Voilà
Dans
un entretien réalisé en Mars 2020, c'est à dire pendant le premier
confinement, Nicolas Truong demande à la philosophe Claire Marin
"comment imaginez-vous le monde d'après". Celle-ci répond "J'ai
beaucoup de mal à l'imaginer, parce que, pour reprendre une image de
Descartes, il a mille côtés. Il y a tellement de paramètres en jeu, que
la représentation du monde qui pourrait en émerger est presque
impossible. Je sais, par contre, ce que j'espère. Une prise de
conscience à l'échelle collective de la nécessité de repenser notre
lecture du monde social, la valeur des métiers, le sens d'une vie en
commun, le rapport à la nature. Une réflexion sur la précipitation
effrénée de nos vies, la démesure de déplacement, de notre consommation.
A l'échelle individuelle, une plus grande lucidité face aux petits
contrats de mauvaise foi que l'on passe avec soi-même. Mais je ne suis
pas très optimiste quant à la réalité de ces prises de conscience et de
ces changements personnels et politiques. Face à catastrophe, on préfère
toujours se rassurer en la considérant comme une parenthèse plutôt que
comme un avertissement. "
Elle
a eu raison de ne pas être optimiste. Il y a quelques jours j'ai lu dans le journal "le
Monde" un article effarant, intitulé "Inde, Nouvel Eldorado de
l'aviation civile", où il est question d'investissement massifs pour
construire des aéroports, acheter des avions et former des dizaines de
milliers de pilotes et de techniciens. J'avais pourtant cru comprendre
qu'il était nécessaire de décarboner, d'abandonner les énergies fossiles
en raison de la crise climatique. Il m'avait semblé que les
scientifiques du GIEC avaient prescrit quelques recommandations. Ici en
France, notre président avait stupéfié nombre d'observateurs, lors
de ses vœux de nouvel an, en faisant part de sa surprise devant la
rapidité du changement climatique et des canicules de l'été passé. La semaine dernière il a suggéré une
pause réglementaire européenne sur les normes environnementales afin
d'accélérer la réindustrialisation de la France. Des gens essaient pourtant d'éveiller des consciences. Par exemple lors de l’Assemblée Générale de la banque BNP Paribas, des scientifiques, membres
du collectif Scientifiques en Rébellion, se sont invités. Venus pour dénoncer son impact environnemental et confronter le Conseil d’administration de la banque sur ses financements des énergies fossiles., ils ont été hués par l’assemblée des actionnaires. Pareil au C.A de Total hier dont la policie protégeait les actionnaires
Ces
comportements vont bien évidemment à rebours de l'Histoire à
mesure que l’eau que nous
buvons, la nourriture que nous mangeons, ou les sols que nous foulons
deviennent toxiques. Le climat se réchauffe, la biodiversité
se meurt l’eau vient à manquer, mais on continue cette course à la
croissance sans reconnaître cette simple réalité qu'il n'est de
croissance infinie possible dans un monde fini. Il est
vraisemblablement plus facile de se représenter la fin du monde plutôt
que la fin du capitalisme, je suppose. Bien sûr que "le futur n'est pas écrit" comme le prétend Shepard Fairey sur son immense fresque, mais il me semble tout de même, que l'humanité est à l'image de ces alpinistes filmant une avalanche sans réaliser qu'elle va les ensevelir. C'est tellement absurde qu’il ne reste qu'à en rire. En attendant, chaussons nos lunettes de soleil.
shared with Monday murals - aww monday - pictorial tuesday
The avalanche is the perfect metaphor for what's happening--- Mon Dieu!!
RépondreSupprimerThe mural explains it all
RépondreSupprimerI agree completely
RépondreSupprimer"It's probably easier to imagine the end of the world than the end of capitalism" is a perfect summary of the way the public perceives the current crisis. How could our perfect lives be jeopardized by their own perfect qualities?
RépondreSupprimerbest, mae at maefood.blogspot.com
Knowledge IS power and knowledge is feared by those who wish to oppress it.
RépondreSupprimerTo those who fear that artificial intelligence may “take over,” I ask can it do any worse than humans have? We have brought ourselves perilously close to extinction.
RépondreSupprimerI have to agree with you and disagree with Shephard Fairey's words - "the future is written in the cards". Governments are just ignoring it for their own benefit. The mural is lovely of course. Thanks for participating in Monday Murals Kwarkito.
RépondreSupprimerIf government would step back things would be better. They create most of the problems we have.
RépondreSupprimerThank you for joining the Awww Mondays Blog Hop.
Have a fabulous Awww Monday and week. ☺
That's Great
RépondreSupprimer