dimanche 28 novembre 2021

Sous-Lieutenant Josephine Baker

Voilà,
Boulevard de l'Hôpital, sur l'un des murs de la mairie du treizième arrondissement une sculpture réalisée par le plasticien C215, dont il a souvent été fait mention ici rend hommage à Joséphine Baker qui a marqué l’histoire de notre pays pendant près d’un demi-siècle. Le 30 Novembre, en reconnaissance de son parcours exceptionnel, elle sera inhumée au Panthéon. De cette femme, on ne connait, la plupart du temps que la carrière d’artiste de music-hall. Mais elle fut aussi très investie dans la résistance qu'elle servit comme agent du contre-espionnage. Elle s’est acquittée durant la guerre de missions importantes, et reste connue pour avoir utilisé ses partitions musicales pour dissimuler des messages. Lors de sa première mission à destination de Lisbonne, elle a, dit-on, caché dans son soutien-gorge un microfilm contenant une liste d’espions nazis, qu’elle put remettre à des agents britanniques. Engagée ensuite dans les forces féminines de l’Armée de l’air et nommée sous-lieutenant, elle a débarqué à Marseille en . C'est d'ailleurs à titre militaire, qu'elle fut décorée de la Légion d'Honneur, et c'est comme militaire, coiffée d'un calot qu'elle est ici représentée, plutôt qu'avec la ceinture de bananes qui l'a fait connaître à Paris durant les années folles.
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vendredi 26 novembre 2021

Cimetière des Longs-Réages

Voilà
il y a quelque temps, par une belle journée d'automne, je me suis rendu en compagnie de ma cousine, de passage à Paris, au cimetière de Meudon. Nous y avons bien sûr vu la tombe de Louis-Ferdinand Céline et de Lucette Almansor (c'était un peu le but de l'excursion). J'ai pris cette photo à travers les pavés en verre des toilettes du cimetière. Cherchant sur internet des renseignements au sujet de celui-ci, j'y ai découvert que Jacques Rouffio, le réalisateur de films y était aussi enterré, mais je n'ai pas trouvé sa tombe. J'ai tourné, en 1982, sous sa direction une brève séquence, où, en compagnie de Jean Reno, qui n'était pas encore la vedette qu'il est devenu, j'interprétais un nazillon qui agressait le personnage joué par Romy Schneider. Ce fut, son dernier rôle et son dernier film. Bien évidemment il ne faut y voir aucune relation de cause à effet. 

dimanche 21 novembre 2021

La Lionne

 
Voilà, 
tout près de chez moi, à quarante numéros de mon domicile, se trouve cette gigantesque lionne réalisée par Harry James en juin 2016 dans le cadre d'une manifestation intitulée "Les 14’Arts". Ce peintre a paraît-il conçu d'autres œuvres représentant des fauves, sur les murs de la ville. Tout à l'heure en passant devant, j'ai constaté qu'il recommençait à vraiment faire froid. J'étais en outre un peu maussade, car de nouveau, afin d'endiguer la recrudescence des cas de covid depuis cet automne, des mesures de restriction de
couvre-feu, rassemblements et déplacements limités, fermeture d’établissements
 déplacements et d'activités sont à l'ordre du jour dans certains pays d'Europe, dont l'Allemagne et les Pays-Bas. Et je me demandais si n'est pas en train de se construire sournoisement ces temps-ci, au motif de cette pandémie, une nouvelle forme de société fonctionnant sur un état d'urgence permanent, où tous les prétextes sont bons pour infantiliser les citoyens et multiplier les instances de contrôle.
Peut-être aussi avais-je été troublé, par ce coup de fil d'un ami qui, ayant jusqu'à présent refusé le vaccin, me demandait si je pouvais lui avoir une place gratuite au théâtre parce que chaque fois qu'il allait voir un spectacle il était obligé de payer un test PCR et que ça commençait à lui revenir cher. Mais dans le cours de la conversation, il m'expliqua que pour des raisons professionnelles il allait devoir être obligé de tout de même se faire vacciner, car il devait partir en tourner en Chine. L'absurdité de cette conversation a sans doute contribué à ce sentiment de lassitude qui m'accable depuis quelques jours. Mais bon, Francis dans un fort beau texte invite à la sagesse et au détachement. Je devrais m'en inspirer. Sinon, c'est de nouveau la saison des mandarines, et les guirlandes de Noël illuminent déjà les rues. 
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une forte augmentation du nombre de cas à l’automne a cependant conduit plusieurs pays à reprendre des mesures fortes pour l’endiguer.
une forte augmentation du nombre de cas à l’automne a cependant conduit plusieurs pays à reprendre des mesures fortes pour l’endiguer.
une forte augmentation du nombre de cas à l’automne a cependant conduit plusieurs pays à reprendre des mesures fortes pour l’endiguer.

