de nouveau étreint par cette sensation d'urgence et de nécessité. Comme si dire et montrer étaient la seule issue possible la seule forme d'exorcisme pour évacuer ou plus exactement amadouer l'angoisse, qui d'ailleurs n'en est plus tout à fait une, puisque dit-on l'angoisse est sans objet. Or devant le faisceau de trop de signes concordants, une panique mêlée d'effroi vient au jour, une peur grandissante comme celle que provoque depuis la côte encore ensoleillée la vision lointaine d'un ciel lourd où s'amoncellent de sombres nuages que le vent portera bientôt dans votre direction. Et tout à coup cette stratégie semble ne plus être vraiment la bonne et cette volonté de mots et d'images paraît dérisoire, sinon vaine et inutile. Tant et tant de phrases de dessins de photos accumulés ces cinq dernières années. Certes, j'ai ainsi acquis l'estime de quelques inconnus, l'affection discrète et bienveillante de certains autres. Parfois se sont esquissés des correspondances, des échanges... Mais au fond, c'est toujours la même solitude, la même impression d'égarement et le même sentiment de perdition que j'éprouve à chaque fois, devant l'écran où s'alignent ces petits signes, comme autant de misérables gredins. Jamais me semble-t-il je ne connaîtrai de façon durable la paix intérieure. Jamais non plus mon prochain. Que vais je faire désormais ? Je me disperse dans l'infinie variation des formes à la recherche de significations pour annuler l'emprise despotique d'une tristesse qui me hante comme un amour fantôme.
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Publications les plus consultėes cette année
-
Voilà, il est malheureusement probable que la beauté ne sauvera pas le monde, tant les maîtres du monde s'acharnent à la détruire pa...
-
Voilà, j'aimerais pouvoir dire et penser comme Kobayash Issa Rien qui m'appartienne Sinon la paix du cœur Et la fraîcheur de l'...
-
Voilà, non loin de la mairie du XIV arrondissement, rue Boulard, le mur d'une école offre cette fresque étrange, de facture très cla...
-
Voilà, c'était en Août dernier, un dimanche je crois. Nous avons fait une balade en vélo du côté du bois de Boulogne, ma fille et moi....
-
Voilà, j'avais rencontré beaucoup de gentillesse cette fin d'après-midi de Janvier au fond de ce café. Juste une heure partagée, une...
-
Voilà, soudain la maison de village où durant son enfance il avait passé quelques étés lui était soudainement apparue sans qu'il...
-
Voilà je ne sais plus ce que ces gens regardent. Un défilé sans doute. Ou le roi de Zanzibar. C'était il y a longtemps. Au XXème s...
-
Voilà, en regardant ces photos prises aux alentours de la rue du Temple il y a quelques semaines, je songe qu'il suffit de peu temp...
-
Voilà, en Janvier dernier, la dernière fois où je me suis rendu à la Maison de la Radio pour y enregistrer des « voice over » pour une é...
-
Voilà, c'était le premier mai 2019 sur la place Edgar Quinet, cinq ans déjà. J'avais alors entrepris une liste des étonnements. Je d...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
La modération des commentaires a été activée. Les commentaires ne seront publiés qu'après approbation de l'auteur de ce blog.