comment ne pas penser à Nice. Vingt ans déjà, c'est loin. Je suis là, au bord de la mer, il ne fait pas très beau, il y a du vent, ce n'est pas un printemps précoce, mais je me sens bien quand même. Je suis avec quelqu'un que j'aime, qui m'inspire confiance, logé dans un bon hôtel, on s'endort chaque soir dans du linge frais, le travail se passe harmonieusement. Chaque soir le spectacle se donne devant une salle comble. J'ai d'autres projets pour lesquels je suis déjà prêt. Je n'ai pas de problème d'argent. La vie semble simple, je surfe sur le cours des événements. Pourtant, ces soudains moments de plaisir et d'énigmatique félicité qui surgissent sans qu'on s'y attendent me semblent bien précaires, si peu conformes à ce que me semble être la loi du monde qu'il m'est difficile d'en jouir pleinement. Je ne peux m'empêcher de redouter le possible accident qui pourrait survenir. C'est ainsi, j'ai été élevé dans l'idée que le bonheur est suspect. Il m'en restera toujours des traces. Voilà pourquoi, même si j'ai le cœur léger je prends des photos de ce jour gris avec son ciel lourd de nuages. Pourtant à ce moment je suis heureux sur la promenade des Anglais. J'ai l'impression de voyager dans un autre monde comme ceux que l'on s'invente quand on est enfant. Jusqu'à ce sinistre 14 juillet, c'était cela pour moi Nice. Aujourd'hui je suis incapable de regarder la télévision, je n'allume pas la radio. Quelques photos sur les réseaux sociaux m'ont suffi. L'horreur, l'horreur. Je repense à ces vers de Paul Eluard lus il y a peu sur un site de poésie "J'avoue je viens de loin et j'en reste éprouvé / il y a des moments où je renonce à tout / Sans raison simplement parce que la fatigue / m'entraîne jusqu'au fond des brumes du passé / et mon soleil se cache et mon ombre s'étend " (linked with The weekend in black and white)
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
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Voilà, boulevard Raspail, on pouvait apercevoir il y a quelques mois, cette peinture sur la vitrine d'un salon d'esthéticienne je ...
Un attentat nihiliste de plus qui participe de ce sentiment de précarité que nous partageons.
RépondreSupprimerKwarkito I echo your sentiments. My life is simple but very happy, I'm lucky enough to have everything I need to make my life comfortable.. but I have this underlying fear that things will go wrong. It's the way of the world everything is so insecure 😞
RépondreSupprimerEste tipo de atentados prueban la desesperación y
RépondreSupprimerfanatismo de unos individuos cuya única ideología
es la muerte y el terror, pero que en modo alguno
van a lograr cambiar nuestra forma de vida.
Francia seguirá siendo Francia.
Los fanáticos pueden hacer mucho daño, pero no
derrotaran nuestras democracias.
Looks like a storm is on its way, great capture..and its moore dramatic in b&w.
RépondreSupprimerHave a great weekend!
A sad and depressing image to suit the occasion. I like the reflections you captured.
RépondreSupprimerSomber photo for the bad news from Nice. You are correct, it is a dark day.
RépondreSupprimera wet day at the beach. And dark :(
RépondreSupprimerA dark day--- yes. But what seem worse is how little I've seen mention made of it in various places. It seems that there's something new each day. Today it's Turkey. I'm sorry my friend. I've never been there, but I'm sorry.
RépondreSupprimerBeautiful b&w.
RépondreSupprimerBeautiful, special photo!
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