lundi 30 juin 2025

Canicule

 
Voilà,
il y eu des temps où je quittais mes bases, avec légèreté. Le monde ne me semblait pas si hostile que ça. Je n'étais guère encombré. La vie était facile parce que je ne possédais pas grand chose. La jeunesse me donnait l'illusion d'invulnérabilité. Le futur devenu le présent où je me trouve me semblait alors une hypothèse lointaine, sinon improbable. Je ne pensais pas que cela me concernerait. Maintenant la moindre douleur me paraît suspecte. Une trop forte chaleur m'inquiète. Je deviens l'ombre de qui je fus.

 
 
Mais il n'y a pas que moi qui ai changé. Le monde aussi.
Il y a des chiffres, des données statistiques. Les chiffres ne mentent pas. Il suffit de chercher un peu sur le web. C'est facile, tout est là. 
Donc nous fonçons droit vers un épisode météorologique historique. Cette fois-ci, les 40°C ne seront pas des pics isolés, mais concerneront des régions entières. Les seuils de vigilance rouge pourraient même être atteints. Cela fait maintenant neuf jours que les critères de vague de chaleur sont dépassés en France. 
Il est désormais certain que cette canicule durera au moins 14 jours, ce qui en fait la plus longue canicule pour un mois de juin. 
Celle de 1976 s’était étalée du 23 juin au 6 juillet (14 jours), mais avec une intensité bien moindre. 
Celle de juin 2005 avait duré 11 jours. Des températures minimales incroyables sont attendues en Méditerranée, entre 25 et 29°C à l’aube, en lien direct avec une mer qui bat actuellement tous ses records de chaleur pour une fin juin. Le 22 juin 2025, la température de la Méditerranée occidentale avait augmenté de 5°C par rapport à l'année dernière. Si les températures de surface peuvent rapidement redescendre, localement avec les vents du nord, la température moyenne de la mer, elle, continuera d'augmenter comme c'est le cas depuis des années. Cette canicule durable, surtout si elle se prolonge en Juillet risque d'être dévastatrice car elle menace la biodiversité des océans.
On craint des après-midi qui pourraient dépasser les 41°C-42°C. 
Nos végétaux sont à bout de souffle. L’indice hydrique des sols s’est effondré. Cultures comme forêts sont désormais dans un état de vulnérabilité extrême, avant même de subir deux journées qui s’annoncent parmi les plus chaudes jamais observées en France.
Pendant ce temps là, dans divers parlements du monde, on rogne sur les budgets consacrés à l'écologie.

jeudi 26 juin 2025

Cristo Rei


Voilà,
est-ce parce qu'elle me manque terriblement ce soir ? Je repense à ce dimanche paisible où après une longue marche sur l'autre rive du Tage, et comme il nous semblait disposer d'un peu de temps, ma fille a eu envie de pousser la promenade jusqu'au monument du Christ-Roi. Le chemin était plus long que je ne l'avais supposé, et j'ai craint un moment que nous ne soyons en retard pour le match de football opposant le Sporting Portugal au club de Gil Vicente FC de Barcelos, auquel elle se faisait une joie d'assister (c'est comme ça elle aime le foot). Je me souviens avoir photographié ces touristes au pied du monument dans une certaine précipitation et avec un léger sentiment d'inquiétude. Mais finalement par la suite tout s'est bien passé : arrivés dans les temps, il fut très facile d'obtenir des billets et la soirée se révéla très agréable (il y eut des buts). Cette journée reste imprimée dans ma mémoire comme un moment d'enchantement de complicité et d'échange. Je m'étonne toujours d'être père, et je m'étonne aussi de cet amour-là. première publication 17/8/2015 à 00:04

mercredi 25 juin 2025

Antiquité sonores

 
 
Voilà,
au début de la rue de Vaugirard, se trouve le magasin Paléophonies qu'il me semble avoir toujours connu. Un endroit merveilleux pour tous les collectionneurs de vieux tourne-disques et de platines anciennes. Récemment dans la vitrine, j'ai vu un Revox. C'était le magnétophone qu'utilisait Didier Flamand lorsqu'il faisait ses spectacles. Il en possédait deux chez lui avec lesquels il réalisait ses montages sons. Cela m'a fait bizarre de constater que cela comptait désormais pour une antiquité.
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dimanche 22 juin 2025

