mardi 26 février 2019

A Rainy Day


Voilà,
j'ai au cours des années accumulé sur ce blog, des fragments, des brouillons, et même programmé de nombreux textes, en plus de ceux qui ont déjà été publiés. Certains jours j'ai la tentation de puiser là-dedans pour les mettre en ligne. Mais je m'aperçois alors qu'ils sont d'une noirceur, d'un pessimisme, et parfois même d'un désespoir tout à fait indécents. C'est surtout l'accumulation de ces sombres pensées et le ressassement devant quelque chose que tout le monde sait, tout en feignant de l'ignorer, ("on va vers le pire") qui me terrifie. Je suis donc ainsi ? j'en suis arrivé là ? Je ne crois donc plus en rien ? Enfin s'il ne s'agissait que de ça, je pourrais m'en accommoder. Suis-je donc cet être morbide et surtout lugubre ? Où est passé mon humour, mon mauvais esprit ? Il y a vraiment un clivage entre l'être parlant que je suis et celui qui écrit. J'aime plutôt déconner, dans la vie courante. Quand je fais l'acteur, j'ai plutôt tendance à chercher le comique d'une situation ou d'un texte. Au théâtre la tragédie m'exaspère. Les pièces de théâtre que j'ai écrites étaient certes d'un humour assez noir, mais elles avaient le mérite d'être drôles et distrayantes. Je ne comprends pas pas pourquoi, tout est si sombre dans ces billets.

Bien sûr vieillir n'aide pas. C'est chiant de sentir qu'on s'approche du bord. On compte ses douleurs, tout est plus laborieux, on laisse passer des fautes d'orthographe, on a du mal à trouver ses mots, on retrouve plus les noms, on ne reconnaît pas les visages, on cherche ses lunettes, quand t'es un mec, pisser n'est plus un acte léger et désinvolte, tu deviens forcément plus prudent, tu t'accroches à la rampe de l'escalier, tu ne cours plus après les bus, tu comptes de plus en plus de morts parmi tes connaissances, les conversations avec les gens de ta génération sont souvent casse-couilles parce qu'inéluctablement vient un moment ou l'on parle de la santé, tu as des médicaments dans toutes les pièces, tu perds tes dents tu perds tes cheveux. Quand il fait chaud la chaleur t'accable. Avant quand tu allais au cinéma dans la journée il n'y avait que des jeunes, maintenant que des vieux, comme toi. Tu es de plus en plus distrait. Après avoir quitté l'appartement te voilà sans certitude. As tu bien fermé, as tu éteint l'ordinateur ? Pourquoi n'as tu pas pris le chargeur de téléphone ? Tu as parfois des réactions que tu aurais qualifiées de réflexes de vieux cons en d'autres temps devant la bêtise arrogante et l'ignorance de certains jeunes gens. Tu ne connais plus les chanteurs à la mode, tu ne te rends pas compte que quand tu regardes les filles dans la rue tu n'as plus leur âge et que tu pourrais passer pour un vieux pervers. Parfois tu croises des vieilles copines que tu reconnais à peine tant elles ont changé — il y a longtemps vous échangeâtes vos fluides — et elles t'annoncent toutes guillerettes qu'elles sont grand-mères et que c'est vraiment formidable. La nuit il t'arrive de rêver que tu interceptes le ballon, que tu fais une belle percée et que tu aplatis entre les poteaux et tu te réveilles perclus de rhumatismes. Tu enrages souvent de ne pas pouvoir être suffisamment en forme physique pour aller manifester ta colère contre ceux qui gouvernent et te joindre aux émeutes. Une grippe te fait flipper, les tâches ménagères te sont de plus en plus pénibles, tu procrastines souvent et t'exaspères pour pas grand chose. Ce que tu as déjà dit ou écrit, tu ne t'en souviens pas toujours, autrement dit tu radotes, et si tu es chez toi tu fais de trop longues siestes et après une journée dehors tu as besoin de piquer un petit roupillon à peine rentré. 

