lundi 30 septembre 2024

Se projeter s'identifier se reconnaître

 

Voilà, 
ce jour là, — c'était en Juin dernier — j'accompagnais au musée des gens qui jusqu'à présent n'avaient été que des noms dans un récit et que je découvrais en réalité. Ils avaient tenu à visiter la maison de Victor Hugo, alors oui pourquoi pas. Dans l'une des salles cette apparition. Ces sculptures d'une exposition intitulée "la beauté du geste" de l'artiste Stéphane Simon dont le projet se définissait ainsi : "un ensemble de 10 sculptures réalisées à échelle humaine représentant 5 femmes et 5 hommes incarnant tous les continents, 5 athlètes olympiques et 5 athlètes paralympiques qui seront installés côte à côte sur un même pieds d’égalité pour la première fois dans l’Histoire des Jeux. Dix valeurs humanistes, issues des Chartes Olympiques et Paralympiques, sont associées aux statuaires dans lesquelles les athlètes mais également les visiteurs en provenances de tous les pays du monde pourront se projeter, s’identifier ou se reconnaître.". J'ai dérobé ce plan, parce que les différentes attitudes des sculptures m'évoquaient des gens tenant des portables. Et aussi pour l'ombre portée de la statue à proximité de la gardienne absorbée par son écran..

mardi 24 septembre 2024

Désarroi

 
Voilà
"ce que j’éprouve surtout, c’est la lassitude, et ce désarroi qui est frère jumeau de la lassitude, quand celle-ci n’a d’autre raison d’être que celle, précisément d’exister. J’éprouve une peur intime, des gestes que je dois esquisser, une timidité intellectuelle, des mots que je dois prononcer. Tout, à l’avance, me semble manquer. Le dégoût insupportable de tous ces visages, rendus stupides par l’intelligence, comme par l’absence d’intelligence, et grotesques, à donner la nausée, à force d’être heureux ou malheureux, horribles, simplement parce qu’ils existent – cette marée, à part de choses vivantes, auxquelles je demeure étranger…"( Fernando Pessoa 337  in Le Livre de l'Intranquillité)
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dimanche 22 septembre 2024