Tourisme à Belleville (2)

 

Voilà,
début mai, lors de mon weekend dans le quartier de Belleville, dont j'ai déjà parlé j'avais remarqué ces minuscules collages muraux dont l'absurde proposition m'avait amusé. Je n'en connais malheureusement pas l'auteur. C'était il y a presque deux mois, et je n'ai aucune conscience du temps qui a passé. Est-ce en raison de la folie mondiale, de l’avalanche de nouvelles toutes plus délirantes chaque jour et de toute cette actualité chaotique qui nous bouffe plus ou moins l'attention sans qu'on ne s'en aperçoive ? Ou faut-il mettre ça sur le compte d'une disposition plus personnelle, d'un "égarement" qui me serait propre ?
 


J'ai aimé ce temps de vacances et de solitude méditative que je m'étais alors accordé. Je me souviens de cette balade solitaire matinale du côté de la butte Bergeyre et du parc des Buttes Chaumont,  — où j'ai pris cette photo qui donne l'impression qu'on n'est absolument pas dans une ville —  et cette impression de dépaysement alors que je n'étais, en métro qu'à une demi-heure de mon appartement. Ma fille y hébergeait les amies qu'elle s'était faites, il y a deux ans, lors d’un séjour Erasmus à Barcelone. J'étais heureux de lui faire ce cadeau là. 
Aujourd'hui, la solitude me pèse
Hier, je me suis retrouvé dans une fête parmi des gens que je n'avais pas vus depuis très longtemps. Personne ou presque  (car peu de mes connaissances lisent ce blog) ne savait ce qu'il m'était arrivé au cours de ces deux dernières années, la maladie de ma fille et comment j'ai du traverser ça. J'ai éprouvé une ou deux fois la nécessité de m'en ouvrir. Puisque l'on me demandait de mes nouvelles je donnais de mes nouvelles donc. Et puis à un moment j'ai senti venir l'angoisse j'ai décidé de partir très vite. Mon état intérieur ne pouvait s'accorder au côté festif. Je me suis aperçu que j'étais perdu, que je ne parvenais toujours pas à vraiment me défaire de cet état de stress lié à l'épreuve que ma fille a enduré et surmonté, grâce à la médecine, mais aussi grâce à son incroyable tempérament. 
Je devrais m'en inspirer pourtant, prendre exemple. Faire comme elle, m'enivrer de choses neuves, me frotter à des paysages inconnus, tant que je vois encore. Ne céder ni à la dépression ni à la tristesse. Tout s'est bien passé après tout. Nous avons échappé au pire. Cela seul importe. Il faudrait oublier ceux qui se sont révélés minables, quand j'aurais eu tant besoin d'eux, et cesser de m'en vouloir de mon manque de perspicacité à leur égard. 
D'autres ont été présents et secourables. C'est vers eux qu'il faut se tourner. 
Mais pour le moment, je ne parviens pas à voir beaucoup de monde. Je suis encore largué. Il faudrait que je suive une thérapie, mais je n’en ai pas les moyens. A la place je passe mon temps au cinéma grâce à un forfait qui me permet de voir autant de films que je le souhaite pour une modique somme. C’est comme une addiction pour compenser. Et pourtant je n’écris jamais rien sur les films que je vois.
Quoi qu’il en soit, ma fille et moi sommes vivants. Nous nous voyons, nous nous parlons. C’est bien le plus important. Et puis, la vie peut encore me réserver d’autres bonnes surprises, qui sait ?