En fait c'est ça le problème. Ce n'est pas d'être pessimiste quand on l'a toujours été. C'est d'être vieux et qui plus est, pessimiste par ces temps de grand désastre rampant. Le problème c'est de devoir s'apprêter à un horizon misérable dans une civilisation autodestructrice et agonisante et de ne pouvoir espérer laisser un monde meilleur à son enfant. Et puis le temps manque pour faire tout ce qu'on souhaite entreprendre. L'énergie décroît autant que l'intérêt que l'on suscite au regard des autres. Heureusement il y a toujours des enfants qui, dans la rue chantent "il pleut il mouille c'est la fête à la grenouille". Non que cela soit rassurant, mais l'émotion persiste tout de même en entendant par hasard une vieille comptine. (Linked with weekend reflections)

lundi 25 février 2019

La vie commence demain


Voilà,
Il y a quelques années Agnès de Cayeux m'a procuré une version pirate de "la vie commence demain" de Nicole Védrès. Lorsque j'ai vu la photo sur la pochette, j'ai pensé qu'il y avait un air de famille avec Dominique qui était la nièce de Nicole Védrès. Agnès m'a expliqué que ce n'était pas une photo de la réalisatrice, mais un photogramme que Chris Marker (pour lequel elle nourrit une passion sans limite) avait réalisé pour en faire la couverture du DVD qu'il avait lui-même numérisé parce qu'il en avait été autrefois le monteur. Comment ma camarade Agnès de Cayeux. a pu avoir avoir cet objet entre les mains, je ne sais plus. Elle me l'a expliqué, mais je n'ai pas compris. Parfois, j'ai l'impression, quand elle me parle, qu'Agnès de Cayeux, fort sympathique au demeurant, s'exprime dans une langue étrangère. Elle fait des ellipses, s'attarde sur des détails, fait des digressions, et surtout pense comme si on était depuis longtemps dans sa tête. Bref, la personne sur cette photo est Dominique Chautemps-Tiry, très jeune, elle n'a pas vingt ans puisque le film où elle fait une petite apparition est sorti en 1949. Regardant attentivement cette image, je retrouve le regard d'une autre Agnès, sa fille. Dominique a quitté ce monde il y a tout juste sept ans, le jour anniversaire d'Agnès. J'ai mis une fois en ligne une photo où on les voit toutes les deux.  

vendredi 22 février 2019

Ushu, Kalam Hôtel


Voilà,
je m'aperçois que je n'ai jamais publié la photo ni raconté l'histoire du Kalam hôtel, alors que c'est l'un de mes plus marquants souvenirs de ce voyage au Pakistan en Aout 1993. Pascal, Catherine, sa future épouse, et moi, arrivons en fin d'après-midi à Ushu tout au fond de la vallée de Swat dont on dit alors, qu'elle est la Suisse du Pakistan (à présent, elle est administrée par les talibans). Nous avons voyagé dans une voiture de l'ambassade de France conduite par un chauffeur d'origine Afghane, ancien professeur de français exilé de son pays suite à l'invasion soviétique. Il fait déjà très sombre car le soleil a disparu derrière les montagnes himalayennes qui enserrent le fond de cette vallée. Ushu se trouve à 2300 mètres d'altitude et les sommets qu'on peut apercevoir alentour culminent dans les 5000 à 6000 mètres. A l'entrée de l'unique hôtel du village une pancarte écrite à la main indique "Safe place" Et en effet, l'endroit semble sécurisé, puisque, accroupi à l'entrée, un Pasthoun enturbanné monte la garde, sa Kalash en bandoulière. Nous prenons possession de nos chambres : celle du chauffeur au rez-de-chaussée avec une petite terrasse donnant sur le torrent que l'on peut apercevoir sur l'image et pour Pascal son épouse et moi la "Suite" une vaste chambre située sous les toits. Il est probable, si l'on en juge par l'architecture que cet hôtel a été autrefois construit par les anglais lorsqu'ils occupaient encore le Pakistan. Une fois nos affaires déposées nous nous retrouvons sur la terrasse de la chambre du chauffeur pour y boire un petit verre de Champagne, car les diplomates voyagent toujours avec leur glacière dans le coffre. Puis quand l'obscurité se fait trop dense et que l'air fraîchit nous nous dirigeons vers la salle à manger emplie de Pashtouns. Il n'y a pas d'électricité, et c'est à la lueur de lampes-tempête de contrefaçon (il y est inscrit made as in germany) que nous commençons notre dahl de lentilles aux épices. Nos verres ressemblent à ceux bien connus des cantines de notre enfance. "Duralec made as in Franc" est gravé sur chacun d'entre eux. Certes le moment est insolite, mais il manque quelque chose. Je remonte dans la suite pour y extraire de la glacière un Chinon rouge de chez Jean-Claude Bougrier que je débouche et ramène discrètement dans un pull. Il est très bon, et la circonstance le rend encore meilleur, puisque nous le buvons avec discrétion, quasi clandestinement. Le moment a quelque chose de magique et de puissant, et même notre chauffeur en goûte aussi. Et c'est là que je comprends que vivre ce moment était la raison de ce voyage. Que c'est là en quelque sorte la destination que j'ignorais. La nuit qui suit est étrange. A cause du vacarme du torrent et en dépit de la fatigue du voyage, j'ai du mal à m'endormir. Il y aura un peu d'agitation dans mon sommeil. Le lendemain, je fais une longue promenade au cours de laquelle je photographie une ravissante mosquée en bois que j'ai déjà évoquée il y a quelques années. Mais de ce repas partagé il ne reste d'autres images que celles qui se sont déposées dans ma mémoire et le souvenir d'une suite d'instants presqu'irréels. (linked with the weekend in black and white

