dimanche 30 juin 2013

L'empreinte


Voilà,
c'était un matin vraiment lumineux.
Un instant on s'est surpris à croire.
Un rêve est passé, il avait la douceur de l'été.
 Son empreinte sur le mur plutôt que son récit. 

vendredi 28 juin 2013

Son corps du moins


Voilà
il était ici, enfin son corps du moins, étonnamment léger et dans un étourdissement qui me donnait la sensation de frôler la réalité avec autant d'inconsistance qu'un spectre. Il ne se sentait plus tout à fait de ce monde, que je n'étais d'ailleurs pas en mesure de vraiment regarder, tout juste d'apercevoir, car la vue, eh bien oui elle se brouille peu à peu la vue. C'était comme le retour d'une sensation autrefois éprouvée - était-il alors déjà marcheur ou encore nourrisson ? - celle de me sentir non pas dans la réalité, mais seulement à proximité, comme effleuré par elle, et sans angoisse cependant car tout ce qui lui était alors donné de voir avait - comment dire ? - valeur d'offrande, n'était pas encore altéré par la conscience que les êtres et les choses (d'ailleurs en ce temps souvent confondus) sont périssables. Il supposait qu'il y avait sûrement à creuser de ce côté là que je devais chercher à prolonger cet état le faire durer faire intensément durer ce moment semblable à une brèche ouvrant sur un possible au-delà ou un en-deça peu importe. Je fixais cette cour et il voulait que cette vision fût à jamais inscrite dans sa mémoire, non comme un lieu permettant le passage de la rue à l'endroit où se trouvait mon corps traversé de pensées, mais comme un laisser-passer autorisant l'accès à un autre oui on peut le dire comme ça espace-temps. Il voulait se fondre, non, me dissiper, s'estomper, s'escamper m'indifférencier dans une autre dimension où n'auraient plus cours les soucis qui accablent depuis quelques semaines. Il s'entraînait ainsi à paisiblement mourir, et somme toute je trouvais que c'était là une façon profitable et très sage d'occuper mon temps et sa fatigue. Et soudain il y eut une femme. La vision devint plus nette. Un homme avec sa part d'ombre apparut ensuite. Et la lumière aussitôt s'en trouva légèrement changée.


mercredi 26 juin 2013

Rêver bleu


Voilà
comme un rêve de bleu
où se fondre s'effacer disparaître
et ne plus même avoir à y songer

mardi 25 juin 2013

Au marché de St Denis


Voilà,
ce que j'ai vu il y a quelques jours au marché de Saint Denis, presque au pied de la basilique. "Times they are changing" chantait Bob Dylan dans les années soixante. Mais il ne pensait alors sûrement pas que les temps changeraient de la sorte. J'ai trouvé cette vision obscène, parce qu'elle suggérait une tête d'enfant décapitée dans ce carton à foulards plus précisément appelés "hijab". J'ai repensé à cette photo prise à Téhéran par un(e) photographe dont j'ignore le nom, représentant des mannequins de celluloïd dont on avait mutilé la poitrine. Deux euros pièce, c'est le prix de l'aliénation des petites filles. Je me suis alors demandé si Hasbro avait déjà sorti pour l'exportation un modèle "barbie voilée". C'est sûrement un truc qui se vendrait bien dans les pays du Golfe. Cet que me raconte d'abord cette image c'est juste la fin de l'idéal républicain - ou de son illusion, car l'idéal républicain a bien été bafoué avec le colonialisme (ainsi dans les classes en Algérie, pendant l'occupation française, les enfants de famille maghrébines aisées qui avaient accès à la scolarité n'étaient cependant pas autorisés à figurer sur la photo de classe) -. C'est celui qui m'a cependant éduqué à l'école primaire dans le sud-ouest grâce aux instituteurs radicaux socialistes ou communistes. Je me souviens de messieurs Peyreigne et Despons. Cela compensait l'environnement familial militaire pétainiste et colonialiste bien représentatif d'une certaine France étriquée, raciste peu ouverte aux autres, celle qui de nouveau refait surface en ces temps incertains où les cartes se redistribuent dans une grande  confiusion idéologique. Cette image illustre les chaos de l'histoire. Au pied de cette basilique ou subsistent les reliques de tant de rois de France, sur cette même place, pendant une bonne partie du siècle dernier ce sont les prolétaires qui tenaient ici le haut du pavé. Les jours de marché on y vendait le journal "L'humanité" et le Parti était solidement implanté sur ces terres. Maintenant un prolétariat issu d'Afrique du nord et subsaharienne vit ici avec de tout autres valeurs et de tout autres coutumes. Le monde a changé, et le fait qu'aucun gouvernement de ce pays n'ai cru bon de considérer et d'anticiper cette situation, augure d'une période encore plus indécise et tourmentée. Pour ma part je m'en fous je n'y serai plus. Ce qui me chagrine, c'est le retour aux obscurantismes populaires, aux replis conservateurs, c'est le pouvoir grandissant des prosélytes de tous poils et de toutes obédiences qui veulent nous faire croire en un Dieu qui serait une autorité morale dont les injonctions devraient régir nos actes quotidiens. Ce qui m'inquiète c'est de laisser l'enfant que j'aime dans ce monde tel qu'il devient et où pour ma part j'ai de moins en moins envie de vivre

