Voilà,
"comment l’homme devient-il tragique ? Et qu’y gagne t-il ? On voit bien ce qu’il y perd : l’aisance, l’oubli, de doux malaises, de fades plaisirs, une tendre inconstance, une nausée presque heureuse, pas de vérité et pas de mensonge mais l’illusion de l’une et de l’autre, une vie mystifiée qui n’est pas une vie. Tout de même une vie d’apparences qu’on fait tout pour ne pas perdre. Mais l’homme tragique est celui pour qui l’existence s’est soudain transformée : de clair obscur elle est devenue à la fois exigence d’absolue clarté et rencontre d’épaisses ténèbres, appel à une parole vraie et épreuve d’un espace infiniment silencieux, enfin présence d’un monde incapable de justice et n’offrant que la décision de compromis, quand c’est l’absolu – et l’absolu seul – qu’il faut, monde inhabitable où il est nécessaire de demeurer. Pour l’homme tragique, tout s’est en un instant durci, tout est affrontement d’incompatibilité". Maurice Blanchot
À lire ces mots de Blanchot, qui peut se dire tragique ? Ce tragique me fait penser à la sainteté. Tragique sainteté. Je me retrouve plutôt dans le clair obscur, qui n'a rien de tragique, plein qu'il est de doux malaises et de fades plaisirs.
RépondreSupprimerdans le côté sombre de tragique il doit bien exister une clarté...
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