mercredi 17 novembre 2021

Chat et miniatures


 
Voilà
cette photo je l'ai prise en Septembre 2011 à Alfortville alors que je me rendais chez mon amie Nadine Darmon. Un chat, des voitures miniatures et, sans qu'on s'y attende, c'est un morceau d'enfance qui surgit au détour d'une rue. Il me suivra jusqu'à la fin de mes jours, ce sentiment d'émerveillement, d'envie, de fascination lié aux miniatures, aux catalogues, aux boîtes dinky toys, ou Norev. J'ai sans doute été un élève plutôt brillant dans les premières années de ma scolarité, parce que cela me permettait souvent de monnayer, entre autres, ce genre de récompense. De plus en plus souvent, mes pensées refluent vers l'arrière-pays de mon enfance. J'éprouve un désintérêt croissant pour la réalité sociale, politique qui m'entoure. Je n'ai plus vraiment prise sur le cours des choses. Je me détache, en espérant toutefois ne pas rompre le fil ténu de mes réflexions. Je veux juste jouir de l'air du temps, m'enivrer de senteurs, d'images, de sensations, de musique. J'ai besoin de douceur. D'ici là, viendra peut-être un jour, ou j'éprouverai le besoin d'une présence à mes côtés, et que je réclamerai, comme lorsque j'étais minot, un chat pour pallier ma solitude.

lundi 15 novembre 2021

De la belle ouvrage

Voilà,
Paris donne à voir des choses étonnantes, parfois. On n'est jamais déçu, à musarder comme je le fais. Comme quoi, mon pessimisme quasi ontologique n'est pas sans issue. Après tout quand on s'attend au pire, rien n'empêche qu'on ait de bonne surprises. Certes, c'est un peu obscène mais dans le genre, l'exposition, en devanture de la boutique d'un célèbre antiquaire, d'une grosse bite en albâtre, reproduisant à l'échelle une sculpture de l'île de Délos aujourd'hui tronquée, vaut mieux que les photos de sans-domicile qui gisent de plus en plus nombreux dans les rues de la capitale. C'est tout de même de la copie de statuaire classique. 
Du style "Grand Tour". 
Ah ! C'est le moment. Un peu de pédagogie s'impose pour atténuer la vigueur de cette image qui contrevient sûrement à la prude morale des réseaux sociaux.  
Apparue à la fin du XVIIème siècle en Allemagne sous le nom de Junkerfahrt (il arrivait même que pour l'occasion on s’enrôlât militairement afin de voyager),  la pratique du Grand Tour a été adaptée par les anglais en un voyage destiné à parachever la formation d'un "compleat gentleman" surtout dans le courant du XIXème siècle. Le Grand Tour constituait pour tout jeune homme de bonne famille souhaitant parfaire son instruction, un passage obligé. Il y achevait ainsi ses humanités ouvrant son esprit à d'autres cultures, surtout celles liées aux origines de la société occidentale. Cet itinéraire en quelque sorte initiatique n'offrait pas qu'une dimension intellectuelle, il attestait également l'accomplissement de l'éducation d'un homme — car bien entendu, ce privilège était exclusivement masculin — sa sortie de l'enfance et l'affirmation de sa virilité. 
En l'occurrence, le message est bien passé.  
Commençant par la France avec le classicisme de Poussin et du Lorrain et parfois par les peintres hollandais, ce circuit se poursuivait en Italie afin d'y contempler les maîtres du Cinquecento, Raphaël, Michel-Ange, Léonard de Vinci et toute la clique, mais surtout l'antiquité romaine avec Pompéi et Herculanum. Enfin, il s'achevait aux racines de la culture occidentale, c'est à dire la Grèce et ses vestiges. Ayant accompli ce périple on pouvait enfin prétendre appartenir à l'élite, comme Lord Byron par exemple.
On ramenait beaucoup de souvenirs de ces excusions : des "Vedute" – vues utilisant la perspective pour représenter des architectures urbaines, essentiellement italiennes, mais aussi des moulages, et parfois même des éléments de statuaire. 
Ça suffit. Voilà bien assez d'informations pour frimer en société ne me remerciez pas.
Revenons à cette photo. 
J'aime aussi beaucoup le reflet de la femme garée devant ce mégalithe finement ouvragé et dressé là comme une promesse. Qui sait si, fumant une clope dans sa voiture, elle n'est pas en train de converser au téléphone avec un homme foutrement bien membré qui pourrait égayer sa soirée.

