Voilà,
certains visages croisés au cours de mon existence, auxquels je n’ai su répondre par un mot, un regard, une attention plus prolongée, je
me demande, avec une sorte de remords déjà posthume, s’ils n’exprimaient pas quelque secrète sollicitation à laquelle ma timidité ou ma distraction m’auraient empêché de répondre. Ils sont là dans ma mémoire comme une dette qui n’a pas été honorée.
Ainsi,
je me trouve partagé entre ce que j’ai vécu et cette autre vie, en suspens, qui m’accompagne comme une ombre sournoise. Elle n’a
ni événements ni contours précis, mais parfois, au détour d’un souvenir,
elle surgit devant moi avec une surprenante clarté. L'occasion
qu'on n'a pas saisie un soir d’été, une conversation interrompue trop
tôt, la proposition à laquelle on n'a pas jugé bon de répondre — autant
de moments simples dont la suite m’a échappé, mais qui ont durablement inscrit leur empreinte dans ma mémoire.
J'ai entendu dire que les regrets les plus persistants ne viennent pas de
ce que nous avons perdu, mais de ce que nous n’avons pas osé tenter. C'est possible. Ce
qui a existé s’use, finit par se fondre dans l’habitude ou dans l’oubli ;
mais ce qui n’a pas eu lieu reste intact, comme un possible figé,
d’autant plus vif que la réalité ne l’a pas entamé. Une pensée cependant apaise les regrets. Sans ces détours, ma route eût été
différente. Mais le hasard de mes atermoiements a tracé un chemin plus énigmatique que
mes décisions. Il m’a guidé jusqu’à l’apparition de ma
fille. La présence au monde et dans ma vie de cet être si lumineux justifie tout ce que je n’ai pas accompli.
C'est à ces divagations que je m'abandonnais ce jour là en cet étrange jardin où je l'ai si souvent promenée lorsqu'elle était petite.
shared with thankful thursday - skywatch friday - Himmelsblick - garden affair - all seasons - weekend reflection
Tes mots me font penser à cette si belle chanson de Brassens/ poème d'Antoine Pol, Les passantes.
RépondreSupprimerMais cette présence lumineuse de ta fille, le reste s'oublie.
That building is like a frightening wall, designed to keep beauty out.
RépondreSupprimerGreat photo! Love the contrast between the bright glass and dark sky.
RépondreSupprimerBuilding looks amazing
RépondreSupprimerWhat a wonderful post. I actually was talking about this with a freind. You can't regret the road not taken because you don't know what else unexpected lay down that road....
RépondreSupprimer#Skywatch
RépondreSupprimerNice photo!!
RépondreSupprimerA moving post and you can't regret things you didn't do. Who knows how it would have turned out? Thank you for linking up.
RépondreSupprimerperfect harmony of lines and colours.
RépondreSupprimerBeautiful shot.
RépondreSupprimerTa réflexion rejoint cette idée proustienne que le temps perdu n’est jamais tout à fait perdu — il se transforme en matière de mémoire, en chemin vers la compréhension de soi. Le regret devient ici une forme de gratitude différée. C’est à la fois poignant et stimulant. Il y a dans ton texte une tendresse discrète, une sagesse douce qui apaise les regrets.
RépondreSupprimerPeut-être que parfois la vie choisit pour nous mieux que nous-mêmes ?
I love reading your thoughts.
RépondreSupprimerWorth a Thousand Words
I don't know what was going on yesterday but as stated in a previous comment I couldn't get translate to work. I have it now though. I love reading what you write. Almost every time is resonates with me. A wonderful photo. Have a nice day today.
RépondreSupprimerThe dark sky and sparkling windows look fantastic, and some memories shine just as brightly. What if...? I think everyone has asked themselves this question at some point.
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