jeudi 19 juin 2025

Clocher


Voilà, 
c'est le clocher de la chapelle de la congrégation des Sœurs-de Saint-Joseph-de-Cluny, tel qu'on peut l'apercevoir depuis la rue du Faubourg Saint Jacques. Cette congrégation selon wikipedia est une congrégation religieuse féminine enseignante et hospitalière de droit pontifical. Fondée par Anne-Marie Javouhey (1779-1851) le à Chalon-sur-Saône, où Fabien-Sébastien Imberties, évêque d’Autun, reçoit les vœux d’Anne, de ses trois sœurs et de cinq compagnes elle a pour but l'éducation des enfants. Elle place la chapelle sous le vocable de saint Joseph, qui devient aussi le patron de la congrégation. En 1812, les sœurs transfèrent la maison-mère à l'ancien couvent des Récollets de Cluny, ce qui donne le nom de Saint Joseph de Cluny. Elles ouvrent des maisons d’enseignement en province et à Paris, où sont appréciées leurs méthodes pédagogiques, à un tel point que le vicomte Lainé, ministre de Louis XVIII, leur confie l’enseignement des enfants dans les colonies françaises. En 1818, quelques sœurs ouvrent deux écoles dans l’île de La Réunion. L’année suivante, la congrégation prend en charge l’hospice de Saint-Louis du Sénégal. En 1828, encouragée par le gouvernement, elles ouvrent une colonie à Mana en Guyane puis vers 1840 fondent l'externat Saint-Joseph-de-Cluny à Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. Elles œuvrent au milieu des esclaves noirs libres. En 1835, Lamartine, dans son rapport sur l’abolition de l’esclavage, souligne le succès de leurs œuvres d’émancipation des esclaves. La maison-mère est transférée de Cluny à Paris en 1854, aujourd'hui 21, rue Méchain où se trouvent la chapelle Saint-Joseph-de-Cluny qui conserve les reliques de mère Javouhey. Je suis un mécréant mais je ne peux m'empêcher une certaines admiration pour les sœurs et les frères qui vivent ainsi en communauté. Peut-être que j'envie aussi leur capacité de croire. Mais bon, pour ma part, ayant longtemps été enfant unique, je me suis très vite lassé des amis imaginaires.
Pour passer à sujet plus léger, comme avait coutume de dire un certain Samuel, je retourne à Avignon cet été avec la même vieille bonne pièce de Laurent Gaudé au merveilleux théâtre du Girasole dont l'accueil est si généreux et si professionnel.
 
 

 
Si certains de mes lecteurs passent par là, ce sera une bonne occasion de faire connaissance et de prendre un verre (j'y ai pensé mais j'évite le jeu de mots). Il faut en profiter, c'est peut-être le dernier festival d'Avignon avant la guerre mondiale, ça serait trop con de rater une si belle occasion.

mardi 17 juin 2025

Les baleines pissent

 
Voilà,
c'est étrange tout de même cette obstination morbide des chaînes d'infos à vouloir nous vendre l'imminence d'une possible déflagration mondiale comme un spectacle à ne manquer à aucun prix. J'ai déjà — il y a fort longtemps — évoqué l'économie de la catastrophe, mais là c'est assez stupéfiant. 
Et puis il y a tout ce qu'on voit sur les réseaux. 
Par exemple, de brèves séquences nocturnes, prise depuis le Liban, où l'on aperçoit des gens la nuit sur une terrasse, face à la mer observant les missiles iraniens qui tombent sur Haïfa pendant qu'un D.J. s'affaire aux platines, et qu'un saxophoniste l'accompagne en jouant debout sur une table. Et bien sûr tous les convives ont leur putain de smartphone brandi vers le ciel nocturne pourenregister l'événement. 
Ou bien encore, filmés depuis l'Iran, des missile lancés en rafale depuis leur camion. 
Et aussi, des écrans géants disposés sur une place d'une ville du Yémen, pour retransmettre en direct les bombardements iraniens sur Israël, comme s'il s'agissait d'une finale de foot. 
Sur le flux d'images, on voit beaucoup moins de séquences dans les ruines de Gaza en ce moment, mais beaucoup d'arrestations de citoyens américains intimidés par des gros cons masqués en uniforme.
Et puis des drones en veux tu en voilà, des drones russes des drones ukrainiens, des immeubles éventrés par des missiles, des complexes chimiques qui brûlent, des films en infra rouge où explosent des dépôts de munitions. Le tout entrecoupé d'actions spectaculaires de joueurs rugby de l'hémisphère sud, de balades touristiques en Ousbekistan ou dans le Paris insolite, de recettes de cuisine improbables, de séquence caricaturales de Trump, de gens faisant des selfies pleins de sourires avant le décollage d'un boeing d'Air India qui va s'écraser d'ici quelques minutes. Et aussi un prêcheur évangéliste qui, au cours d’un prêche, danse en disant que Jésus fait bouger son corps, et qui plus tard dans sa vie tuera deux élus démocrates, Bref toute l'absurdité de la condition humaine en un montage sans queue ni tête, aléatoire.
Et puis dans tout ce bordel on tombe sur une information dont on ne comprend même pas d'où elle sort. 
Il paraît que chaque jour, une baleine peut rejeter jusqu'à mille litres d'urine. Un acte simple et nécessaire qui a des conséquences profondes sur l'équilibre de l'océan. Ce liquide contient de l'azote, du phosphore et du fer nous dit-on. Des substances précieuses qui servent à fertiliser les eaux de surface où vit le phytoplancton.
Et qu'on te raconte que le phytoplancton n'est pas seulement le premier maillon de la chaîne alimentaire marine. Et qu'on te précise qu'il est également responsable de plus de la moitié de l'oxygène que nous respirons sur Terre. Contrairement à de nombreux autres animaux marins, les baleines  — on apprend des choses tout de même — défèquent et urinent près de la surface. Là où la lumière arrive et où la vie se multiplie. C'est un processus appelé "pompe à baleines", une sorte de pompage écologique qui brouille les nutriments et les distribue dans les zones qui en ont le plus besoin. "Pompe à baleine", quand la réalité te semble juste une grosse pompe à merde
Lorsque les baleines migrent, elles transportent ces nutriments entre les pôles et les régions équatoriales. Ah ça me rend la vie plus légère c'est sûr. Elles créent des couloirs invisibles de fertilité. Des traces liquides invisibles qui nourrissent et soutiennent la vie d'une manière que nous commençons à peine à comprendre. Nous respirons à travers un animal qui pisse en route. Et ce n'est pas un paradoxe. C'est de l'écologie. Youpi vive l'écologie
Bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.   