samedi 22 juin 2013

Fête de la musique

Fête de la musique, sous le pont Alexandre III

Voilà,
hier fête de la musique. Me suis un peu balladé en vélo. J'aime bien ça me promener en vélo quand il ne fait pas trop froid et qu'il n'y a pas trop de circulation, et que c'est la nuit. Bon là, bien sûr il y avait du monde, mais la ville semblait rendue aux piétons. Je voulais surtout voir, rive gauche, vers le quai d'Orsay, les nouvelles berges de la Seine, aménagées pour les piétons. Au pied du pont Alexandre III, j'ai vu quelque chose qui pourrait donner cette image. C'était incongru cette caravane américaine à cet endroit. Même à l'entrée de l'enfer il doit y avoir une buvette qui évoque la prospérité des Etats-Unis d'après guerre. J'ai voulu voir ce qu'il y avait dans le tunnel le vigile sur la gauche m'en a dissuadé. C'est bien d'être un gros con musclé. Au moins tu peux être vigile. Je n'ai pas pris beaucoup de photos. Je n'avais pas très envie. Je suis remonté un peu plus tard vers les Invalides. Sur l'esplanade, il y avait un groupe de Jazz qui sonnait assez bien, alors je suis allé jeter un œil. Des mecs qui jouent du jazz en uniforme, c'est assez paradoxal et pour le moins incongru...

Orchestre de l'Armée de terre

vendredi 21 juin 2013

Vieux gardien


Voilà,
matin gris encore juste un nom sous une carte lu un nom attestant un retour  Jours fantômes ne se peuvent oublier cependant  Oui faisait encore soleil alors  Mais quoi on ne peut être et avoir été dit la pluie au solstice il n'est plus ni saison ni maison ton nom le dit bien assez tu n'es que pour passer  Suis ton chemin vieux gardien désolé près de toi me suis égaré mais dans la chambre d'enfance - ne sais plus rappelle moi - ai-je au moins laissé un rêve

jeudi 20 juin 2013

Femmes se protégeant de la pluie et du regard d'un photographe

Paris, Place de la Concorde Juin 2013
Voilà,
ce matin, place de la Concorde sous la pluie qui soudain s'est mise à tomber drue
j'ai réalisé que peut-être pour la première fois de ma vie
j'avais passé en France une année sans printemps 

mercredi 19 juin 2013

Partie de pêche


Voilà,
parfois on aimerait juste ça, 
ne serait-ce même que pouvoir envisager ça 
se la couler douce
"paisible, à la fraîche, décontracté du gland"
sans avoir à se préoccuper du lendemain
mais ce n'est peut-être plus que l'image d'un monde perdu

lundi 17 juin 2013

Monumental


Voilà,
dans le quartier des affaires toute petite l'ombre d'un businessman 
se projette sur le socle d'une prétentieuse et post moderne 
suggestion de quelque ruine antique.
Je voudrais ne plus avoir besoin d'être là

dimanche 16 juin 2013

Château du Fayel


Voilà,
ce qu'une fraction de seconde, j'ai vraiment cru voir au château du Fayel cet après-midi.
Comme si la réalité se débigoussait en convoquant à mon insu de vieilles chimères.
Mais vite cela s'est effacé. L'air était doux aimable la compagnie.

