Voilà
"Un interné dans un asile est, au moins, quelqu'un.
Moi je suis un interné dans un asile sans asile. Je suis fou à froid,
Je suis lucide et fou,
Je suis étranger à tout et à tous égal :
Je dors éveillé avec des songes qui sont folie
Parce qu'ils ne sont pas des songes. Je suis ainsi... !"
Ma dernière rencontre avec Romain m'a incité à jeter de nouveau un œil dans l'œuvre de Pessoa pour lequel nous partageons une commune passion. Lui et moi trouvons dans ses livres, chaque fois que nous y revenons, quelque chose qui fait écho à un moment donné de notre vie. Nous y butinons quelques réflexions qui tantôt nous réchauffent, tantôt nous confirment que nous ne sommes pas tout à fait seuls avec nos émotions et nos angoisses. Celles qui me traversent en ce moment sont d'une effrayantes précision. J'ai parfois l'impression de ressembler au vieil écrivain de "Providence" le film d'Alain Resnais
L'image colle bien à la sensation de solitude intérieure. En phase avec le cocktail de folie lucide, et le " à tous égal " me rappelle le " in every strangers eyes " de Roger Waters. Celui qui est à l'asile est " au moins quelqu'un ". Disons, aux yeux des soignants qui savent ce besoin, ce qui est une bonne chose. Le bâtiment les héberge. Espérons que votre perception d'une " dissolution " non perçue par l'entourage ne vous y amènera pas. Mais il est vrai que le territoire entre rien et " là-bas " est un no man's land peuplé d'errants... C'est fou ce qu'on y croise comme fantômes aveugles, perdus et esseulés.
RépondreSupprimerLa folie, les deux pieds bien campés sur des livres, Pessoa à l'honneur, ne peut être que très relative...
RépondreSupprimerBien amicalement.