dimanche 15 juin 2025

L'Ange géographe

 

Voilà,
donnant sur le square Taras Tcheventchko (figure notoire de l'histoire ukrainienne) le mur nu de la Société de géographie a été agrémenté d'une treillage coloré de Jean-Charles de Castelbajac intitulée l'Ange géographe. Il succède au "passeur de frontière" un collage de JR réalisé pour le bicentenaire de cette société, qui conformément au souhait de l'artiste a fondu après quelques bourrasques de pluie. Comme le fait remarquer Jean-Robert Pitte, président de la Société de Géographie, les anges eux, sont "insensibles aux intempéries. Grâce à leurs ailes déployées, ils parcourent l'univers en tous sens. Celui-ci rencontre la planète terre et la saisit comme pour l'embrasser. Il exprime pleinement l'exaltant projet qui est le nôtre : admirer les merveilles déployées à la surface terrestre, comprendre ses habitants et les aider à améliorer le cadre de leur vie." Je n'ai malheureusement pas retrouvé la photo des deux cariatides qui encadrent l'entrée de la société de géographie. 
Évidemment, cette part de merveilleux, contraste avec la dure réalité et la folie qui embrase le monde depuis quelques temps. Il est à souhaiter sues les anges soient toujours capables d’éviter bombes et missiles. Puissent-ils aussi nous en préserver.

jeudi 12 juin 2025

Mais il y a tant de choses que j'ignore


 
Voilà,
J’ai appris il y a peu que le continent australien avançait de 7cm vers le nord tous les ans en raison des mouvement de la tectonique des plaques

j'ai appris il y a peu que Schopenhauer pensait que si l’univers devait disparaître seule la musique subsisterait

J’ai appris il y a peu à quel point l’I.A révolutionne la science des matériaux en suggérant des alliages inédits et innovants et prédire les qualités et caractéristiques de ces assemblages avant même qu’ils ne soient produits

J'ai appris il y a peu, l'expression et le concept de "fenêtre d'Overton", allégorie  qui désigne l'ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme plus ou moins acceptables par l'opinion publique d'une société donnée. 

J’ai appris il y a peu, que nombre de ciels impressionnistes sont liés à l’explosion du krakatoa en 1883 

J'ai découvert il y a peu dans un entretien avec Michel Sadelain, dont les recherches ont permis de développer une nouvelle forme de thérapie, appelée CAR-T, très efficace contre certains cancers du sang cette citation du philosophe Friedrich Engels (oui oui le pote de Karl Marx), "le savoir est la réduction progressive de l'erreur"’

J'ai appris il y a peu que les archives de Schönberg avaient brûlé lors des incendies de Los Angeles ainsi qu’un célèbre tableau de Francis Bacon qui se trouvait dans la propriété de l’acteur Anthony Hopkins

J'ai appris il y a peu qu'un transfert génétique entre un champignon et une plante serait à l’origine des écosystèmes terrestres il y a un demi milliard d’années. C’est très énigmatique mais très poétique

J'ai appris il y a peu que tous les ans, le 21 janvier, certains républicains organisent un repas où l'on sert de la tête de veau à la sauce gribiche. Cette tradition tombée en désuétude vise à célébrer la décapitation de Louis XVI en 1793 sur la place de la révolution. 