vendredi 14 juin 2013

Clé de sol


Voilà,
il y avait eu cette rencontre fortuite offerte à mon regard, mais ce que j'avais alors en tête c'était surtout l'odeur du gazon fraîchement coupé que j'avais tout juste senti en passant à proximité du jardin de l'église Notre-dame-des-champs. Une fois de plus je m'étais senti transporté vers de lointains souvenirs d'enfance, en d'autres lieux d'autres temps et j'avais alors songé que cet arôme et les images qu'il convoquait m'étaient un des plus précieux cadeaux de l'existence, puisque ma vie semblait alors se condenser dans cette unique sensation (Linked with Signs2)- sunday postcards)

mercredi 12 juin 2013

Autrefois la blanche


Voilà,
sans doute les regrets viendraient-ils plus tard. Mais les motifs de contrariété s'étaient accumulés ces derniers temps. Céder ne serait-ce qu'à l'idée même de cheminer plus longtemps sous ces latitudes paraissait en l'occurrence dépourvu de sens. D'autres nécessités s'imposaient. Prévalait avant tout l'envie de fuir, d'échapper à tout ça, à cette sensation de déliquescence et de résignation que ce pays inspirait et plus particulièrement cette ville qui en maints endroits, malgré sa décrépitude, témoignait encore d'un charme passé. Quelque chose ne s'était pas transmis. Comment aurait-il pu en être autrement ? Des gens étaient venus avaient aimé cette terre mais pas les indigènes qui s'y trouvaient depuis des générations. C'était aussi simple que ça. Il y avait eu bien des promesses et beaucoup de mensonges, mais pas d'amour. Juste une vague condescendance paternaliste teintée de mépris. Pas eu d'amour, et la déception s'était muée en ressentiment. L'histoire continuait de peser de tout son poids. Plus lourde toujours plus lourde, pour les générations venues après, ne leur laissant en partage que la honte et le malentendu. Inéluctablement, pour elles aussi, tôt ou tard, il y aurait un tribut dont s'acquitter.
 première publication 12/6/2013 à 00:46

dimanche 9 juin 2013

Spectateurs

Place de l'hôtel de Ville, Paris Juin 2010
Voilà,
parce que ce blog va au gré des humeurs sans souci d'ordre ou de cohérence, qu'il se joue des temporalités relevant plutôt de la logique du coq-à-l'âne, de l'association libre - quoique il m'arrive souvent de ne pas en dire autant que je le souhaiterais - eh bien pour aujourd'hui ce sera cette photo prise il y a quelques années sur la place de l'hôtel de ville à Paris. Un écran géant y avait été installé pour permettre aux passants de suivre le tournoi de tennis de Roland-Garros qui - du moins si la météo le permet, puisqu'après une brève embellie d'une semaine, il pleut de nouveau et que la température est retombée de cinq degrés - cette année s'achève aujourd'hui. Outre le fait que l'image suggère qu'il puisse aussi faire beau fin mai début juin à Paris (c'est fou ce qu'on oublie vite) ce qui me plaît là - comme sur bien d'autres photos publiées sur ce blog - c'est le rapport qui, dans ce moment fugace, s'établit entre ces spectateurs qui en regardent d'autres en train de voir quelque chose qui nous échappe. De plus, la distortion d'échelle entre ceux qui sont au loin dans l'écran, que l'image projetée rend plus grands et ceux qui se trouvent au pied de l'écran, spectateurs de ce qu'ils ne sont pas, crée un vague effet d'étrangeté qui me séduit. Cette fraction de seconde dévoile aussi un rapport de classe. Il y a les spectateurs privilégiés souvent des "people"confortablement assis dans les gradins au bord du court et que la retransmission nous montre parfois en plan de coupe quand les joueurs se reposent, et les autres réduits à la condition de badauds, tournés vers l'écran, ceux que l'ancien Premier Ministre Raffarin - personnage français bien grotesque - appelait "la France d'en-bas", celle en somme du parterre qui autrefois au théâtre levait la tête vers les loges pour y apercevoir les nobles assistant à la représentation.

