Voilà,
je me souviens du choc ressenti devant des dessins réalisés au début des années 70 par un chaman Yanomami auquel on avait donné crayons feuilles et stylos alors qu'il n'avait encore jamais vu d'images et ne connaissait pas l'écriture. La représentation de l'espace s'y apparentait nettement à celle des dessins d'enfants. Pourtant s'y donnaient à voir les paysages de la transe et de l'hallucination, ceux du voyage intérieur et des mythes ancestraux qu'il avait reproduits. Ces traces constituaient une rupture majeure dans un milieu au mode de transmission uniquement oral, témoignant de l'irruption violente de la modernité au sein de cette micro-société archaïque et jusque-là préservée. Il y a quelques années j'ai appris qu'il existe encore cependant de rares endroits toujours difficilement accessibles et hostiles comme les îles Adaman dans l'Océan Indien et en particulier l'îlot des Sentinelles, où une population indigène irréductible vit comme il y a quinze mille ans et se méfie des étrangers, les chassant à coup de flèches lorsqu'ils s'approchent du rivage. Moi aussi j'ai mes sauvages.
je me souviens du choc ressenti devant des dessins réalisés au début des années 70 par un chaman Yanomami auquel on avait donné crayons feuilles et stylos alors qu'il n'avait encore jamais vu d'images et ne connaissait pas l'écriture. La représentation de l'espace s'y apparentait nettement à celle des dessins d'enfants. Pourtant s'y donnaient à voir les paysages de la transe et de l'hallucination, ceux du voyage intérieur et des mythes ancestraux qu'il avait reproduits. Ces traces constituaient une rupture majeure dans un milieu au mode de transmission uniquement oral, témoignant de l'irruption violente de la modernité au sein de cette micro-société archaïque et jusque-là préservée. Il y a quelques années j'ai appris qu'il existe encore cependant de rares endroits toujours difficilement accessibles et hostiles comme les îles Adaman dans l'Océan Indien et en particulier l'îlot des Sentinelles, où une population indigène irréductible vit comme il y a quinze mille ans et se méfie des étrangers, les chassant à coup de flèches lorsqu'ils s'approchent du rivage. Moi aussi j'ai mes sauvages.
J'aime la dernière phrase. Puissions-nous tous avoir les nôtres.
RépondreSupprimerNous en trouvons aussi au Brésil, dans la forêt amazonienne, de ces irréductibles. Peut-être feront-ils partie des derniers survivants de l'humanité, dans un horizon proche (avant le 22ème siècle).
RépondreSupprimerJe soupçonne que nous sommes toujours 85 p. 100 les mêmes que ces personnes isolées. Nous avons juste une couche de civilisation. (I thought I'd play with the DeepL)
RépondreSupprimerI forgot--- I like the image. And I love some of your recent Instagrams!
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