dimanche 14 novembre 2021

Survivre

 
Voilà,
"L'homme en effet était un animal capable de faire n'importe quoi, mais également de s'habituer à n'importe quoi. Il ne pouvait se passer ni d'être sadique ni de se conduire en masochiste. Il tissait ses propres cauchemars, il en avait besoin. Il était son propre cancer, il en vivait comme il en mourrait. Et sans ce bourbier de contradictions et d'horreurs, sans doute n'aurait-il jamais pu survivre." (Jacques Sternberg in "188 contes à régler")
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lundi 8 novembre 2021

Drôle d'état


Voilà,
les algorithmes de la plateforme musicale à laquelle je suis abonné m'ont récemment proposé une playlist des années 80 au Brésil. Sans doute parce que — je ne vois pas d'autre raison — ces derniers temps j'ai cherché à réécouter des morceaux de Baby Consuelo et Rita Lee, ou le groupe Blitz que j'aimais bien à cette époque où j'étais enclin à la futilité. C'est amusant de découvrir des compositions tropicales que j'ignorais, inspirées à la fois de B52's, et de Dire Straits, ou des lignes de basse de Cure et ou de Joy Division. Mais bon il se passait la même chose partout, je veux dire l'imitation de ce qui apparaissait dans les pays anglo-saxons.
A part ça, je continue avec mes photos de peintures murales dans le quartier de la butte aux cailles.
Sinon cela fait 12 ans que je tiens ce blog, et ma fille a vingt ans. 
Je me sens dans un drôle d'état. Sans doute ai-je un peu trop bu ce soir. Mon camarade Stefan, de passage à Paris, car sa galerie zürichoise est représentée au salon Paris-Photo, est passé voir le spectacle, on a bu ensuite une bière Place Clichy au Wepler, et puis on a marché ; passant plus tard devant le Harry's bar, rue Daunou, on s'est envoyés un "Manhattan" en souvenir d'Hemingway. Après avoir franchi la Seine, on s'est ensuite arrêtés vers St Germain-des-prés, pour manger dans un restau où au passage on a vidé une bouteille de Sancerre rouge à deux, et puis on s'est finis au Buci où l'on a bu de l'Armagnac. Je suis ensuite rentré à pied, légèrement éméché, et voilà, c'est déjà lundi.
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vendredi 5 novembre 2021

Sculptures


Voilà,
au 137 de la rue de Sèvres, l'allée qui mène à la Fondation Dubuffet est bordée de charmantes maisons, en plus ou moins bon état. L'une d'entre elle, assez peu entretenue, en tout cas plutôt vétuste, semble veillée par cette modeste statue, contrastant singulièrement avec celle qui se trouve au fond de l'allée .


Tout comme la Tour aux Figures, celle-ci appartient vraisemblablement au cycle de l'Hourloupe, né de griffonnages effectués lors de conversations téléphoniques : des dessins de caractère automatique, tracés au stylo à bille sous forme de rayures rouges et bleues, couleurs qui seront dominantes durant tout le cycle. Les formes cellulaires laissent émerger de lointaines évocations anthropomorphes et l'écriture devient plus abstraite, une « sorte d'algèbre mentale unificatrice qui tend à représenter tous les faits du monde – objets, lieux et figures – dans une écriture uniforme ». À partir de 1966, le style de L'Hourloupe s'étend à la sculpture et à l'architecture grâce à la découverte d'un nouveau matériau : le polystyrène expansé, dans lequel est précisément moulée cette sculpture.

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