Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
dimanche 31 décembre 2023
Trois images douces
vendredi 29 décembre 2023
Insomnies encore
jeudi 28 décembre 2023
Au lendemain de Noël
dimanche 24 décembre 2023
Ras le bol
vendredi 22 décembre 2023
Leaders
jeudi 21 décembre 2023
Sigy-le-Châtel
lundi 18 décembre 2023
The sleeping Chapter
samedi 16 décembre 2023
Ontologie du Devenir
Voilà,
j'ai fait une recherche sur le net pour en savoir un peu plus sur cette notion d'ontologie du devenir que je ne connaissais pas et dont j'ai entendu parler par hasard, je ne sais plus où, à la radio sans doute. Il s'agit d'une tendance de la philosophie qui s'intéresse à la nature du changement et de l'évolution dans le monde. Elle se concentre sur l'idée selon laquelle toutes les choses existent dans un état de devenir constant et que rien n'est jamais vraiment stable ou permanent. "Ce qui vient à l'être doit périr, et ce qui périt ne cesse pas complètement d'être" constitue l'exergue d'une leçon du Collège de France consacrée à ce thème.
L'ontologie du devenir s'oppose à l'ontologie traditionnelle, qui considère que les choses ont une essence stable et permanente. Selon l'ontologie du devenir, toutes les choses sont en constante transformation et évolution, et il n'y a pas de réalité permanente ou objective en dehors de ces processus de changement.
Alfred North Whitehead (1861-1947), logicien et mathématicien britannique est le principal contributeur de cette conception philosophique. Il a élaboré une une théorie de la réalité connue sous le nom de "processus" ou philosophie du processus. Cette théorie influe dans de nombreuses disciplines : l'écologie, la théologie, l'éducation, la physique, la biologie, l'économie et la psychologie. Avec Bergson qui fut son contemporain, il partage donc l'idée que la réalité est de nature dynamique et en perpétuelle évolution.
Selon Whitehead, la réalité n'est pas constituée de choses permanentes et objectives, mais plutôt de processus de changement continus et interconnectés et d'évolution. Pour lui, toutes les choses qu'il désigne sous le terme d'entités (y compris les êtres vivants, les objets inanimés et même les idées et les concepts), existent dans un état de devenir constant, et il n'y a pas de réalité en dehors de ces processus de changement. Il considère que le monde est un processus perpétuel de création et de transformation où rien ne demeure vraiment stable, qu’il n'existe pas de réalité permanente ou objective en dehors de ces processus.
Whitehead développe la notion de "concrescence" pour expliquer comment les événements passés contribuent à déterminer les événements futurs. Si dans sa pensée, apparaissent des éléments de déterminisme dans la mesure où il postule que chaque processus est influencé par les processus précédents, son point de vue diffère de la conception classique du déterminisme mécaniste, puisqu'il admet également une certaine marge d'indéterminisme ou de créativité. Il introduit même le concept de "principe d'indétermination" dans sa philosophie du processus, reconnaissant que, bien que les processus soient influencés par leur passé, ils ne sont pas entièrement prédéterminés et manifestent également une certaine autonomie créative. Cela induit, que de nouvelles possibilités peuvent émerger à partir de chaque processus.
Whitehead a également soutenu que les choses ne sont pas simplement des collections de parties, mais qu'elles sont plutôt des ensembles de relations et de processus.
Ce qui m'intrigue particulièrement c'est qu'il élabore l'hypothèse d'une cosmologie panpsychiste dans laquelle chaque entité, même la plus infime, possède une certaine forme de conscience et d'expérience. Il nomme cette conscience "préhension". Elle se manifeste et se produit lorsque chaque entité prend en compte les événements qui se produisent à proximité d'elle. Il y ajoute la notion d'actualité : Whitehead distinguait entre deux types d'entités : les "entités actuelles" et les "entités non actuelles". Les entités actuelles sont celles qui ont une expérience consciente, tandis que les entités non actuelles sont les événements passés et futurs qui influencent les entités actuelles. Chaque entité actuelle préhendrait les entités non actuelles pour former sa propre expérience.
En outre dans cette cosmologie, Whitehead fait intervenir la notion de complexité : la conscience ou la préhension existe à des niveaux différents de complexité. Les entités plus complexes, comme les êtres humains, ont des formes de conscience plus développées que les entités simples, comme les particules subatomiques. Cela signifie que la conscience émerge à mesure que la complexité de l'organisation augmente.
La cosmologie panpsychiste de Whitehead s'inscrit dans la tradition de la "philosophie de la nature". Elle cherche à réconcilier la science moderne avec une vision du monde dans laquelle la conscience aurait une place importante.
J'ai l'idée confuse qu'il existe un lien ou une passerelle entre "l'idée du monde comme volonté et comme représentation" telle que la définissait Schopenhauer, et l'ontologie du devenir de Whitehead. Je serais jeune et passionné de philosophie, j'explorerais cette hypothèse. J’essaierais de voir s’il existe une connexion possible dans leur préoccupation commune pour la réalité en tant qu'expérience dynamique plutôt que statique. Les deux philosophes abordent la complexité de l'existence d'une manière unique, mais la relation entre eux pourrait s'articuler autour de thèmes tels que la perception, la causalité et la nature fondamentale de la réalité en mouvement.
Pour ma part mes capacités intellectuelles ne m'ont jamais permis que d'effleurer les concepts et de donner l'illusion que je n'étais pas totalement stupide. Je ne sais pas si la philosophie de Whitehead pourrait m'être d'un grand secours pour affronter l'état d'instabilité dans lequel je me trouve précisément ces derniers temps. Cela ne manquerait pas de m'occuper l'esprit si j'étais capable de de me concentrer. Cependant, question processus, je m'en tiens pour le moment à celui de mes doigts tressant depuis la surface lisse de l'écran des formes colorées qui pour un temps me permettent encore de tenir à distance les sombres pensées. Je me contente en outre d'adopter une attitude purement "phénoménologique" et de ne pas être tenté par "le démon de l'interprétation".
jeudi 14 décembre 2023
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