Voilà
cette photo de William Klein prise en 1957 à Rome au pied de l'aqueduc de la via del Mandrione et de la via Porte Furba évoque ces scènes de genre que l'on trouve chez certains artistes du XVIIème et XVIIIème siècle lorsque les ruines deviennent un motif à la mode. On appelait "bambochades" ces représentations de la vie quotidienne avec des personnages du petit peuple se livrant à leurs activités dans un tel décor. Ce qui me touche c'est, malgré le poteau télégraphique, l'aspect ancien de l'image, souligné par le cheval et la porteuse d'eau... Il en existe une autre du même genre dans l'exposition : des enfants y jouent au foot près des ruines d'un palais de l'antiquité romaine. Ce que je vois, c'est moins la désolation de gens vivant parmi les vestiges que l'indifférence suggérée à ce qui reste d'une civilisation qui fut autrefois grandiose, indifférence nécessaire d'ailleurs pour survivre. Les tableaux eux, se présentaient en quelque sorte comme des "vanités monumentales", sortant du cadre de l'intime l'individu, le renvoyant cependant à sa finitude puisqu'il était condamné à se réduire en poussière plus vite que ces bâtiments. Ils rappelaient que les civilisations elles aussi sont mortelles, ou peut-être plus précisément qu'une civilisation païenne ne peut éternellement durer.
cette photo de William Klein prise en 1957 à Rome au pied de l'aqueduc de la via del Mandrione et de la via Porte Furba évoque ces scènes de genre que l'on trouve chez certains artistes du XVIIème et XVIIIème siècle lorsque les ruines deviennent un motif à la mode. On appelait "bambochades" ces représentations de la vie quotidienne avec des personnages du petit peuple se livrant à leurs activités dans un tel décor. Ce qui me touche c'est, malgré le poteau télégraphique, l'aspect ancien de l'image, souligné par le cheval et la porteuse d'eau... Il en existe une autre du même genre dans l'exposition : des enfants y jouent au foot près des ruines d'un palais de l'antiquité romaine. Ce que je vois, c'est moins la désolation de gens vivant parmi les vestiges que l'indifférence suggérée à ce qui reste d'une civilisation qui fut autrefois grandiose, indifférence nécessaire d'ailleurs pour survivre. Les tableaux eux, se présentaient en quelque sorte comme des "vanités monumentales", sortant du cadre de l'intime l'individu, le renvoyant cependant à sa finitude puisqu'il était condamné à se réduire en poussière plus vite que ces bâtiments. Ils rappelaient que les civilisations elles aussi sont mortelles, ou peut-être plus précisément qu'une civilisation païenne ne peut éternellement durer.
Ci-dessous une tableau de Pierre Patel (1604-1676), un de Giovanni Paolo Pannini (1691-1765), un autre de Marco Ricci (1676-1730), et enfin un dernier de Hubert Robert (1733-1808) le grand peintre des ruines.
Au moins y-a-t-il quelque chose de grandiose dans ces restes de Temples, d'Arènes, et d'ouvrages d'art. Du temple de l'argent que furent les Twin Towers et le WTC, il ne reste rien. Et du rêve prométhéen de l'humanité du XX ème siècle ceci : cette photo de David Guttenfelder de l'enceinte du Réacteur 4 de le Centrale de Fukushima, désormais une zone d'exclusion. Rien de bien spectaculaire somme toute, au regard du ravage qui s'y rapporte.