J'ai appris il y a peu de la bouche d'une connaissance qu'un de ses confrères psychanalyste avait donné à chacun de ses enfants des prénoms palindromes. Bien qu'elle le connaisse depuis longtemps, cela continue de la révolter y décelant là une forme de perversité.

J'ai appris il y a peu que des scientifiques coréens ont mis au point des "panneaux solaires invisibles" qui peuvent être intégrés aux fenêtres - ce qui leur permet de produire de l'électricité sans bloquer la lumière ! Cette innovation qui change la donne signifie que les maisons, les bureaux et même les gratte-ciel pourraient un jour devenir leurs propres sources d'énergie propre - sans compromettre le design ou la visibilité. Imaginez un bâtiment entier alimenté par ses propres fenêtres

 

J'ai appris il y a peu l'existence de cette double anagramme à la fois en chiffre et en anglais : twelve + one = eleven + two et aussi  12 +1 = 11+2. Cela ne me sert strictement à rien de savoir ça, mais cela m'intrigue tout de même.


J'ai appris il y a peu La quantité de terres brûlées au cours de cette saison des feux de forêt au Canada a dépassé la moyenne annuelle des terres brûlées, même si l'on tient compte des deux dernières grandes saisons des feux.

 

J'ai appris il y a peu que la bactérie "pseudomonas aeruginosa", particulièrement redoutée à l'hopital, car elle s'attaque aux patients dont le système immunitaire est dégradé, suscite néanmoins un intérêt car elle est capable de dégrader les plastiques pour s'en nourrir  et mieux persister sur les surfaces qu'elles colonise


J'ai appris il y a peu que des composés anticoronavirus ont été découverts dans l'argousier un arbuste épineux assez fréquents dans nos régions. D'ailleurs à ce sujet quelqu'un m'a rappelé qu'en France 180 000 deuils ont été liés au covid, et que rien n'a été fait pour commémorer toutes ces morts, qui furent la plupart du temps solitaires, du fait des mesures de confinement, qu'aucune célébration nationale n'a été faite pour célébrer l'effort de solidarité nationale de la population qui a accepté toutes ces contraintes pour le bien public, et que la fin de la pandémie n'a jamais été officiellement déclarée

 

J'ai appris il y a peu qu'une Intelligence artificielle vient de découvrir une nouvelle loi de la physique sans qu'on lui ait dit ce qu'est la physique. On a construit un réseau neuronal et on l'a nourri de séquences vidéos brutes de pendules oscillants, de balles roulantes et d' objets rebondissants. L'IA n'a reçu aucune équation. Pas de Newton, pas d'Einstein, pas de contexte. Cependant, après avoir analysé des modèles pendant des heures, elle a produit ce que les chercheurs appellent des "nouvelles coordonnées de compréhension", c'est-à-dire des variables totalement originales.


J'ai appris il y a peu qu'aux USA, tous les nouveaux employés fédéraux doivent désormais rédiger des rapports faisant l'éloge de Trump, et doivent s'engager à faire avancer ses objectifs. Je ne sais pas si c'est vrai mais c'est tout à fait vraisemblable


J'ai appris il y a peu que le port de l'Arsenal que l'on voit sur cette photo qui relie le canal Saint-Martin à la Seine, entre le quai de la Rapée et la place de la Bastille était autrefois un port de marchandises et qu'il n'est devenu un port de plaisance que depuis 1983. 

 

J'ai appris il y a peu, mais toutefois en même temps que bien des gens que Sly le chanteur de Sly et family Stone, et Brian Wilson viennent de mourir. J'ai réalisé combien cela avait été doux d'avoir eux dix ans, en vivant au bord de l'océan, et que cette chanson illumine le monde de sa radieuse beauté. Je ne peux à présent m'empêcher de penser au saisissant contraste entre le titre de cette chanson qui fut longtemps un hymne californien, et ce qui se passe aujourd'hui dans cet État.

