lundi 7 août 2023

Les paulownias de la place Furstemberg

  

Voilà,
cette photo a été prise un jour d'hiver 1998, sur la la place Furstemberg. Le paulownia de droite y est déjà d'une taille conséquente, les autres paraissent avoir été plantés peu de temps auparavant. En Mai 2020, lors du confinement, j'ai pris un autre cliché.

 
Le sol était recouvert de pétales violets, peut-être à cause d'un coup de vent, de la chaleur ou d'une violente averse. À cette période, bien que les autorisations de sortie fussent restreintes à un rayon d'un kilomètre, il m'arrivait assez fréquemment d'enfreindre ce décret pour m'aventurer un peu plus loin, jusqu'à la Seine. Je passais inévitablement par là. Cette place, que l'on aperçoit à la fin du film de Martin Scorcese "The age of innocence" d'après Edith Wharton, je l'ai beaucoup photographiée. Elle condense tant de souvenirs, de sensations. C'est un de mes endroits favoris. J'y ai déposé tous les âges de ma vie, depuis que j'ai quinze ans.
 

Ces derniers jours, suite à un test de solidité du tronc et des branches, le plus vieux et le plus imposant des paulownias de la place, a été abattu. Une cavité et une pourriture avaient depuis longtemps été identifiées à la base du tronc, provoquant un mauvais ancrage. Contrairement au chêne, le paulownia, en outre peu adapté à la ville, produit un bois assez tendre. Son système racinaire, a paraît-il été en partie rongé par les rats qui ont creusé des galeries à sa base.  
Bien sûr cette disparition me fait quelque chose. Toutefois, il existe une photo de Jacques Cuinières datant des années soixante-dix (les voitures garées dans le coin l'attestent) prise dans l'axe opposé, et une autre datant de 1957, de Jeanine Niepce, et encore une autre anonyme montrant que s'il y a toujours eu des arbres sur cette place, ce ne furent pas toujours les mêmes et que trois d'entre eux avaient déjà été remplacés.
Selon le quotidien Libération, le problème principal est dû au fait que le budget consacré à la préservation des arbres de la capitale est en nette baisse, comme l'indique un document de la mairie consacré au budget primitif pour l’année 2023 : «L’entretien des arbres et des bois se voit allouer 6,5 millions d’euros, en baisse de 3,3 millions par rapport à 2022.»
Toujours selon la même source, il a été  constaté qu'en vingt-cinq ans, le nombre de bûcherons élagueurs a diminué de moitié, en raison d'un salaire faible offrant une moindre attractivité par rapport au secteur privé.
Ainsi vont les choses dans le meilleur des mondes. 

6 commentaires:

  1. It seems no one wants to take care of the things we knew when we were young...

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  2. Watching one's surroundings change is like watching our own bodies change.

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  3. Our small town has a special fund for street trees, endowed by one person named Elizabeth Dean in 1964. But there is never enough. What a shame to lose those trees.
    best, mae at maefood.blogspot.com

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  4. It always makes me so sad when trees - especially the old and regal ones - are brought down in the name of "progress".
    Thank you so much for sharing at http://image-in-ing.blogspot.com/2023/08/wordy-wednesday-this-week.html

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  5. I will never understand government spending :( Such pretty trees.

    Thanks for sharing your link at My Corner of the World this week!

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