mercredi 20 février 2019

Tristesse


Voilà,
juste la sensation de n'être qu'une ombre parmi les choses un fantôme bientôt
Il existe en sanskrit le mot Dukka pour exprimer 
l'impression d'impuissance d'inutilité sur cette terre et de frustration mêlées
les jours se suivent et ne se ressemblent pas

mardi 19 février 2019

Soleil au jardin du Luxembourg


Voilà,
hier, j'ai traversé le jardin du Luxembourg. Il y faisait un petit air de printemps à cause du ciel bleu et du soleil. Le fond de l'air était encore frais, mais il y avait de la douceur et beaucoup de gens pour profiter de la lumière qui nous fait défaut depuis longtemps. D'ailleurs aujourd'hui est de nouveau gris. Je n'ai pas pu m'empêcher de prendre des cadres que j'ai déjà pris des dizaines de fois. Mais bon ce parc est mon pays, c'est mon point d'ancrage dans cette ville. Je l'ai traversé pour aller aller au collège, j'y ai eu mes premiers rendez-vous amoureux. J'y ai même passé autrefois une nuit à la belle étoile, bravant un interdit. J'y étais quand les étudiants de l'École des Beaux-Arts s'étaient en mars 72 baignés dans le grand bassin. Pendant quelques jours le parc avait été fermé et la flicaille en interdisait l'accès à ceux qui avaient entre quatorze et quarante ans et qui n'accompagnaient pas un enfant en bas âge. Maxime Le Forestier avait écrit une chanson à ce propos. Évidemment, beaucoup de jeunes barbus, de gars aux cheveux longs, de filles en jeans et en chemise indienne se sont improvisées baby-sitter pour le seul plaisir de passer hilares devant les gardiens qui ne pouvaient rien trouver à y redire J'y ai beaucoup lu, beaucoup marché, j'y ai perdu une paire de Ray-ban, je suis venu là pour apaiser des colères ou des agacements, plus tard j'y ai accompagné les filles de Delphine, puis ma fille, je l'ai promenée en poussette, je suis allé au parc de jeux avec elle, je l'ai regardé tourner sur des manèges, je l'ai encouragée au pied de la toile d'araignée, des toboggans, des murs d'escalade. A présent c'est elle qui s'y retrouve avec ses copains et ses copines... J'étais content d'être là, de me promener. D'être surpris par l'image de ce couple avec ses ballons. D'apercevoir au loin le Panthéon. Bientôt les arbres retrouveront leurs feuilles. C'est le moment de l'année que je préfère dans ce jardin si cher à mon cœur (Linked with our world tuesday)


lundi 18 février 2019

La vie continue en moi


Voilà,
"La vie continue et moi, certains matins, lassé du bruit, découragé devant l'œuvre interminable à poursuivre, malade de cette folie du monde aussi qui vous assaille au lever dans le journal, sûr enfin que je ne suffirai pas et que je décevrai tout le monde, je n'ai que l'envie de m'asseoir et d'attendre que le soir arrive. J'ai cette envie, et j’y cède parfois".  écrivit un jour Albert Camus (in Carnets III 1951-1959). Moi aussi, bien que je ne sois pas philosophe, j'ai de plus en plus tendance à y céder. Mais parfois, la contrainte d'un engagement que l'on regrette d'avoir contracté vous impose de sortir, d'aller au devant du monde et il suffit d'une fraction de seconde pour découvrir que cette journée méritait qu'on s'y attarde. Finalement, il en faut peu, à ceux que démange le prurit de la photographie. Ce sont des âmes simples, un peu comme les idiots du village. Un rien, une apparition qu'ils pensent à eux seuls destinée, les ravit et les émerveille. J'en suis, et ça me va. (Linked with weekend reflections)

dimanche 17 février 2019

Comme autrefois nos lointains ancêtres


Voilà, 
j'avais remarqué ce dessin sur un mur de la municipalité de Saint-Cast-le-Guildo, station balnéaire bretonne où j'avais passé quelques jours durant l'été 2017. Qu'on pût peindre ou dessiner un cheval sur un mur au XXIème siècle (putain on est déjà au XXIème siècle !!!), tout comme le faisaient nos ancêtres il y a 35000 ans sur les parois des grottes m'avait alors ému. (Linked with Monday murals)

mardi 12 février 2019

Dormir pour oublier (26)