 

mais il y a cependant tant de choses que j'ignore. 
Je remercie toutefois la nature  de me permettre encore d'être curieux

lundi 9 juin 2025

La Tombe de Carlos Fuentes

 
Voilà
"Je n'ai rien contre les cimetières, je m'y promène assez volontiers, plus volontiers qu'ailleurs je crois, quand je suis obligé de sortir. J'erre les mains derrière le dos parmi les pierres, les droites, les plates, les penchées, et je butine les inscriptions. Elles ne m'ont jamais déçu les inscriptions, il y en a toujours trois ou quatre d'une telle drôlerie que je dois m'agripper à la croix, à la stèle ou à l'ange, pour ne pas tomber" écrit Samuel Beckett dans "Premier amour". 
Comme je vis non loin du cimetière où se situe sa tombe (sobre et sans grand intérêt), où en outre, reposent, comme on dit, de nombreuses autres célébrités, et que parfois, surtout aux beaux jours, cela offre un excellent raccourci pour me rendre à Montparnasse ou pour revenir chez moi (lorsque par exemple je me rends au marché Edgar Quinet, le samedi matin), je me retrouve parfois dans des dispositions semblables à celles décrites dans ce passage.
Il y a quelques temps, passant, avec mon cabas plein de légumes de fruits et de poissons, devant la stèle de Carlos Fuentes, où n'est inscrite que sa date de naissance, j'ai soudain réalisé qu'il devait être pourtant bien mort, et en effet, il a trépassé en Mai 2012 au Mexique. Il paraît que ses cendres ont été ramenées à Paris mais personne n'a pris soin de graver sur sa tombe l'année de son décès. J’ai aussi été étonné par le fait que ses deux enfants soient morts si prématurément.
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dimanche 8 juin 2025

Pêle-mêle avec crocodiles

 

Voilà,
les crocodiles du marigot commencent à s'entredévorer. Musk accuse Trump d'être compromis avec Espstein et déclare avoir des preuves précises, Steve Banon veut expulser Musk au prétexte qu'il est Sud-Africain et drogué, et au passage lui "arracher la tête" . J.D.Vance ne dit rien mais reste en embuscade.
Vu d'ici, c'est grotesque. On se croirait dans un sitcom. 
En France aussi ils sont très cons ceux qui nous gouvernent, mais pas à ce point tout de même. Et puis c'est tout petit la France, ça n'a pas beaucoup d'influence sur le monde.
Ça serait risible s'il n'y avait par ailleurs tant d'urgences planétaires. 
Mais on en est là outre-Atlantique, on caligule et complote sur fond de désastre budgétaire, social, humanitaire. 
De plus en plus d'américains, paraît-il, commencent à paniquer et espèrent que le cauchemar s'atténuera après les élections de mi-mandat, dans un an et demi. Mais qui sait dans quel état sera leur démocratie dans un an et demi ? Et leur fédération ? Et quand bien même, parviendrait-on à rétablir un semblant de légalité, comment réparer les dommages causés par Trump et sa bande. Certains apparaissent d'ores et déjà comme irréversibles. 
L'effroi se mêle au ridicule. 
Depuis janvier, Trump profite de sa fonction pour s'enrichir au vu et au su de tous. Il vend des parrainages d'événements à la Maison Blanche. Il s'est emparé du Kennedy Center alors qu'il est d'une inculture crasse, qu'il n'y connaît rien aux arts et qu'il a un goût de chiottes, il suffit de voir la décoration de sa propriété de Mar-a-Lago . 
 
 
 
Il brade des bâtiments fédéraux. Il s'attaque à toutes les institutions. Il défie les décisions de justice. Il a manipulé les marchés financiers. Il a militarisé le ministère de la justice. Il a aboli la sécurité alimentaire et le contrôle des maladies. Il s'attaque à la science, à l'Université. Il veut détruire les terres publiques, exploiter les fonds marins dans les eaux internationales. Il extorque des minéraux à d'autres nations. Il a permis à un oligarque non élu d'accéder à des données gouvernementales. Il a rompu la confiance avec ses alliés. Il a souillé pour de nombreuses années l'image des États-Unis dans le monde. Il agit de façon capricieuse et incohérente, il rampe devant Poutine, il tweete à tour de de bras, il utilise son téléphone portable comme un quidam au mépris de toutes les règles de sécurité et de confidentialité. Il est dénué de classe, n'a aucune dignité. Il ferait passer Nixon pour un type sympa et Reagan et Bush Jr pour des lumières. Il est rude, grossier, vulgaire, inculte, vantard, stupide, cruel. C'est surtout un tyran, qui s'est entouré de gens encore plus maléfiques que lui. 
 
