dimanche 15 septembre 2024

Pêle-mêle avec dessin d 'enfant

 
Voilà,
la défaite de l'Occident est vraiment consommée dans la mesure où 48% de la population des États-Unis envisage d'accorder une fois encore ses suffrages à un type dont, durant la crise du covid, on a pu constater la bêtise crasse, et qui prétend dans un débat présidentiel que des immigrés haïtiens mangent les animaux domestiques. En Argentine, le président Milei, qui ne s'est jamais marié et n'a pas d'enfants, a décrit son chien mort Conan comme son ami le plus proche et son confident et prétend être en relation télépathique avec lui. 
Donc on a encore de la marge chez les gringos.
 
*
 

Je me sens de plus en plus en plus impuissant à écrire quoi que ce soit sur le monde où je vis. Il est tellement sordide le monde, de façon générale. Cela n'a aucune utilité. Aucun sens. À quoi bon s'insurger, maugréer. Je serais amené à répéter ce que j'ai déjà écrit. C'est pour cela qu'il m'arrive de plus en plus souvent de republier des vieux posts ou de surligner des liens avec des publications passées, écrites il y a bien des années. Il faudrait juste pouvoir en rire. Mais ça serait forcément de l'humour noir. Ça ne passe pas bien sur les réseaux, l'humour noir, le second degré, l'ironie. Et puis il n'est pas certain que j'aie beaucoup d'humour en ce moment. Enfin pour écrire. Je suis plus drôle à regarder qu'à lire.
 
*
 

 
C'est à cela que je ressemble en ce moment. Mon état intérieur. Effaré. Soulagé depuis quelques temps mais pas rassuré pour autant. Conscient d'avoir échappé à un grand malheur. Il y a un peu moins d'un an, je redoutais de perdre ma fille. La mort est passée près. C'est, après un long et pénible traitement une rescapée désormais. Une miraculée peut-être. Pour ma part je suis encore sonné. Ce n'est pas le lieu pour en parler. Ce n'est en fait le lieu nulle part je crois.
Tout déconne dans ce monde, mais elle est vivante. Je peux la voir, la serrer dans mes bras, l'entendre, passer du temps avec elle, la faire rire, sourire. La laisser vivre. S'éloigner à nouveau et reprendre sa liberté. Je l'admire secrètement pour la façon dont elle a traversé cette épreuve. Je ne sais pas comment ça l'a changée. Je n'ose pas lui demander. Peur d'être intrusif. Peut-être que ça ne me regarde pas.
Je dois garder pour moi les inquiétudes. Essayer de revivre. Je n'y parviens pas bien. Me laisse glisser. Je ne peux pas chasser le vieux moi, sceptique sarcastique désabusé. J'ai vu des comportement de merde durant cette période. Quand on a un enfant malade, des gens que l'on croyait fiables peuvent se révéler dénués d'empathie. Certains même très minables. Chacun ses problèmes n'est-ce pas. Il y a eu quelques bonnes surprises tout de même. Et les vieux amis.
Parce que les circonstances l'exigeaient, moi qui ne suis pas très optimiste j'ai espéré. Et mon espoir a été exaucé. Je ne crois pas en Dieu, en la providence. Je ne peux que dire "merci la science". Merci la chance dans cette adversité. Merci le système de santé français pourtant si menacé. Merci les médecins, les infirmiers et infirmières qui ont pris ma fille en charge. 
Je devrais sourire à la vie. M'émerveiller. Mais je suis cassé. Quelque chose en moi s'est cassé. J'avance dans un perpétuel étourdissement. Je n’ai plus de repères. je sens bien que je devrais penser autrement, changer ma grille de lecture. Mais je ne sais quoi mettre à la place. Je suis épuisé. Je me traîne.

*
 

cependant je regarde toujours les murs. L'autre jour passant devant un "jardin maternel" rue du Moulinet dans le treizième arrondissement, j’ai été intéressé par cette reproduction en mosaïque de dessins d'enfants. Évidemment j'ai cherché ce qu'est  un jardin maternel car je n'avais jamais entendu ni lu cette expression. La spécificité du jardin maternel est d’accueillir en priorité des enfants de 2 à 3 ans n’ayant jamais bénéficié d’un lieu d’accueil collectif avant leur 2 ans comme une crèche par exemple. Il s’agit d’un lieu de socialisation avant l’entrée à l’école maternelle. Ce qu'on appelait autrefois un jardin d'enfants. Je me suis souvenu des dessins de ma fille, et de celui-ci que j'aime particulièrement.
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vendredi 13 septembre 2024

