Donc depuis le 5 Mars, la France est en état de dette climatique, ce qui signifie qu'elle a émis l'intégralité des gaz à effet de serre qu'elle pourrait émettre en un an si elle respectait la neutralité carbone. Pour y parvenir, il faudrait que le pays n'émette que 80 mégatonnes de CO2 par an. En effet, cette quantité devrait correspondre aux limites de notre biosphère et de nos technologies, c'est-à-dire que ces 80 mégatonnes pourraient être absorbées par des puits de carbone (forêts, prairies, etc.) et par des techniques de séquestration. Or, en seulement deux mois et cinq jours, ce seuil a déjà été atteint. L'épidémie de Covid a obligé, d'une certaine façon, sous une contrainte inattendue à réduire nos consommations d'énergie. Elle a ainsi permis de tester, grandeur nature, tous les problèmes liés à une décroissance non préparée, non concertée. Elle a aussi dévoilé l'inanité de toutes ces déclarations d'intentions des différents sommets écologiques qui accouchent de beaux textes mais ne sont pas suivis d'effets concrets. Aujourd'hui, la décroissance brutale à quoi ce virus a contraint la moitié de la planète, ne suscite aucune réflexion globale sur la notion de décroissance. Au contraire, on nous explique à présent que le salut est dans la croissance et la consommation et qu'ensemble elle doivent continuer leur danse macabre jusqu'à épuisement de notre écosystème. Je trouve donc fort à propos cette peinture d'Ofer Josef, sur la vitrine de la galerie Laurence Esnol où sont exposées des encres dont il est l'auteur. (Monday Murals)
Un blog écrit en français, avec des photos des collages des dessins, des créations digitales, des récits de rêves, des chroniques des microfictions et encore bien d'autres bizarreries... A blog written in french with photos, collages, drawings, digital paintings, dream stories, chronicles, microfictions and a few other oddities.
dimanche 7 juin 2020
Dette climatique
Donc depuis le 5 Mars, la France est en état de dette climatique, ce qui signifie qu'elle a émis l'intégralité des gaz à effet de serre qu'elle pourrait émettre en un an si elle respectait la neutralité carbone. Pour y parvenir, il faudrait que le pays n'émette que 80 mégatonnes de CO2 par an. En effet, cette quantité devrait correspondre aux limites de notre biosphère et de nos technologies, c'est-à-dire que ces 80 mégatonnes pourraient être absorbées par des puits de carbone (forêts, prairies, etc.) et par des techniques de séquestration. Or, en seulement deux mois et cinq jours, ce seuil a déjà été atteint. L'épidémie de Covid a obligé, d'une certaine façon, sous une contrainte inattendue à réduire nos consommations d'énergie. Elle a ainsi permis de tester, grandeur nature, tous les problèmes liés à une décroissance non préparée, non concertée. Elle a aussi dévoilé l'inanité de toutes ces déclarations d'intentions des différents sommets écologiques qui accouchent de beaux textes mais ne sont pas suivis d'effets concrets. Aujourd'hui, la décroissance brutale à quoi ce virus a contraint la moitié de la planète, ne suscite aucune réflexion globale sur la notion de décroissance. Au contraire, on nous explique à présent que le salut est dans la croissance et la consommation et qu'ensemble elle doivent continuer leur danse macabre jusqu'à épuisement de notre écosystème. Je trouve donc fort à propos cette peinture d'Ofer Josef, sur la vitrine de la galerie Laurence Esnol où sont exposées des encres dont il est l'auteur. (Monday Murals)
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"Danse macabre" -- le monde entire fait ça.
RépondreSupprimermae
...we are all dancing with death as world leader bury their heads in the sand.
RépondreSupprimerThe good things that came out of the COVID lockdown was our rivers were cleaner, our earth shifted less, and we used less disposables. That dance of death was macabre, but speaks well to your point on climate control.
RépondreSupprimerNous voilà bien partagés, moi du moins. La consommation minimale me va parfaitement bien, mais aussi je vois le nombre de faillites, de locaux fermés, de gens faisant la file pour recevoir un bout de pain et un fruit. Un arrêt brusque de cette fameuse consommation jette des millions de personnes dans le ruisseau.
RépondreSupprimerComment trouver un équilibre entre pollution et emploi, vite fait?
A plus long terme, ce qui devrait déjà être fait depuis 20 ans ne l’est pas ou peu, tu as tellement raison, hélas.
I was unfamiliar with this artist until reading this--- His drawing in your picture is made even more macabre by something which appears an arrow or the like piercing her back--- right at the backbone. His work is fascinating, but I can't imagine what's going on in his head. I just now read the announcement from New Zealand that there are NO KNOWN CASES OF THE COVID VIRUS in that country at the moment. NONE! Obviously their quick and decisive action worked.
RépondreSupprimerOur air and rivers seem to have become cleaner during this pandemic, but until when? When the world goes back to "normal" will all be lost? Governments still haven't taken action for climate change.
RépondreSupprimerThanks for contributing Kwarkito.
A dance with death is an appropriate image for these times when a pandemic rages across the world. Strong image.
RépondreSupprimerje ne saurais mieux dire que Colo.
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