De la la stupidité


 
Voilà 
les récents événements politiques en France m’ont rappelé cet article paru en 2017 sur "Slate", que j'avais mis de côté et que je restitue tel quel. Il me semble tout à fait correspondre à la situation qui est la notre depuis trois mois en particulier à ce qui se passe à la tête de l'État mais aussi dans les états majors de certains partis et les rédactions de la plupart des chaînes d'informations.
"En 1976, un professeur d’histoire économique de l’Université de Californie à Berkeley, Carlo M. Cipolla, a publié un livre décrivant les lois fondamentales de ce qui est pour lui la plus grande menace pour l’humanité : la stupidité. Les règles établies par Carlo Cipolla n’ont jamais été aussi pertinentes qu’aujourd’hui. Nous sommes plus que jamais menacés de vivre dans une «idiotcracy».
Carlo Cipolla, mort en l’an 2000, soulignait que les gens stupides sont nombreux, irrationnels et qu’ils créent des problèmes pour les autres sans en tirer le moindre bénéfice ce qui affaiblit la société. Il n’y a aucune protection contre la stupidité. La seule façon pour une société de ne pas être emportée par le poids de ces idiots est, pour ceux qui ne le sont pas, de travailler plus et plus intelligemment.
Carlo Cippolla avait établi 5 lois immuables de la stupidité.
Loi 1: Toujours et inévitablement nous sous-estimons le nombre d’individus stupides en «liberté».
Peu importe le nombre d’idiots que vous imaginez autour de vous, vous sous-estimez invariablement le total. Pourquoi? Parce que vous partez du principe faux que certaines personnes sont intelligentes en fonction de leur travail, de leur niveau d’éducation, de leur apparence, de leur réussite… Ce n’est pas le cas.
Loi 2: La probabilité qu’une personne soit stupide est indépendante des autres caractéristiques de cette personne. 
La stupidité est une variable constante dans toutes les populations. Toutes les catégories qu’on peut imaginer – de genre, ethnique, religieuse, de nationalité, de niveau d’éducation, de revenus – possède un pourcentage fixe de personnes stupides. Il y a des professeurs d’université stupides. Il y a des gens stupides au Forum de Davos, à l’ONU et dans toutes les nations de la terre. Combien y en a-t-il ? Personne ne sait. Voir la Loi 1.
Loi 3: Une personne stupide est une personne qui crée des problèmes à une autre personne ou à un groupe de personnes sans en tirer soi-même le moindre bénéfice. 
Cette loi implique qu’il y ait trois autres sortes de personnes. Celles intelligentes dont les actions bénéficient à elles-mêmes et aux autres. Les voyous qui tirent des avantages pour eux-mêmes au détriment des autres. Et ceux qui enrichissent les autres à leur détriment. Les non stupides agissent de façon inconsistantes. Parfois, nous nous comportons intelligemment, parfois comme des voyous et parfois contre nos intérêts.
Mais les stupides sont eux constants. C’est pour cela qu’ils sont si dangereux pour Marco Cipolla.
« Les personnes stupides sont dangereuses et créent des dommages avant tout parce que les gens raisonnables ont du mal à imaginer et à comprendre des comportements aberrants. Une personne intelligente peut comprendre la logique d’un voyou. Une rationalité détestable, mais une rationalité… Vous pouvez l’imaginer et vous défendre… Avec une personne stupide, c’est absolument impossible. Une personne stupide va vous harceler sans aucune raison, pour aucun avantage, sans aucun plan et aucune stratégie… Vous n’avez aucune façon rationnelle de savoir quand, où, comment et pourquoi une créature stupide va attaquer. Quand vous êtes confronté à un individu stupide vous êtes complétement à sa merci…».
C’est votre oncle qui ne peut pas s’empêcher de répandre des «fake news» sur les réseaux sociaux ou l’employé du service en ligne qui va vous raccrocher trois fois au nez et va finir par ne pas régler votre problème et vous en créer d’autres.
Loi 4: les personnes non stupides sous-estiment toujours les dégâts que peuvent faire les individus stupides. Elles oublient en permanence que conclure un marché ou s’associer avec des personnes stupides est une erreur très coûteuse. 
Nous sous-estimons le stupide à nos risques et périls
Loi 5: Une personne stupide est la plus dangereuse des personnes.
Elle est plus dangereuse qu’un voyou car nous ne pouvons rien faire ou presque contre la stupidité. La différence entre les sociétés qui s’effondrent sous le poids de leurs citoyens stupides et celles qui surmontent cette difficulté tient à une chose: leur capacité à produire des citoyens se comportant de façon intelligente dans l’intérêt de tous. Si dans la population non stupide, la proportion de voyous et de personnes agissant à l’encontre de leurs propres intérêts est trop importante : « le pays devient alors un enfer » conclut Marco Cipolla.
 


 
sinon, je ne me souviens plus (et cela n'a d'ailleurs aucune importance) où j'ai pris cette photo d'un oiseau qui a l'air bien moins stupide que celui qui ouvre cette page et que j'ai, à l’orée de ma lointaine jeunesse  – quand la France pompidolait encore mollement – dessiné dans un état qui devait être sûrement très "intermédiaire" .