Voilà,
je me souviens avoir pris cette photo le 21 janvier 2018, Boulevard Haussmann non loin de la station de métro Saint Augustin alors que je me rendais à la chapelle expiatoire de Louis XVI pour voir à quoi ressemblaient les gens qui honoraient la mémoire du Capet. 
Cette photo est choquante. Le fait de l'avoir prise est choquant. Le fait de ne pouvoir échapper à ces situations plusieurs fois par jour est choquant. J'avais alors appelé le 115, j'avais attendu longtemps, car c'était un dimanche matin. On m'avait répondu que mon appel était pris en considération, et lorsque je suis repassé deux heures plus tard rien n'avait changé. La vieille dame abandonnée était encore là.
L'année dernière notre président avait fanfaronné qu'il n'y aurait plus une personne sans domicile dans les rues. On sait depuis Charles Pasqua, que "les promesses n'engagent que ceux qui y croient", et je soupçonne qu'il n'y avait pas grand monde pour gober ce bobard. 
Le collectif "les morts de la rue", rappelle que tous les ans environ 500 personnes meurent dans ces conditions.
Ce qui est difficile à admettre et particulièrement démoralisant c'est de se sentir gagné par l'inhumanité ambiante comme si cela pouvait nous préserver du sentiment d'échec que suscite toute cette vulnérabilité qu'on est incapable de soulager

dimanche 10 février 2019

La Fresque du Boulevard de la Chapelle


Voilà,
j'ai pris cette photo samedi soir dans ce quartier pourri que je déteste qui est le boulevard de la Chapelle dans le 18 ème arrondissement non loin de la station de métro Stalingrad. Surplombant un jardin partagé urbain aménagé de façon provisoire et sans doute pour égayer l'endroit, une fresque a été commandée à l'artiste Lazoo. Né à Paris en 1969 Lazoo a débuté sa production picturale en 1986. L’artiste a pour sources d’inspiration principales l’univers de la bande dessinée et de la musique. Il utilise des pochoirs pour recouvrir les murs, avant de se tourner vers d’autres techniques : bombe, pinceau et marqueurs sur toile. Cofondateur des rencontres internationales Kosmopolite, Lazoo a exposé en Allemagne, au Japon, en Indonésie, aux Etats-Unis ou encore en Afrique du Sud. (linked with Monday murals)