Le Décolleur


Voilà,
pour faire simple, je n'aime pas le monde tel que je le vois d'ici ni la réalité telle qu'elle se présente sous ces latitudes. Je ne le fais pas exprès. J'aurais grandi dans la région de Perth ou vit Gracie, ou bien non loin de la Columbia River comme Bill et Laura j'aurais sûrement un point de vue différent sur la question, ou du moins je m'en accommoderais différemment. Et si j'avais vécu à Haïti dans les Balkans en Afrique en Palestine ou en Syrie, mon point de vue serait sans doute autrement pire, ou peut-être n'aurais-je même pas l'occasion d'en avoir. Je suis tout à fait conscient que pour certains il y a quelque chose d'indécent à lire ce que j'écris parce que ailleurs, 'il y a de plus grandes détresses, que le confort européen est souvent très envié, et que d'une certaine façon j'appartiens à une époque et une géolocalisation relativement préservées. Mais bon, j'ai commencé très tôt par voir des horreurs, j'ai passé mon enfance dans des casernes, j'ai côtoyé la connerie, j'ai sans doute en partie, été contaminé, je ne suis pas sûr que cela m'ait vraiment immunisé mais, en dépit des belles rencontres que j'ai pu faire et dont j'ai souvent parlé dans ce blog, cela m'a permis de comprendre assez vite que, comme le disait St François de Sales "où il y a de l'homme il y a de l'hommerie", et ça, cela n'a pas vraiment contribué à faire de moi un optimiste. Ou alors comme dans la blague... C'est à cela que je songeais avant que cette scène ne m'apparaisse.
première publication 19/04/2015 à 00:40

mercredi 11 septembre 2024

J'aime / je n'aime pas (17)

 
 
 
Voilà,
J'aime la couleur verte que prend l'eau après qu'on ait fait chauffer des fonds d'artichauts
 
je n'aime pas les brushing des femmes dans les films des années 80. Par exemple la vedette féminine de "Terminator". Quand tu revois le film longtemps après, sa coupe c'est vraiment un truc abominable
 
j'aime réaliser une nouvelle recette de cuisine
 
je n'aime pas devoir faire dégivrer le congélateur
 
j'aime arracher les feuilles mortes des géraniums
 
je n'aime pas quand tout à coup le ciel devient très gris et que l'orage menace
 
j'aime entendre par hasard Stéphane Grappelli et Django Reinhardt et le hot club de France
 
je n'aime pas que des gens toussent dans les lieux public sans mettre leur main devant la bouche
 
j'aime regarder les abeilles et les bourdons butiner les fleurs de mon balcon
 
je n'aime pas que les filles disent "ça me casse les couilles", c'est aussi absurde qu'inélégant
 
 
je n'aime pas l’usage de plus en plus répandu de ces néologismes comme "auteurice" ou "spectateurice" pour désigner en un seul mot le genre. Peut-être que je  n’aime pas le mélange des genres parce que je suis trop vieux
 
j'aime le Gambetta, ce sirop de figue qu'on ne trouve qu'en Provence et que je ne bois plus que lorsque je me trouve au festival d'Avignon. Autrefois quand je passais mes vacances dans le sud, j'en ramenais systématiquement après chaque été.
 
je n'aime pas ouvrir le réseau social bleu et apprendre la mort d'une connaissance perdue de vue depuis longtemps.
 
j'aime sortir dans la rue, et imaginer que j'ai le visage de ma fille, que je suis elle en train de sourire
 
je n'aime pas cette tristesse que j'éprouve lorsque je parviens à la fin d'un bon livre. les allemands ont un mot pour cela : "Burendschmerz". Les allemands peuvent avoir un mot pour tout.
 
j'aime écrire des listes
 
je n'aime pas que ces gens qui se prétendaient mes "ami(e)s", qui étaient aux abonnés absents quand ils me savaient en grande détresse et qui me rappellent aujourd'hui au téléphone comme si rien ne s'était passé.
 
j'aime l’ambiance des Lounge d'hôtels haut de gamme avec des pianistes jouant des vieux standards de Jazz

je n'aime pas cette bande annonce de la tranche du matin de France Culture "des artistes, des experts des intellectuels" qui exhale tellement l'entre-soi
 
j'aime entendre jean-Pierre Rampal jouer Mozart à la flûte, c'est réconfortant
 
je n'aime pas les W.C dont la porte s’ouvre sur l’intérieur et où l’on n’a pas suffisamment de place entre le mur et la porte
 
j'aime les tableaux de Victor Brauner. ce qui est étrange c'est que je me souviens que je les aime uniquement quand je les vois
 
je n'aime pas le ton de cette présentatrice d'une émission scientifique sur France Culture qui pose ses questions comme si elle vous susurrait des propos obscènes
 
j'aime absolument toute l’œuvre de Jean-Jacques Sempé, sa douce ironie, son regard tendre poétique et généreux 
 
je n'aime pas la plupart des film réalisés par John Casavettes, pourtant appréciés par nombre de gens intelligents et recommandables. Ils m'ennuient presque aussi souvent qu'ils m'agacent par leur complaisance.
 
