Voilà,
il y a quelque chose d'inexplicable et de stupéfiant à la fois, dans le spectacle de la sottise assumée, revendiquée. Est-ce que cela a un rapport avec la haine de soi ? Avec le goût du paradoxe ? Avec une stratégie de la reconnaissance ? Prenons Eric Zemmour par exemple. Je ne sais pas, s'il a beaucoup travaillé pour en arriver là ou si c'est un don de la nature, ni a quel moment il a délibérement décidé de paraître encore plus con qu'il n'est. Est-ce qu'il parie sur la connerie ambiante ? par exemple, pense-t-il "les cons sont majoritaires et majoritairement plus cons que moi, donc, me faisant une place parmi les cons, j'aurais une reconnaissance". Et d'un certain point de vue il est parvenu à ses fins puisque même le New-York Times lui a consacré un article. Ce type balance avec un aplomb sidérant (faisant honneur à cette réplique d'Audiard "les cons ça ose tout, c'est même à cela qu'on les reconnaît") que grâce à Pétain les juifs français ont pu être sauvés. Tous les travaux d'historiens s'accordent pour prouver le contraire, mais lui persiste. Le plus extravagant dans cette affaire c'est que Zemmour, juif algérien né à Montreuil, avec la tronche qu'il a et le nom qu'il porte, s'il s'était retrouvé en France métropolitaine dans les années quarante aurait sans l'ombre d'un doute immédiatement été déporté dans les premiers convois. Et bien ça il ne veut pas y croire. Il est dans le déni total de cette évidence. Il n'est pas possible qu'il ne puisse pas y penser. Il suffit de s'être retrouvé rue Nelaton devant les plaques portant les noms de tous les enfants juifs parqués à l'ancien Vel'd'hiv par la police française pour savoir que cela a existé. Mais non. Et le plus affligeant dans cette histoire c'est que ce type bat des records de vente avec son livre. Est parce que la presse relaie complaisamment ses propos qu'autant de gens se laissent abuser ? Ou bien parce que ce type s'exprime avec violence et vulgarité, et que ça plaît au pékin moyen qui en a fait son divertissement ?
Car aujourd'hui les programmes de télévision exaltent ce qui divise, humilie, avilit, quand autrefois dans les années soixante on leur espérait des vertus pédagogiques dont ils s'acquittaient. C'est sûrement cela qui a fait le succès de Trump. Son émission "The apprentice". La stupidité fait vendre.
En fait, il semblerait que dans l'histoire moderne, — celle qui a partie liée avec les médias de masse (radio, télévision, et aujourd'hui réseaux sociaux) — les leaders d'opinions et les leaders politiques qui séduisent sont ceux qui sont en disruption, qui font exploser le sur-moi collectif au point d'aveugler les foules. Par exemple je me suis toujours demandé comment Hitler et Goebbels qui n'étaient pas vraiment des exemples d'aryanité avaient pu à ce point susciter l'adhésion des Allemands au discours sur la race pure. Comment les peuples ne pouvaient-ils pas voir ni comprendre ? Qu'est ce qui fait qu'ils peuvent, encore à ce point se laisser abuser ?
Ainsi aujourd'hui comment un pays aussi métissé que le Brésil peut-il se livrer à la folie d'un type comme Jair Bolsonaro évangéliste raciste blanc, de la pire espèce, homophobe ("je préfère qu'un de mes fils meure dans un accident de voiture plutôt qu'il s'affiche avec une pédale dans la rue" a-t-il dit), sexiste, climatosceptique, tenant de la dictature, de la torture, candidat des grands trusts et des oligarchies de la pire espèce. On ne pourra pas dire que ceux qui se sont ralliés n'auront pas été prévenus. Mais au fond, peut-être n'est ce rien d'autre qu'une forme d'hystérie collective, selon la définition qu'en donne Lacan : "l'hystérique est un esclave qui cherche un maître à dominer". Bien sûr ça ne marche jamais. Allez, quoiqu'il en soit c'est Halloween et c'est encore la paix en Europe
Car aujourd'hui les programmes de télévision exaltent ce qui divise, humilie, avilit, quand autrefois dans les années soixante on leur espérait des vertus pédagogiques dont ils s'acquittaient. C'est sûrement cela qui a fait le succès de Trump. Son émission "The apprentice". La stupidité fait vendre.
En fait, il semblerait que dans l'histoire moderne, — celle qui a partie liée avec les médias de masse (radio, télévision, et aujourd'hui réseaux sociaux) — les leaders d'opinions et les leaders politiques qui séduisent sont ceux qui sont en disruption, qui font exploser le sur-moi collectif au point d'aveugler les foules. Par exemple je me suis toujours demandé comment Hitler et Goebbels qui n'étaient pas vraiment des exemples d'aryanité avaient pu à ce point susciter l'adhésion des Allemands au discours sur la race pure. Comment les peuples ne pouvaient-ils pas voir ni comprendre ? Qu'est ce qui fait qu'ils peuvent, encore à ce point se laisser abuser ?
Ainsi aujourd'hui comment un pays aussi métissé que le Brésil peut-il se livrer à la folie d'un type comme Jair Bolsonaro évangéliste raciste blanc, de la pire espèce, homophobe ("je préfère qu'un de mes fils meure dans un accident de voiture plutôt qu'il s'affiche avec une pédale dans la rue" a-t-il dit), sexiste, climatosceptique, tenant de la dictature, de la torture, candidat des grands trusts et des oligarchies de la pire espèce. On ne pourra pas dire que ceux qui se sont ralliés n'auront pas été prévenus. Mais au fond, peut-être n'est ce rien d'autre qu'une forme d'hystérie collective, selon la définition qu'en donne Lacan : "l'hystérique est un esclave qui cherche un maître à dominer". Bien sûr ça ne marche jamais. Allez, quoiqu'il en soit c'est Halloween et c'est encore la paix en Europe