 

 
On peut supposer que des dirigeants comme Poutine ou Xi Jinping qui en matière de crapulerie ne valent guère mieux, mais qui cependant, pour les avoir subies, savent mesurer les revers et les vicissitudes de l'Histoire, observent ces péripéties avec une certaine jubilation.

vendredi 6 juin 2025

Recharge rapide


Voilà,
cette photo d'une station service avec sa borne de recharge pour véhicules électriques prise un soir, Boulevard Victor alors que je me rendais chez les amis Christine et Lionel, je ne peux m'empêcher de la mettre en relation avec une récente déclaration de Eric Schmidt Nous avons besoin d'énergie sous toutes ses formes, renouvelable et non renouvelable peu importe. Ça doit être là et rapidement. Moi et d'autres investissons dans des choses comme la fusion qui sont incroyables mais on n'y arrivera pas assez tôt pour répondre à nos besoins. Les gens planifient déjà des datacentres de 10 gigawatts. Pour donner un ordre d'idée, une centrale nucléaire moyenne aux États-Unis est de 1 GW. Combien de centrales nucléaires pouvons-nous fabriquer en un an pendant que nous planifiions ces datacentres de 10 gigawatts ? Cela donne une idée de l'ampleur de cette crise. Beaucoup de gens pensent que la demande d'énergie qu'exige notre industrie passera de 3 % À 99 % de la production totale. L'une des estimations que je pense la plus probable est que les datacentres nécessiteront 29 gigawatts supplémentaires d'ici 2027 et 67 gigawatts de plus d'ici 2030. Cela vous donne une idée de l'échelle dont nous parlons. Cette industrialisation se réalise à une échelle que je n'ai jamais vue de ma vie".

jeudi 5 juin 2025

Coupé du monde


 
Voilà,
"Il existe une forme de tristesse qui naît du fait d'en savoir trop, de voir le monde tel qu'il est vraiment. C'est la tristesse de comprendre que la vie n'est pas une grande aventure, mais une succession de petits moments insignifiants, que l'amour n'est pas un conte de fées, mais une émotion fragile et fugace, que le bonheur n'est pas un état permanent, mais un aperçu rare et fugace de quelque chose auquel on ne peut jamais s'accrocher. Et dans cette compréhension se cache une profonde solitude, un sentiment d'être coupé du monde, des autres, de soi-même."
(Virginia Woolf, Vers le phare)

mardi 3 juin 2025

Joli cadeau


Voilà,
c'est l'été sur une île paradisiaque, il fait chaud, on est tout à la joie du soleil et de la mer, un jour, une enfant que peu à peu l'on apprend à connaître vous offre son sourire, sa gaîté. Onze années passent comme un battement de paupières, et une adolescente vous envoie un texto pour partager sa joie d'être admise à un cursus universitaire qui lui tient à cœur. La vie fait parfois de jolis cadeaux
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lundi 2 juin 2025

