunt. On en trouve aussi en Italie : torrone, copeta, mandorlato ou cubbaita. Il s'appelle jabane au Maroc, jawzia en Algérie, mandolato en Grèce.
En réalité, les premières recettes de nougat blanc proviennent d'un livre arabe de Bagdad du dixième siècle. Le nougat s'appelle alors nātif. L'une de ces recettes indique que le nātif est originaire d'Harran, une ville située entre Urfa au sud de la Turquie actuelle et Alep en Syrie actuelle. On trouve une seconde mention de ce nātif dans un triangle entre Urfa, Alep et Bagdad : à la fin du dixième siècle, le voyageur et géographe Mohammed Abul-Kassem ibn Hawqal dit avoir mangé du nātif à Manbij, ainsi qu'à Boukhara, en Ouzbékistan.
 


Il existe en Provence une tradition des treize desserts de Noël. La présence du nougat y est attestée depuis le XVIIème siècle. (source wikipedia).

jeudi 4 décembre 2025

Crépuscule

 
Voilà,
"À quoi bon contempler des crépuscules, puisque j’ai en moi des milliers de crépuscules différents – sans compter ceux qui n’en sont pas – puisque non seulement, je les compte en moi, mais encore, puisque je les suis en moi-même ?"  Fernando Pessoa in "Le livre de l'Intranquillité"

lundi 1 décembre 2025

Un gant


Voilà,
Il n’a aucune prétention à être retrouvé. 
Il ne réclame pas sa place. 
L'air de vaguement insulter le monde, il repose à présent
 dans l’angle aveugle des choses qui ne reviennent pas. 
Il y a peu, il était encore dans l’hiver de quelqu’un.
L‘objet tombé, le poids d’une saison.
Enroulée dans de la fausse fourrure, juste une absence réduite à la forme tourmentée d’une main. Mais d'une main qui se donnerait des airs de tortue.
La fenêtre n’a rien retenu. Les gants les mouchoirs les promesses, même les gens la laissent indifférente. Son rebord non plus ne fait pas dans le sentiment. Il est rare que les murs compatissent. 
On oublie toujours. Les petites choses d’abord. Ensuite viennent les grandes
. 
J’imagine le froid mordant, 
le pas précipité,
 le cœur ailleurs.
 
Une distraction peut devenir une perte.

 On s’arrête parfois dans sa propre vie
 sans trop comprendre pourquoi et il vous prend soudain comme une terrible envie de pleurer.

Publications les plus consultėes cette année