jeudi 7 février 2019

Maraîchers à Londres


Voilà,
celle-ci je l'ai prise à Londres vers 1976, (mais alors je ne me souviens plus du tout dans quel quartier) je crois à la même époque que celle-ci que j'aime tant ou bien encore de celle-là qui ne me déplaît pas non plus. Je faisait de la "street photography" de façon assez innocente, sans trop demander l'autorisation, en tout cas pas aux adultes qui avaient des têtes de con. Bon celui-là semble assez clairement manifester un certain mécontentement. 
En 1976, le Royaume-Uni avait fraîchement intégré l'union européenne. Les britanniques, qui veulent s'en retirer à présent, semblent avoir oublié la misère dans laquelle se trouvait leur pays à l'époque. Je me rappelle les pauvres dormant sur les bouches de chaleur de Charing Cross station, les kilomètres de rues dévastées, comme après un bombardement, la déshérence de certains quartiers tel Brixton et la rive sud de la Tamise, une ville où tout était fermé après 10 heures du soir. On peut penser ce qu'on veut de L'Union Européenne, mais le pays s'est enrichi grâce à elle et des villes comme Manchester, Liverpool et Londres bien sûr ont profité de la manne européenne. En même temps les britanniques n'ont cessé de mégoter, de réclamer des aménagements toujours plus favorables de négocier un statut particulier au prétexte de leur insularité, pour avoir le beurre et l'argent du beurre. Aujourd'hui certains britanniques commencent à comprendre que les partisans du Brexit peu scrupuleux n'ont cessé de leur mentir, de promettre des choses impossibles, et s'ils revotaient aujourd'hui il est possible que le résultat serait fort différent. Les voilà pris, et le reste de l'Europe avec, dans un imbroglio absurde, et une fois encore les anglais essaient d'embrouiller les choses. Comme le notait il y a quelques jours, le quotidien "Libération" Plus de deux ans et demi après le référendum sur le Brexit, et presque autant de négociations avec les 27 membres de l’UE, la Première ministre a donc prévu de voter ce mardi soir à la Chambre des Communes en faveur d’un amendement contre l’accord, celui-là même qu’elle a durement négocié et conclu. Comprenne qui pourra. Évidemment cette requête s'est soldée par un échec. Il y a des tas de choses que j'aime bien chez les anglais, mais les représentants  de ce pays ont toujours été particulièrement retors et filous en matière de diplomatie. Ils font encore comme s'ils étaient les maîtres du monde en changeant les règles à leur convenance. Ce qui est aussi très intéressant dans cette affaire c'est de voir à quel point le peuple a été manipulé, et comment il a gobé un certain nombre de contre-vérités en particulier "C'est la faute à l'Europe" quand il eût été plus logique de dire c'est la faute au capitalisme. Constater que des anglais cherchent à obtenir des passeports irlandais, pour pouvoir circuler en Europe révèle à quel degré d'absurdité on est rendu. Mais bon après tout le peuple a décidé de son sort. Et là encore la majorité de refus s'est manifesté dans les campagnes, les régions "périphériques" délaissées. Le populisme s'est nourri de la détresse des plus pauvres faisant le lit de la xénophobie (les fameux polonais et autres travailleurs détachés volant le travail des locaux). Mais au bout du compte il ne font que servir le projet ultralibéral de transformer le pays en une sorte de vaste Singapour, avec dumping social et flexibilité généralisée du travail pour attirer capitaux et multinationales. Et ceux qui auront cru aux belles paroles des souverainistes, seront soumis à l'impitoyable loi d'une concurrence encore plus rude où disparaîtra ce qui reste des protections sociales en vigueur. Mais bon, on a parfois l'impression que tant qu'il a le foot le rugby et la bière le peuple anglais semble capable d'endurer bien des tourments. Et même sans d'ailleurs, il n'y a qu'à se souvenir du blitz. Il est possible que ce projet à terme fonctionne relativement. Mais entre temps, les conditions risquent d'être rudes. Un récent article du Guardian mentionnait l'inquiétude relative à l'approvisionnement en médicaments, et aussi le fait que certaines personnes font des provisions en vue du 29 mars date officielle du détachement. Autre effet pervers, la hausse de l'immobilier à Paris parce que d'ores et déjà, de riches anglais préfèrent venir s'installer à Paris (Linked with the weekend in black and white)

mardi 5 février 2019

Beauté pure

copyright SETE -  Illuminations Pierre Bideau
Voilà,
hier après la lecture du texte de Ferdinand Schmalz "Am beispiel der Butter" au Goethe Institut, nous sommes allés avec Anne que je n'avais pas revue depuis longtemps et Olivier à la cantine russe avenue de New-York sur les quai de Seine, qui est devenu un endroit atrocement ringard que je ne recommanderai pas, en tout cas le soir. Bref. En sortant, aux alentours de minuit, au moment ou la Tour Eiffel se met à scintiller, j'ai, plus encore que d'habitude, été saisi par sa beauté sa grâce et sa légèreté. Elle me semblait étrangement irréelle, et m'apparut plus que jamais comme une forme pure. Que le rêve d'un architecte puisse demeurer aussi émouvant plus d'un siècle après, a quelque chose d'énigmatique. C'est, de mon point de vue, le seul bâtiment dans Paris, qui mérite qu'on dépense autant d'argent et d'énergie pour l'illuminer. Ça devait être sympa de connaître Gustave et d'accepter son invitation après le dîner, pour boire une camomille dans son appartement tout en haut de la tour. (linked with our world tuesday)

dimanche 3 février 2019

Veselka


Voilà,
toujours dans la série des vieilles photos new-yorkaises de 1985, ce mural au graphisme neo-expressionniste. Comme je ne me souvenaiss ni de l'auteur ni du quartier où je l'ai prise, juste que c'était downtown, j'ai quand même fait une brève recherche sur internet, et j'ai trouvé que Veselka est le nom d'un célèbre restaurant ukrainien fondé en 1954 situé dans l'East Village à l'angle de la seconde avenue et de la 9ème rue, à proximité de St Marks place, c'est à dire non loin de l'appartement de Yushiko Chuma chez qui j'habitais. 
(Linked with monday mural)

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