vendredi 20 septembre 2024

Ombres de fleurs


Voilà,
j’apprends des trucs à la radio qui ne me serviront à rien pour le temps qu’il me reste à vivre. Mais sur le moment, ça fait plaisir de savoir quelque chose que j'ignorais la veille, et que j'oublierai sans doute d'ici quelques jours. Par exemple : le requiem de Mozart est en ré mineur, une tonalité particulièrement sombre que le compositeur avait déjà testée paraît-il dans un de ses quatuors, le numéro 15 (dédié a Joseph Haynd). Alors des idées s'associent confusément les unes aux autres. Je voudrais n'être plus qu'images d'un songe voyageant parmi les quatuors à cordes de la musique française, ceux de Debussy, Fauré, Ravel, Dutilleux, Saint-Saens, Germaine Tailleferre, passer de l'un à l'autre et m'effacer ainsi paisiblement du monde. N'avoir pour ultime impression rétinienne que celle des ombres frémissantes sur un mur. Pouvoir penser comme Kobayashi Issa Ne possédant rien / Comme mon cœur est léger / Comme l’air est frais. Et me dissoudre dans le grand Tout. Et qu'on n'en parle plus. Qu'on ne parle plus de rien. Ça sera aussi bien comme ça.

mardi 17 septembre 2024

C'est passé bien vite


 
Voilà,
j’aime bien Julie Delpy dont un nouveau film que j'irai sans doute voir très vite, sort ces jours-ci dans les salles. Elle en fait donc la promotion sur une radio. Mais hélas elle est très pénible à écouter. Elle dit "voilà" tous les trois mots (comme le font de plus en plus de gens, c'est le tic de langage des années 2020) et ne finit pas ses phrases. Je ne lui en veux pas, c’est l’époque, et rien ne dit que je ferais mieux à sa place. L’essentiel, c’est qu’elle fasse de bons films.
En contrepoint, je ne peux m’empêcher de penser à Lucie Castets, cette
 jeune femme très brillante, que les partis de gauche avaient proposée comme candidate au poste de première ministre. J’ai entendu un entretien qui lui était accordé, il y a peu de temps, sur une chaîne culturelle. La pertinence de ses propos et la clarté de son élocution — certes un peu rapide mais c'est sans aucun doute parce qu’elle pense aussi très vite —, m'ont réellement séduit. Je suis fasciné par les gens capables de parler, d’enchaîner des pensées, sans jamais bredouiller, hésiter, se reprendre, bref qui illustrent en acte la célèbre maxime de Boileau "ce qui se conçoit bien s’énonce clairement". C'est un idéal auquel je ne suis jamais parvenu. L'intelligence de cette femme est indiscutable, et en plus elle est de gauche, ce qui a du agacer doublement ce président dont la popularité ne cesse de décroître à mesure que son incompétence devient plus visible. En plus il est obscène. Sa présence est obscène. Obscène au sens étymologique c’est ce qui est dégoûtant et de mauvais augure. Il a un tel besoin de se faire remarquer qu’il est prêt à toutes les indécences. Comme par exemple, lors d’une parade en l’honneur des médaillés olympiques, sautiller bêtement au son d’une rengaine de supporters "qui ne saute pas n’est pas français" entouré d’athlètes handicapés en fauteuils roulants. La classe quoi
On vit une époque formidable. 
Quoi qu’il en soit, l’été tire à sa fin. C'est passé bien vite. Et c'est déjà bien d'en être arrivé là, relativement lucide et valide.
Songeant à d'autres latitudes, je traîne au jardin du Luxembourg où les touristes font des selfies devant la fontaine Médicis 

 

lundi 16 septembre 2024

Au-delà de tout récit




Voilà,
toujours pas trouvé d'autre moyen pour libérer mon esprit de l'emprise de la réalité. Pour conjurer l'effroi qu'elle peut parfois susciter. Il me faut faire émerger cela, ces formes. Voyager dans leurs nuances, leurs surfaces changeantes. Chercher la douceur au-delà de tout récit, de tout paysage.

dimanche 15 septembre 2024

Pêle-mêle avec dessin d 'enfant

 
Voilà,
la défaite de l'Occident est vraiment consommée dans la mesure où 48% de la population des États-Unis envisage d'accorder une fois encore ses suffrages à un type dont, durant la crise du covid, on a pu constater la bêtise crasse, et qui prétend dans un débat présidentiel que des immigrés haïtiens mangent les animaux domestiques. En Argentine, le président Milei, qui ne s'est jamais marié et n'a pas d'enfants, a décrit son chien mort Conan comme son ami le plus proche et son confident et prétend être en relation télépathique avec lui. 
Donc on a encore de la marge chez les gringos.
 
