Voilà
aujourd'hui, belle journée ensoleillée. Il paraît que c'est parti pour durer. Étrange printemps qui vient, dans ce pays désormais en guerre, démangé par le prurit du racisme et que ronge un populisme de bas étage. Loin encore, reléguée en quelques heures aux troisième rang dans les titres de l'actualité, la menace atomique demeure toujours. Latente. Mais dit un économiste ce soir à la radio, "la catastrophe qui s'est abattue sur le Japon est une aubaine car sa reconstruction à venir va favoriser la relance économique". Cynisme ou connerie ?
Cette longue déambulation au Jardin des Tuileries et sur les quai de Seine, le spectacle de ces corps s'abandonnant aux premiers rayons du soleil après un long hiver souvent gris et maussade, la vision de ces amoureux plus très jeunes qui s'embrassent et se caressent sur les bancs comme des adolescents qui se croient seuls au monde, le regard de la petite fille à l'arrêt du batobus jouant avec une peluche mécanique, et qui soudain s'arrête pour observer une personne promenée sur un fauteuil roulant, l'obstination du dompteur de bulles quai des arts, la silhouette résignée de l'accordéoniste solitaire, et puis cette longue cordiale et imprévue conversation rue de Seine avec un belle inconnue, comment tout cela me parviendra-t-il dans quelques mois ou même d'ici quelques semaines ? Peut-être alors, rétrospectivement, m'étonnerai-je de cette disponibilité, de cette nonchalance, auxquelles les circonstances ne se prêtent guère et dont je suis de toute façon si peu coutumier. J'ai cependant fait ce que j'avais décidé aux premières heures du jour. Profiter de cette lumière, de cette douceur printanière, et me promener comme un étranger dans ma propre ville, comme si le reste ne me concernait plus. Écrivant cela, je pense à cette phrase de Kafka, dans son journal "2 Aout 1914, après-midi piscine". C'est peut-être aussi ça l'illustration de cette maxime qu'il s'était adressé. "Dans ton combat avec le monde, supplée le monde". Le monde a aussi tellement besoin de joies simples.
aujourd'hui, belle journée ensoleillée. Il paraît que c'est parti pour durer. Étrange printemps qui vient, dans ce pays désormais en guerre, démangé par le prurit du racisme et que ronge un populisme de bas étage. Loin encore, reléguée en quelques heures aux troisième rang dans les titres de l'actualité, la menace atomique demeure toujours. Latente. Mais dit un économiste ce soir à la radio, "la catastrophe qui s'est abattue sur le Japon est une aubaine car sa reconstruction à venir va favoriser la relance économique". Cynisme ou connerie ?
Cette longue déambulation au Jardin des Tuileries et sur les quai de Seine, le spectacle de ces corps s'abandonnant aux premiers rayons du soleil après un long hiver souvent gris et maussade, la vision de ces amoureux plus très jeunes qui s'embrassent et se caressent sur les bancs comme des adolescents qui se croient seuls au monde, le regard de la petite fille à l'arrêt du batobus jouant avec une peluche mécanique, et qui soudain s'arrête pour observer une personne promenée sur un fauteuil roulant, l'obstination du dompteur de bulles quai des arts, la silhouette résignée de l'accordéoniste solitaire, et puis cette longue cordiale et imprévue conversation rue de Seine avec un belle inconnue, comment tout cela me parviendra-t-il dans quelques mois ou même d'ici quelques semaines ? Peut-être alors, rétrospectivement, m'étonnerai-je de cette disponibilité, de cette nonchalance, auxquelles les circonstances ne se prêtent guère et dont je suis de toute façon si peu coutumier. J'ai cependant fait ce que j'avais décidé aux premières heures du jour. Profiter de cette lumière, de cette douceur printanière, et me promener comme un étranger dans ma propre ville, comme si le reste ne me concernait plus. Écrivant cela, je pense à cette phrase de Kafka, dans son journal "2 Aout 1914, après-midi piscine". C'est peut-être aussi ça l'illustration de cette maxime qu'il s'était adressé. "Dans ton combat avec le monde, supplée le monde". Le monde a aussi tellement besoin de joies simples.
Mais l'humain ne se satisfait que très rarement de joies simples.
RépondreSupprimer