Voilà,
récriminer contre l'état du monde, le cynisme des dirigeants, la bêtise de la doxa etc... me fatigue autant sans doute que cela doit lasser mes quelques lecteurs. Si je le fais si souvent, c'est probablement pour mettre ça hors de ma tête, pour que ça ne macère pas. D'ailleurs je ne raconte pas non plus que des conneries. Mais à quoi bon, tout ça n'a aucune utilité. Si ce n'est que l'exercice consistant à rédiger par écrit un point de vue et tenter ainsi de mettre de l'ordre dans ses pensées peut s'avérer, tout aussi salutaire que le verbicrucisme le cruciverbisme et le scrabble.
"La
meilleure philosophie, relativement au monde, est d’allier, à son
égard, le sarcasme de la gaîté avec l’indulgence du mépris" écrivait Chamfort. C'est à cela qu'il faudrait se tenir. Pas facile tout de même.
Je ne devrais pas non plus me répandre sur mes inquiétudes et mes chagrins. La mort guette, frappe indifféremment alentour. Pour tout un tas de raisons. Parfois fort injustement. De plus en plus souvent et de plus en plus près. Je perds des amis de jeunesse, des compagnons de route. Il faut s'habituer. C'est dans l'ordre des choses. Ça n'ira pas en s'améliorant de toute façon.
Il faudrait donc se préparer aussi à l'idée de sa propre disparition. Il paraît que ça sert d'abord à ça la philosophie.même si rien n'a plus beaucoup de sens et que l'on se trouve peu d'utilité à mesure que s'égrènent les années. C'est quoi déjà cette phrase de Nietzsche que De Gaulle aurait paraît-il inscrite sur le livre d'Or de l'ambassade de France à Dublin le 18 Juin 1969 ? Ah oui "Rien ne vaut rien, il ne se passe jamais rien et cependant tout arrive, mais cela est indifférent". On croirait du Beckett. Celui-là même qui écrivait "Ever Tried. Ever Failed. No Matter. Try again. Fail again. Fail better".
Alors je continue malgré tout. C'est juste un passe-temps comme ces sculptures naïves que les bagnards taillaient au couteau sur des noix. Mais un passe-temps nécessaire. D'ailleurs dans ces périodes de confinement — où, ne l'oublions pas, il est tout de même plus facile d'éviter la mort que si des bombes nous tombaient sur la gueule —, la conscience soudaine du temps peut parfois nous submerger et nous perturber autant que la présence du virus dans les parages.
Alors "faire" tant qu'on le peut. Agir, profiter de cette fenêtre pour montrer des images et raconter des choses à des inconnus. Créer du lien, même virtuel. Produire, parce que c'est tout de même encore une forme de lutte, dérisoire bien sûr, mais qui témoigne qu'un reste de vitalité subsiste encore.
J'espère être en mesure de voir au printemps prochain, le prunus shirotae du jardin des plantes en fleurs. Je promets que je le photographierai alors.
linked with my corner of the world
yes of course tomorrow has never been a sure thing but i look forward to the photo of the cherry blossom next spring...
RépondreSupprimerI will remember this--- fail better. I love the tree.
RépondreSupprimerIt's all very strange and hard at the moment. But we need to sit with those feelings then dust ourselves off and keep going - one way or an other. Be kind to yourself.
RépondreSupprimerNous vivons à une époque qui est
RépondreSupprimermarque, inhospitalier, nous déchire, dans un
Une fuite sans fin, où se trouvent de nombreuses personnes
souffrant de la cruauté de la vie.
En attendant, nous rêverons de jours radieux.
Santé et beauté
En attendant avec impatience ta photo prunus shirotae en fleurs, cet arbre est splendide.
RépondreSupprimerUn besito, tant qu'on est vivants ces mots si agréables à écrire.
continues à écrire toujours et encore ! tu as des fidèles qui apprécient tes histoires et tes photos également.
RépondreSupprimerAs-tu déjà fait de la confiture avec les fruits du prunus ? c'est acide et délicieux
Glimmers of hope are rare these days, as rare as original thoughts on our common human plight that's become even more shared than ever. You are so right.
RépondreSupprimerbe well... mae at maefood.blogspot.com
I find that when I am at peace with myself, I handle the struggles of the world much better. Life is a process of survival from birth till the end, and how we adapt or change what is changeable makes or breaks it. While I am horrified with a certain amount of fear in what is happening around me, I am cautious as much as is possible, and enjoy being alive for as long as it lasts. Sometimes it helps to just write it all out and discard it; sometimes it helps to write it all out and post it. Whatever works.
RépondreSupprimerContinue d'écrire, Arnaud, cela est nécessaire. Et puis tu as des lecteurs fidèles. Et tu nous fais découvrir des choses bien curieuses, qui donnent envie d'en savoir plus. La connexion entre De Gaulle et Nietzsche, par exemple. Et à propos du grand Charles, depuis que je regarde la série "animée" sur Arte, De Gaulle à la plage, je n'arrête pas de parler à voix haute, la voix gaullienne que j'imite assez bien, lorsque je trône dans les toilettes. Et je me marre tout seul. Ainsi va la vie.
RépondreSupprimerWe must do what keeps us sane and sensible. One day, it will all be over and we will wonder why we fretted so much :)
RépondreSupprimerI'm so happy to see your link at 'My Corner of the World' this week!
I quite agree, I find it is too much energy wasting to spend time worrying about the future.
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