*
 

Je me sens de plus en plus en plus impuissant à écrire quoi que ce soit sur le monde où je vis. Il est tellement sordide le monde, de façon générale. Cela n'a aucune utilité. Aucun sens. À quoi bon s'insurger, maugréer. Je serais amené à répéter ce que j'ai déjà écrit. C'est pour cela qu'il m'arrive de plus en plus souvent de republier des vieux posts ou de surligner des liens avec des publications passées, écrites il y a bien des années. Il faudrait juste pouvoir en rire. Mais ça serait forcément de l'humour noir. Ça ne passe pas bien sur les réseaux, l'humour noir, le second degré, l'ironie. Et puis il n'est pas certain que j'aie beaucoup d'humour en ce moment. Enfin pour écrire. Je suis plus drôle à regarder qu'à lire.
 
*
 

 
C'est à cela que je ressemble en ce moment. Mon état intérieur. Effaré. Soulagé depuis quelques temps mais pas rassuré pour autant. Conscient d'avoir échappé à un grand malheur. Il y a un peu moins d'un an, je redoutais de perdre ma fille. La mort est passée près. C'est, après un long et pénible traitement une rescapée désormais. Une miraculée peut-être. Pour ma part je suis encore sonné. Ce n'est pas le lieu pour en parler. Ce n'est en fait le lieu nulle part je crois.
Tout déconne dans ce monde, mais elle est vivante. Je peux la voir, la serrer dans mes bras, l'entendre, passer du temps avec elle, la faire rire, sourire. La laisser vivre. S'éloigner à nouveau et reprendre sa liberté. Je l'admire secrètement pour la façon dont elle a traversé cette épreuve. Je ne sais pas comment ça l'a changée. Je n'ose pas lui demander. Peur d'être intrusif. Peut-être que ça ne me regarde pas.
Je dois garder pour moi les inquiétudes. Essayer de revivre. Je n'y parviens pas bien. Me laisse glisser. Je ne peux pas chasser le vieux moi, sceptique sarcastique désabusé. J'ai vu des comportement de merde durant cette période. Quand on a un enfant malade, des gens que l'on croyait fiables peuvent se révéler dénués d'empathie. Certains même très minables. Chacun ses problèmes n'est-ce pas. Il y a eu quelques bonnes surprises tout de même. Et les vieux amis.
Parce que les circonstances l'exigeaient, moi qui ne suis pas très optimiste j'ai espéré. Et mon espoir a été exaucé. Je ne crois pas en Dieu, en la providence. Je ne peux que dire "merci la science". Merci la chance dans cette adversité. Merci le système de santé français pourtant si menacé. Merci les médecins, les infirmiers et infirmières qui ont pris ma fille en charge. 
Je devrais sourire à la vie. M'émerveiller. Mais je suis cassé. Quelque chose en moi s'est cassé. J'avance dans un perpétuel étourdissement. Je n’ai plus de repères. je sens bien que je devrais penser autrement, changer ma grille de lecture. Mais je ne sais quoi mettre à la place. Je suis épuisé. Je me traîne.

