lundi 14 décembre 2020

Soleil vert


 
Voilà,
en commentaire de ma publication d'hier, Bill me fait remarquer à juste titre qu'en ce moment, aux USA, le Covid occasionne quotidiennement autant de morts que Pearl Harbour ou le 11 Septembre. C'est un fait. On pourrait cyniquement ajouter que cela diminuera considérablement dans les statistiques le nombre de décès dus au diabète, à l'obésité, et aux maladies cardio-vasculaires puisque, caractéristiques d'une société qui encourage la surconsommation  au détriment de la santé, ces pathologies constituent un terrain favorable au coronavirus. Il est d'ailleurs paradoxal — et il ne faut voir là aucune relation de cause à effet mais simplement une curieuse coïncidence — de constater à ce propos, que le Vietnam, pays par la force des choses frugal et sur lequel les États-Unis se sont si longuement acharnés avec le succès que l'on sait, compte très peu de victimes de cette maladie. Si le covid n'est pas une maladie américaine, nul doute qu'il a trouvé, dans ce pays, tous les facteurs, en plus de ceux cités auparavant, propices à son développement : système de santé déficient et guère favorable aux pauvres, président conservateur débile élu démocratiquement sur un programme incohérent, peuple bigot (qui inscrit sa croyance jusque dans ses billets de banque) persuadé de sa toute-puissance et de son invulnérabilité, exaltation de la foi au détriment de la rationalité, individualisme forcené... Que mes amis américains n'y voient aucun grief personnel. Tous les peuples ont leurs tares —  raison pour laquelle le nationalisme m'a toujours paru une forme de crétinisme rédhibitoire —. Pour ma part j'ai rarement eu dans ma vie, (sauf parfois pour le rugby) de raisons de me sentir particulièrement fier d'être français ; et je ne parle pas seulement de ces derniers temps.  Le nationalisme demeure pourtant un des principaux vecteur l'Histoire, ce qui tend à confirmer que l'Humanité est une cause définitivement perdue.
 
Même si Trump a qualifié ce virus de "chinois", cette épidémie qui ignore allègrement les frontières me semble un signe avant-coureur des effondrements qui s'annoncent, prévus, chiffrés, modélisés depuis au moins quarante ans durant lesquels on n'a cessé d'être dans le déni. Si elle a l'avantage de présenter (au niveau mondial) un relativement faible taux de létalité, sa considérable vitesse de propagation et les soins qu'elle nécessite pour certaines personnes fragiles constituent un problème. Et comme on manque de structures et de personnel pour soigner, il faut éviter que trop de personnes tombent malades en même temps. Donc, afin de ne pas engorger les hôpitaux on est obligé de confiner. L'inconvénient n'est pas que les gens meurent, ou tombent malades, mais bien qu'on se retrouve dans l'incapacité de gérer les flux, car on ne peut pas stocker. Ni du mort ni du malade. L'ultralibéralisme, c'est le flux permanent, et la réduction des stocks. Mais en matière de circulation, le virus est plus "agile". Il circule encore plus vite que les gens. Donc il faut les stocker chez eux, les confiner.
Mais comme on ne peut pas confiner tout le monde  — sans quoi la machine économique serait trop enrayée — on opère une sélection favorisant certaines professions et secteurs d'activité au détriment d'autres. Et petit à petit s'esquisse un monde où les populations seront discriminées en fonction de leur taux de rentabilité ou de productivité. D'une certaine façon, le coronavirus nous rappelle la situation écologique et économique dans laquelle nous nous trouvons. Il y a plus de demande que d'offre. Plus d'exigence de soins, que de matériel et de personnel disponibles tout comme il y a plus de population à nourrir que de ressources à disposition sur terre, plus de rejet de carbone que de capacité d'en absorber, et surtout, ce virus surpasse notre temps de réaction en même temps qu'il rend plus vivace le problème de l'excédent, de l'humain excédentaire. Et ça d'ici quelques temps cela va devenir un problème de plus en plus aigu, cette histoire de trop-plein, et il est fort à craindre que les solutions envisagées aient un petit air de déjà-vu, dans le registre de la barbarie planifiée par exemple et et la réactualisation du concept de "ressource humaine" tellement en vogue dans le monde de l'Entreprise ... En Chine on est d'ailleurs déjà assez avancé en la matière.

Tiens, à propos je me regarderais bien Soleil Vert un de ces jours prochains

5 commentaires:

  1. Crétinisme à la vie dure, , je dirais mieux exacerbé depuis un bout de temps. Nos société pour tenir debout auront de plus en plus besoin de ce genre de béquilles.

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  2. Le covid nous observe depuis les airs, en attendant
    bêtise ou impolitesse, une splendide
    une photographie absolument didactique.
    Santé et beauté

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  3. Todos los países están aquejados por el mismo mal. Parece ser que la vacuna va loogrando buenos avances y eso nos da una esperanza de que esto se puedea solucionar.

    Saludos desde España.

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  4. Soleil vert, un film à voir et revoir de temps en temps.
    Pour ce qui est de ton analyse, elle coïncide à 95% avec la mienne, c'est-à-dire à quelques "détails" près. Je ne pense pas que Monsieur Trump soit "débile", je crois même qu'il est très intelligent et qu'il sait parfaitement ce qu'il fait en mentant à longueur de tweets, ce qui rend le constat encore plus effrayant.

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  5. its going to be a long winter...

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