Liesse populaire


Voilà,
donc samedi soir, c'était l'hystérie collective à Paris. Le club de la capitale a enfin gagné (de fort belle façon) la champions league d'Europe de football. Le journal Libération qui ne recule jamais devant un jeu de mots a titré "Paris vaut bien une liesse". 
A partir du début de ce mois, les chômeurs et les allocataires des minima sociaux font l'objet de nouvelles mesures coercitives, mais samedi soir, beaucoup de pauvres gens se sont extasiés devant les exploits de millionnaires en culottes courtes qui bénéficient de faveurs fiscales afin de ne pas succomber à la tentation de jouer dans des clubs étrangers. 
"Les gens" comme dit du côté de chez Mélenchon ont dansé, hurlé, se sont embrassés. Des gamins sur des scooters ont tiré des pétards pour fêter un club sponsorisé depuis quinze ans par le Qatar qui, durant cette période, a injecté presque cinq milliards d'Euros pour lui assurer un standing international. 
Cet argent ne choque personne. En fait tout le monde s'en branle, la victoire est belle. Qatar est écrit sur les maillots. Qatar qui peut acheter le président des États-Unis en lui offrant un avion, qui sponsorise l'islam politique du Hamas et des frères musulmans. Pourtant récemment en France, un rapport gouvernemental a été publié sur l'entrisme de ce mouvement dans de nombreuses associations, mais chut ! c'est la fête. 
Même Macron, qui n'est pourtant pas le maire de la ville a accueilli, à l’Élysée, les nouveaux champions du PSG.  Il est d'ailleurs probable que le club a décidé qu'il n'y aurait aucune rencontre avec la maire de la ville qui n'est pas en bons termes avec les dirigeants qataris.
Bien sûr le président du club était là. Macron était aux anges. Et vas-y que je t'étreins, que je te félicite, que je te prends par l'épaule comme si on était de vieux copains depuis longtemps. Peu importe d'ailleurs que Nasser al-KhelaÏfi se soit, selon un rapport de la DGSI (Service des renseignement français) et de l'IGPN (la police des police), livré à la destruction d'un ensemble de "documents, ordinateurs et téléphones contenant des données compromettantes concernant des informations relatives à l'attribution au Qatar de certaines compétitions sportives", et qu'il soit l'objet d'enquêtes diligentées par la justice française.

 
Le peuple quant à lui n'existe que lors des grandes manifestations sportives. C'est là qu'il descend dans la rue. Pas pour obtenir plus d'argent pour les retraites, l'hôpital, la culture, l'éducation nationale, la justice. Je le constate à chaque grande victoire. Le peuple est non seulement aliéné mais aussi un peu con. Le peuple du foot rassemble — entre autres — des racistes blancs qui applaudissent des joueurs noirs ou maghrébins et de pauvres noirs et maghrébins qui s'extasient devant les exploits de milliardaires dont ils sont les followers sur des réseaux sociaux. Tous crient "ici c'est Paris, on est chez nous"
 
 

Donc, alors que l'équipe parisienne menait déjà trois buts à zéro à un quart d'heure de la fin et que l'affaire était pliée, je suis allé faire quelques photos devant le bar "le Métro". Beaucoup de bruit et de fumée. Je ne suis pas resté bien longtemps. J'ai tendance à me méfier des enthousiasmes populaires. Au premiers feux d'artifices j'ai pris la poudre d'escampette.

dimanche 1 juin 2025

Un grand peintre contemporain

Voilà,
non loin de chez moi rue Didot, se trouve cette peinture murale en hommage à Zao-Wu-Ki, un célèbre peintre abstrait chinois, installé en France depuis 1948 qui vécut longtemps dans le quartier. J'ai découvert ce peintre grâce à la lecture d'Henri Michaux, qui fut mon auteur de chevet entre vingt et vingt-cinq ans. Ils étaient amis, et il lui a consacré de nombreux textes en particulier "jeux d'encres". Il a pu écrire à son propos "il sait montrer en dissimulant, briser et faire trembler la ligne directe, tracer, en musant, les détours de la promenade et les pattes de mouche de l'esprit rêveur ; il est le peintre de l'absence de poids, le sans matière qui ressuscite la matière, la matière en mouvement"..

  
 
Zao Wou-Ki fit aussi en 1955 la connaissance d'Edgard Varèse auquel il dédia un tableau en 1964, année où il obtint aussi d'André Malraux, la nationalité française. Jean Leymarie raconte que le peintre devint « dès sa fondation à l'automne 1954, un des grands habitués du "Domaine musical" régi par Pierre Boulez en 1954 et en décembre de la même année, il assistait à l'exécution tumultueuse de Déserts, le morceau de Varèse où les intervalles de silence ont autant de force que le paroxysme sonore. Le peintre éprouvait pour ce musicien une affectueuse vénération dont l'envergure sonore a retenti sur son œuvre.
A partir des années quatre-vingts il devint mondialement reconnu y compris dans son pays natal. Mort en 2013, il repose au cimetière du Montparnasse.
Quelques unes de ses œuvres ont fait l'objet d'une donation au musée d'art moderne de la ville de Paris. Il existe, le concernant, une biographie en forme de catalogue raisonné écrite par Claude Roy. 
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