jeudi 6 juin 2013

Saut de puce

Hôtel Regina, Alger (2013)

Voilà,
c'était juste un petit saut de puce. Mais hier soir (non c'était déjà ce matin) en rentrant à l'hôtel j'ai cru me souvenir que le Régina était l'endroit où ils avaient passé leur dernière nuit à Alger. J'y étais bien sûr, avec eux, mais je n'en ai pas le souvenir, en tout cas pas de cette nuit-là. Peut-être n'a-t-elle pas vraiment eu lieu. Il y a tant d'hôtel Regina. Y redormir avec cette idée là avait quelque chose d'étrange.. Le mobilier m'évoquait vaguement quelque chose, sans que je ne sois vraiment très sûr. Au matin le chauffeur est venu trop tôt nous chercher. En attendant mon collègue qui avait du mal à se réveiller, j'ai  saisi ces trois hommes soudain happé par l'irruption d'une femme de ménage vidant son seau. je me suis rappelé combien j'avais aimé, lors d'un précédant séjour, Alger au petit matin. En fait ce sont toutes les villes qui sont agréables ou du moins supportables au petit matin. Ou plus exactement, j'aime bien me promener et photographier au petit matin.

Aéroport Houari Boumedienne (2013)

Et puis plus tard, cette photo volée à l'aéroport. Encore un homme sur un banc. J'étais quand même content de rentrer. J'ai tant à faire ici. En pénétrant dans l'appartement je me suis aperçu combien il était négligé. Autrefois je rangeais avant de partir pour me faire le plaisir de retrouver quelque chose d'apaisant à mon retour. Bref c'est une autre histoire. Quoiqu'il en soit je reparlerai de mon saut de puce., il y a d'autres images....

mardi 4 juin 2013

Allée Pierre Loti


Voilà,
beaucoup d'images hier, d'impressions de sensations. Je suis allé rendre visite à Astrid. Elle autrefois si joyeuse, si enthousiaste, si généreuse, cherchant toujours à créer du lien, elle est là maintenant sur sa petite chaise roulante. Elle s'efforce de sourire, mais c'est si difficile. Elle va quitter Paris, s'éloigner de son ignoble mari qui ne pense qu'au fric et l'a déjà tant spoliée. il essaie à présent de la séparer de son fils. C'est tellement injuste... J'ai repensé à d'autres histoires qui m'ont été racontées récemment. Pourquoi arrive-t-il si souvent que des hommes et des femmes qui ont vraiment cru s'aimer deviennent si féroces l'un envers l'autre ? Les hommes surtout ? Un peu maussade, je suis ensuite allé faire un tour au Champ de Mars. Il faisait soleil, mais le fond de l'air était tout de même bien frais. Je me suis souvenu du pique-nique l'année dernière (c'était sensiblement à la même époque) avec Coralie, Sneza et son mari, Adeline, et Sylvie qui se demandait ce que je pouvais bien faire là et comment je connaissais tous ces gens, alors que je passais là par hasard et que je les avais retrouvés.... Le manège se trouve Allée Pierre Loti. L'homme qui le tient le fait tourner à la force de ses bras au moyen d'une manivelle. J'ai eu la tentation de faire une photo un peu vintage, sepia, et puis non... Oui un autre manège. Ensuite je me suis remonté en vélib' vers Montparnasse. Boulevard des Invalides, j'ai fait une photo que je mettrai en ligne plus tard, une photo rude. Plus tard. Oui. Je pourrais prendre les choses un peu plus légèrement quand même. Bon il faut que je fasse ma valise. j'attends toujours le dernier moment.

lundi 3 juin 2013

Stéatopyge ou Callipyge ?


Voilà,
c'était difficile de faire comme si ça n'était pas là, de détourner son attention, "rien qu'à les voir ça fait quèqu'chose" comme disaient les Frères Jacques. Quoiqu'il en soit elles semblaient parfaitement assumées.  Et puis on ne peut pas toujours photographier des mains en train de tenir des téléphones ou bien des mains accrochées à la barre, il faut bien réaliser que les mains ont elles aussi des rêves de voyages de secrètes envies de destination, des désirs de vacances.

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