c'est un vacillement bref, puis un accablement furtif, à quoi succède une douce confusion. La pièce semble soudain ne plus correspondre à l'idée qu'il s'en faisait quelques secondes auparavant. Plus rien n'est en perspective. Marcher à tâtons vers la fenêtre, voilà l'objectif, mais les quelques mètres qui l'en séparent, lui semblent incroyablement longs autant qu'incertains. S'en tenir à la stupeur, ne pas céder à l'effroi. Étendre la main vers le dossier de la chaise, s'appuyer sur le rebord de la table, retrouver de l'épaisseur, de la densité malgré le tremblement des jambes qui rend incongrue toute tentative supplémentaire de déplacement. Ne pas laisser se former en soi l'image d'un oursin qui grossit dans la gorge jusqu'à atteindre le volume d'un poing serré, respirer calmement, convoquer une histoire drôle, une anecdote absurde un sketch stupide vu sur you tube ah oui tiens le congrès des phobiques anonymes c'est très bien ça bonne idée, adopter une attitude résolument positive et comme dit le formateur du stage "4322 entretiens difficiles" recommandé par la direction pour le cursus cadre, être assertif, jouer cartes sur table, se libérer d'une croyance dépréciative (pas question de céder à la panique comme la dernière fois) dire gentiment mais fermement "non" sans se sentir coupable, désamorcer le conflit. "Non l'Angoisse toi qui tentes de m'ét(r)eindre, tu ne m'auras pas, vois-tu, je ne suis pas d'accord". Affirmer clairement sereinement sa position sans agressivité ni soumission ni ironie comme c'est écrit dans le fascicule, s'en tenir aux faits rien qu'aux faits, sortir de son système de référence, ne pas se laisser submerger par l'émotion, oui voilà putain ça passe, ça passe, mais c'est quoi là ce bourdonnement dans l'oreille ?
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
dimanche 6 mars 2011
Un vacillement bref
c'est un vacillement bref, puis un accablement furtif, à quoi succède une douce confusion. La pièce semble soudain ne plus correspondre à l'idée qu'il s'en faisait quelques secondes auparavant. Plus rien n'est en perspective. Marcher à tâtons vers la fenêtre, voilà l'objectif, mais les quelques mètres qui l'en séparent, lui semblent incroyablement longs autant qu'incertains. S'en tenir à la stupeur, ne pas céder à l'effroi. Étendre la main vers le dossier de la chaise, s'appuyer sur le rebord de la table, retrouver de l'épaisseur, de la densité malgré le tremblement des jambes qui rend incongrue toute tentative supplémentaire de déplacement. Ne pas laisser se former en soi l'image d'un oursin qui grossit dans la gorge jusqu'à atteindre le volume d'un poing serré, respirer calmement, convoquer une histoire drôle, une anecdote absurde un sketch stupide vu sur you tube ah oui tiens le congrès des phobiques anonymes c'est très bien ça bonne idée, adopter une attitude résolument positive et comme dit le formateur du stage "4322 entretiens difficiles" recommandé par la direction pour le cursus cadre, être assertif, jouer cartes sur table, se libérer d'une croyance dépréciative (pas question de céder à la panique comme la dernière fois) dire gentiment mais fermement "non" sans se sentir coupable, désamorcer le conflit. "Non l'Angoisse toi qui tentes de m'ét(r)eindre, tu ne m'auras pas, vois-tu, je ne suis pas d'accord". Affirmer clairement sereinement sa position sans agressivité ni soumission ni ironie comme c'est écrit dans le fascicule, s'en tenir aux faits rien qu'aux faits, sortir de son système de référence, ne pas se laisser submerger par l'émotion, oui voilà putain ça passe, ça passe, mais c'est quoi là ce bourdonnement dans l'oreille ?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Publications les plus consultėes cette année
-
Voilà, mercredi dernier je suis passé par la rue Férou qui relie la place Saint Sulpice à la rue de Vaugirard. La nuit tombait paisiblem...
-
Voilà en passant par la rue des Archives, il y a quelques jours m’est apparue cette façade d'un bar gay du marais. C'est très ...
-
Voilà Juste cet étrange moment dans la lumière du matin un léger vertige un soudain éblouissement une fugitive sensation d'ir...
-
Voilà, "Ne pas tenter de comprendre ; ne pas analyser… se voir soi-même comme on voit la nature ; contempler ses émotions comme ...
-
Voilà, " J’ai mal à la tête et à l’univers entier. Les douleurs physiques – plus nettement douleurs que les souffrances morales – ent...
-
Voilà, la défaite de l'Occident est vraiment consommée dans la mesure où 48% de la population des États-Unis envisage d'accorder u...
-
Voilà, j'ai aperçu il y a quelques mois cette peinture murale dans un couloir de correspondance entre le métro et le réseau ferré de la...
-
Voilà, dimanche soir, à Avignon, sur la petite place du cloître, si charmante. Comme si rien ne s'était passé. Shared with my corner ...
-
Voilà, boulevard Raspail, on pouvait apercevoir il y a quelques mois, cette peinture sur la vitrine d'un salon d'esthéticienne je ...
-
Voilà, " Quand certain policier arrête certain criminel, le criminel ne serait souvent pas moins fondé à demander au policier que ...
J'aime beaucoup le tout.
RépondreSupprimer