j'aime le paysage paisible sur cette photo prise en Dordogne

je n'aime pas que les gens appellent au téléphone sans laisser de message, ou qui laissent juste un "rappelle moi" sans donner d'explication
 
j'aime le pain au petit épeautre doré fabriqué par Fabrice Guilbaud dont la boulangerie se trouve 25 rue du colonel du Halgouët à Renac et que l'on trouve aussi à la halle du marché de Redon. C'est le pain le plus étonnant qu'il m'ait été donné de goûter. Cela tient à la qualité de sa farine, peut-être au four qu'il utilise, et plus vraisemblablement à un incomparable talent de boulanger.

je n'aime pas l'argument de certains artistes prétentieux qui pondent une grosse merde sans intérêt mais tentent de vous convaincre que c'est bon parce qu'ils ont beaucoup travaillé.
 
j'aime bien être surpris par une saveur ancienne qui me rappelle un bon moment de ma vie. Par exemple, celle du "Thé des Moines" et cette époque du début des années 90 
 
je n'aime pas que les gens mangent du pop corn ans les cinémas. Cette coutume importée des États-Unis est une des formes les plus obscènes de la société de consommation. Cette incitation à se baffrer de junk food devant un écran est une des formes les plus grotesques de l'aliénation. Heureusement en France, il reste encore des "cinémas d'art et d'essai" où l'on ne vend rien à manger
 
j'aime le fait qu'un nouveau fromager ouvre boutique à deux pas de chez moi
 

mardi 10 septembre 2024

Cérémonie

 

Voilà
assise nue sur le bureau Laure Sauvignier tente de rassembler ses pensées. De quelle manière a-t-elle a posé ce matin le verre d'eau sur l'évier ? Elle a oublié. S'en trouve contrariée.
Un peu plus tôt, à l'étage, alors qu’elle était allongée sur le plancher crasseux de la chambre bleue, lui étaient parvenus depuis le vestibule de la vieille demeure familiale, les plaisanteries et les rires gras, des convives, des frères et des cousins. Éméchés pour la plupart, ils tenaient en gloussant leurs chaussures à la main. Immobile, s'efforçant de respirer lentement elle s’était rappelé ces mots doux et les promesses qu'on lui avait fait un jour en caressant ses chevilles. Elle sortait à peine de l'enfance, alors. J'aurais du me marier sans faire la difficile plutôt que de rêver de grand large avait-elle songé dans une longue expiration. Tant d'attentes contrariées et d'abîme retenus entre ces murs où flotte un parfum de violette. 
Une fois n'est pas coutume, elle ne sera pas tout à fait prête pour la cérémonie. Déjà quelqu’un chuchote derrière la porte.
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dimanche 8 septembre 2024

La fête est finie

 
Voilà 
en passant par la rue des Archives, il y a quelques jours m’est apparue cette façade d'un bar gay du marais. C'est très "camp" comme on dit aux U.S.A. Comme l'a été d'ailleurs à bien des égards la cérémonie d'ouverture des Jeux.

 
La fête est à présent bel et bien finie, maintenant que s’achèvent aussi les Jeux Paralympiques. Il n'y aura plus cette liesse et cette ferveur pour dissimuler la misérable réalité politique et intellectuelle de ce pays et le fait qu'en dépit des apparences, la société française est travaillée par des forces obscures qui ne tolèrent pas les valeurs d'humanisme véhiculées par les jeux. Il faut se rappeler que des plaintes pour "menaces de mort" ont tout de même été déposées par Thomas Jolly, Thierry Reboul,  Alexandre Billard et Maud Le Pladec, la chorégraphe de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. La directrice des danses de l’évènement, aurait reçu "plusieurs messages haineux", menaçant son intégrité ainsi que le bon déroulement et la sécurité des cérémonies des Jeux olympiques sur son adresse mail personnelle ainsi que sur son compte Instagram.


