Voilà,
il
y avait cette étudiante à la fac qui était en section théâtre, assez drôle,
assez grande gueule, une brune racée, le type un peu espagnol. Elle
avait beaucoup de quincaillerie aux poignets, des boucles d'oreilles des
colliers. Elle posait d'ailleurs pour cette photographe très en vogue
dans les années 70, Irina Ionesco, qui réalisait des images assez baroques, — un peu kitsch de mon point de vue — peuplées de femmes très
fardées, parées de bijoux posant au milieu de décors chargés. Irina Ionesco avait
aussi fait poser sa propre fille dès ses quatre dans des photos à caractère
sexuel, que ne réprouvait pas la morale de l'époque. Cela suscita
une plainte de sa progéniture au début des années 2000, et aboutit, je crois à
un procès, mais ça c’est une autre histoire. L’étudiante – ça me revient – avait un nom désuet, vraiment pas en usage
l'époque, un nom de ... oui c'est ça Viviane je crois, un nom de fée. Je me demande ce qu'elle est devenue.
(...)
D'autres
visages de cette époque ressurgissent confusément. il y a aussi tous ces
noms, qui me rappellent des circonstances, des raisons d'avoir été
inscrits, des moments précis, mais qui ne renvoient plus à aucun visage.
Oui, certes je rencontrais des gens qui me laissaient leur numéro de téléphone, mais souvent je ne donnais pas suite, j'étais trop introverti, les gens me faisaient peur (encore aujourd'hui, mais avec l'âge je dissimule mieux mon inconfort en société).
Je me suis souvenu de ce passage de Louis-Ferdinand Céline, dans "Voyage au bout de la nuit", "Dans l'obscurité il continuait à me
parler pendant que je remontais dans mon passé avec le ton de sa voix
comme un appel devant les portes des années et puis des mois et des mes
jours pour me demander où j'avais bien pu le rencontrer cet être là.
Mais je ne trouvai rien. On ne me répondait pas. On
peut se perdre en allant à tâtons parmi les formes révolues, c'est
effrayant ce qu'on en a des choses et des gens qui ne bougent plus dans
son passé. Les vivants qu'on égare dans les cryptes du temps dorment si
bien avec les morts qu'une même ombre les confond déjà.
On ne sait plus qui réveiller en vieillissant, les vivants ou les morts"
shared with my sunday best - The good.The random The fun - blue monday - pictorial tuesday - happy tuesday - wordless wednesday
For some reason I spent a lot of time in the past today-- Sharing memories of various radio stations in San Francisco with guy I worked with at some of those places--- Lots of good gossip, laughs, and even some pain. It was hard to return to today.
RépondreSupprimerLas sombras del pasado, regresan al cabo de los años y ahora se busca una explicación.
RépondreSupprimerBazar, à chaque citation, l'envie de relire "Les vivants qu'on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu'une même ombre les confond déjà." Pfff !!!
RépondreSupprimerAn interesting photo. Thanks for sharing it with us at https://image-in-ing.blogspot.com/2023/01/play-time.html
RépondreSupprimerInteresting shadow shot. Have a good week.
RépondreSupprimermuch❤love
Traveling to ones past can be fun and other times not fun at all.
RépondreSupprimerThank you for joining the Happy Tuesday Blog Hop.
Have a fabulous Happy Tuesday. ☺
Coincidentally, I recently found some old diaries of mine from the time I was at University. I was surprised to meet my younger self and make his acquaintance as though he were a stranger. And as it sometimes happens, when we meet some strangers we click, and we get along immediately for we recognise commonalities between us and shared sympathies and antipathies. But there is also so much that separates us... A journey into the past is always fascinating, don't you think?
RépondreSupprimerPS: Thank you for taking part in the "My Sunday Best" meme.
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