Voilà
devant le distributeur automatique de confiseries de boissons et de junk food de la station St Germain des Près, un homme a disposé par terre avec soin sur un carré de tissu, des fruits exotiques et un vase contenant une rose. Je crois deviner de sa part le désir affirmé de "présenter", au sens de faire un présent, une offrande. Peut-être cela est il du à l'environnement puisqu'ici la poésie nous est offerte tout le long du quai dans des vitrines où le voyageur, en attendant l'arrivée de sa rame, peut y découvrir des recueils de poèmes du monde entier. On sent là une tentative d'harmonie, un effort de goût une envie de manifester quelque chose qui serait comme l'expression d'un art de (sur)vivre. Une petite barquette en plastique nous invite à déposer quelques pièces non seulement pour son besoin et peut-être aussi - mais là je m'abandonne au démon de l'interprétation - pour récompenser cette volonté de ne pas rompre l'équilibre "écologique" ni le standing de cette station. Sortant de la librairie "la Hune" où pendant une bonne heure j'ai erré à travers les rayonnages, effrayé par le nombre d'ouvrages que je ne lirai jamais, mais aussi par le constat résigné de ma propre solitude, me voilà soudain saisi par la vision d'une détresse sans commune mesure avec la mienne. Est ce pour m'exonérer de cet auto-apitoiement, pour m'acquitter de cette photo, où pour une toute autre et informulable raison que j'ai versé mon obole à l'homme endormi sur son banc ? Sur le chemin du retour, alors que je songeais à tout autre chose m'est revenue cette phrase (d'une chanson ?) "At least it can't be said in every dream home a nightmare... »
devant le distributeur automatique de confiseries de boissons et de junk food de la station St Germain des Près, un homme a disposé par terre avec soin sur un carré de tissu, des fruits exotiques et un vase contenant une rose. Je crois deviner de sa part le désir affirmé de "présenter", au sens de faire un présent, une offrande. Peut-être cela est il du à l'environnement puisqu'ici la poésie nous est offerte tout le long du quai dans des vitrines où le voyageur, en attendant l'arrivée de sa rame, peut y découvrir des recueils de poèmes du monde entier. On sent là une tentative d'harmonie, un effort de goût une envie de manifester quelque chose qui serait comme l'expression d'un art de (sur)vivre. Une petite barquette en plastique nous invite à déposer quelques pièces non seulement pour son besoin et peut-être aussi - mais là je m'abandonne au démon de l'interprétation - pour récompenser cette volonté de ne pas rompre l'équilibre "écologique" ni le standing de cette station. Sortant de la librairie "la Hune" où pendant une bonne heure j'ai erré à travers les rayonnages, effrayé par le nombre d'ouvrages que je ne lirai jamais, mais aussi par le constat résigné de ma propre solitude, me voilà soudain saisi par la vision d'une détresse sans commune mesure avec la mienne. Est ce pour m'exonérer de cet auto-apitoiement, pour m'acquitter de cette photo, où pour une toute autre et informulable raison que j'ai versé mon obole à l'homme endormi sur son banc ? Sur le chemin du retour, alors que je songeais à tout autre chose m'est revenue cette phrase (d'une chanson ?) "At least it can't be said in every dream home a nightmare... »
shared with TADD
Interesting
RépondreSupprimerThis was a great find, and works great for Rain's challenge. And I know what you mean by looking at books and realizing how many won't get read. And to think there are always new ones coming out. Hope it was a lovely Thursday.
RépondreSupprimerProfound!
RépondreSupprimerinteresting post
RépondreSupprimerThis is empathy and kindness in it's greatest form ... coming from the heart even when your heart feels lonely. A lovely portrait of you, Karkito ... and don't fret over the books you haven't read, but rejoice over the ones you have read and strive to add to that list :)
RépondreSupprimerAndrea @ From the Sol
That's a very interesting composition!
RépondreSupprimer