Voilà
"Du côté des ruines, aussi loin que la vue pouvait porter, on ne voyait que des pierres grêlées et des absinthes, des arbres et des colonnes parfaites dans la transparence de l’air cristallin. Il semblait que la matinée se fût fixée, le soleil arrêté pour un instant incalculable. Dans cette lumière et ce silence, des années de fureur et de nuit fondaient lentement. J’écoutais en moi un bruit presque oublié, comme si mon cœur, arrêté depuis longtemps, se remettait doucement à battre. Et maintenant éveillé, je reconnaissais un à un les bruits imperceptibles dont était fait le silence : la basse continue des oiseaux, les soupirs légers et brefs de la mer au pied des rochers, la vibration des arbres, le chant aveugle des colonnes, les froissements des absinthes, les lézards furtifs. J’entendais cela, j’écoutais aussi les flots heureux qui montaient en moi. Il me semblait que j’étais enfin revenu au port, pour un instant au moins, et que cet instant désormais n’en finirait plus. Mais peu après le soleil monta visiblement d’un degré dans le ciel. Un merle préluda brièvement et aussitôt, de toutes parts, des chants d’oiseaux explosèrent avec une force, une jubilation, une joyeuse discordance, un ravissement infini. La journée se remit en marche. Elle devait me porter jusqu’au soir." (Albert Camus - Retour à Tipasa)
Teniendo como referencia el suelo, se ve la gran altitud del árbol de la derecha. Lindo paisaje.
RépondreSupprimerQue tengas una buena semana.
Ce coeur qui se remet à battre...un superbe extrait où on plonge, tous sens éveillés, dans une environnement connu. Merci!
RépondreSupprimerI love those trees!
RépondreSupprimer...Mother Nature sculpted these trees.
RépondreSupprimerSo beautiful. So beautiful.
RépondreSupprimerThank you for joining the Happy Tuesday Blog Hop.
Have a fabulous Happy Tuesday. ☺
What an amazing photo. Such a beautiful and intriguing place.
RépondreSupprimerIsn't Camus wonderful? And your photo is perfect for his words.
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