Plusieurs courriels injurieux et haineux ont été adressés au directeur artistique Thomas Jolly et à Thierry Reboul, directeur exécutif des cérémonies de Paris 2024. Ces messages, reprenant un verset du Coran, indiquaient que le "châtiment d’Allah s’abattra sur les organisateurs à Saint-Denis", mais d'autres étaient le fait d'extrémistes de droite et de fondamentalistes catholiques, ayant vu une allusion à la cène du Christ, quand il ne s'agissait que d'un banquet de l'Olympe. On ne peut pas non plus exclure l'hypothèse de trolls alimentés par des comptes russes. Alexandre Billard, le directeur général adjoint de l’agence événementielle Ubi Bene, a lui aussi reçu des menaces, ainsi que certains acteurs de la cérémonie, comme la DJ Barbara Buch. 
Il est paradoxal que ce pays ait offert une telle image d'ouverture et de tolérance, quand c'est le parti d'extrême-droite qui désormais dicte sa loi au président, et que 30% de la population se reconnaît dans ses propositions.

mercredi 4 septembre 2024

Sagesse

  

Voilà,
"Ne pas tenter de comprendre ; ne pas analyser… se voir soi-même comme on voit  la nature ; contempler ses émotions comme on contemple un  paysage  — c'est cela la sagesse." Pessoa in "Le Livre de l'Intranquillité" 252
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lundi 2 septembre 2024

Un Bigot


Voilà,
un jour j'ai écrit cela que je n'ai pas immédiatement publié.
ils m'emmerdent les bigots. Qu'ils soient catholiques juifs ou musulmans hindouistes ou quoi que ce soit d'autre. Ceux qui sortent leur chapelets dans le train, les vieilles avec leur rosaire où celui-là qui psalmodiait son coran dans le tram, l'œil rivé sur un smartphone ou défilaient ses sourates et murmurant suffisamment fort ses versets pour que je l'entende. C'était au mois de Septembre 2015, à Saint Denis alors que je travaillais à un projet qui n'a jamais vu le jour. Je me traînais une putain de déprime parce que je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait à cause d'un certain "je préfèrerais ne pas". Deux mois plus tard, au nom d'une religion dont le texte qui la fonde porte en lui les germes d'une pensée totalitaire, eurent lieu les attentats de Paris et Saint-Denis. Et tant d'autres dans bien des pays. Depuis j'en ai revu pas mal de ces crétins décérébrés, qui psalmodient le matin dans les trains de banlieue. Ce sont eux qui méprisent les femmes, haïssent les homosexuels, les athées, les livres, la culture, la joie et tout ce qui de façon générale ne leur ressemble pas. Ils rêvent de vierges au paradis. Il faut vivre à côté de ça, de cette bêtise fanatique il faut côtoyer cette violence, qui peut s'abattre sur vous n'importe quand, comme à Orlando, comme à Nice, à Saint-Etienne du Rouvray où un prêtre a été égorgé, comme dans n'importe quel aéroport, n'importe quelle gare, sur n'importe quelle terrasse de café, dans un concert d'enfants comme à Manchester, dans un supermarché de la campagne française. Il faut supporter cette insondable bêtise tous les jours. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà maintenant, les extrémistes catholiques qui s'y remettent. Ils sont aussi cons, aussi bornés, aussi méchants et frustrés. Dans ma jeunesse, j'avais pensé qu'on en avait fini avec ces niaiseries de religion, avec ces fables absurdes et toutes ces conneries d'histoires ã dormir debout. Que ce n'étaient plus que de vagues excentricités. Je pense toujours que la religion est une question intime, et que toutes ces bondieuseries exhibées ne sont souvent que des tartufferies, et que les religions en tant que systèmes pour gouverner les hommes, l'usage de la religion à des fins politiques n'est qu'une grosse saloperie, une gigantesque entreprise de crétinisation quelque soit le dogme, qui souvent mène à l'obscurantisme puisque la plupart du temps la religion s'oppose au savoir. On le voit avec l'Islam aujourd'hui, avec le fondamentalisme chrétien américain et son dogme créationniste, voilà on en est encore là. On explore les planètes du système solaire, on en découvre d'autres à des milliers d'années-lumière, on fait des progrès incroyable en biologie, on fabrique de l'intelligence artificielle, mais cependant la connerie naturelle tient bon, ne recule pas, prend chaque fois de nouvelles formes. Sur cette planète agonisante pour laquelle à plutôt brève échéance on établit d'apocalyptiques pronostics, il y aura toujours des fanatiques religieux pour proclamer le jugement de Dieu qui, au nom de leurs idoles respectives s'égorgeront se massacreront avec un enthousiasme délirant, au lieu de se préoccuper des vrais problèmes . Enfin bon voilà c'est dit. 

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