*
 

cependant je regarde toujours les murs. L'autre jour passant devant un "jardin maternel" rue du Moulinet dans le treizième arrondissement, j’ai été intéressé par cette reproduction en mosaïque de dessins d'enfants. Évidemment j'ai cherché ce qu'est  un jardin maternel car je n'avais jamais entendu ni lu cette expression. La spécificité du jardin maternel est d’accueillir en priorité des enfants de 2 à 3 ans n’ayant jamais bénéficié d’un lieu d’accueil collectif avant leur 2 ans comme une crèche par exemple. Il s’agit d’un lieu de socialisation avant l’entrée à l’école maternelle. Ce qu'on appelait autrefois un jardin d'enfants. Je me suis souvenu des dessins de ma fille, et de celui-ci que j'aime particulièrement.
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jeudi 12 septembre 2024

Procrastiner

 

Voilà
procrastiner encore 
et toujours remettre son suicide au surlendemain

mercredi 11 septembre 2024

J'aime / je n'aime pas (17)

 
 
 
Voilà,
J'aime la couleur verte que prend l'eau après qu'on ait fait chauffer des fonds d'artichauts
 
je n'aime pas les brushing des femmes dans les films des années 80. Par exemple la vedette féminine de "Terminator". Quand tu revois le film longtemps après, sa coupe c'est vraiment un truc abominable
 
j'aime réaliser une nouvelle recette de cuisine
 
je n'aime pas devoir faire dégivrer le congélateur
 
j'aime arracher les feuilles mortes des géraniums
 
je n'aime pas quand tout à coup le ciel devient très gris et que l'orage menace
 
j'aime entendre par hasard Stéphane Grappelli et Django Reinhardt et le hot club de France
 
je n'aime pas que des gens toussent dans les lieux public sans mettre leur main devant la bouche
 
j'aime regarder les abeilles et les bourdons butiner les fleurs de mon balcon
 
je n'aime pas que les filles disent "ça me casse les couilles", c'est aussi absurde qu'inélégant
 
 
je n'aime pas l’usage de plus en plus répandu de ces néologismes comme "auteurice" ou "spectateurice" pour désigner en un seul mot le genre. Peut-être que je  n’aime pas le mélange des genres parce que je suis trop vieux
 
j'aime le Gambetta, ce sirop de figue qu'on ne trouve qu'en Provence et que je ne bois plus que lorsque je me trouve au festival d'Avignon. Autrefois quand je passais mes vacances dans le sud, j'en ramenais systématiquement après chaque été.
 
je n'aime pas ouvrir le réseau social bleu et apprendre la mort d'une connaissance perdue de vue depuis longtemps.
 
j'aime sortir dans la rue, et imaginer que j'ai le visage de ma fille, que je suis elle en train de sourire
 
je n'aime pas cette tristesse que j'éprouve lorsque je parviens à la fin d'un bon livre. les allemands ont un mot pour cela : "Burendschmerz". Les allemands peuvent avoir un mot pour tout.
 
j'aime écrire des listes
 
je n'aime pas que ces gens qui se prétendaient mes "ami(e)s", qui étaient aux abonnés absents quand ils me savaient en grande détresse et qui me rappellent aujourd'hui au téléphone comme si rien ne s'était passé.
 
j'aime l’ambiance des Lounge d'hôtels haut de gamme avec des pianistes jouant des vieux standards de Jazz

je n'aime pas cette bande annonce de la tranche du matin de France Culture "des artistes, des experts des intellectuels" qui exhale tellement l'entre-soi
 
j'aime entendre jean-Pierre Rampal jouer Mozart à la flûte, c'est réconfortant
 
je n'aime pas les W.C dont la porte s’ouvre sur l’intérieur et où l’on n’a pas suffisamment de place entre le mur et la porte
 
j'aime les tableaux de Victor Brauner. ce qui est étrange c'est que je me souviens que je les aime uniquement quand je les vois
 
je n'aime pas le ton de cette présentatrice d'une émission scientifique sur France Culture qui pose ses questions comme si elle vous susurrait des propos obscènes
 
j'aime absolument toute l’œuvre de Jean-Jacques Sempé, sa douce ironie, son regard tendre poétique et généreux 
 
je n'aime pas la plupart des film réalisés par John Casavettes, pourtant appréciés par nombre de gens intelligents et recommandables. Ils m'ennuient presque aussi souvent qu'ils m'agacent par leur complaisance.
 
j'aime le paysage paisible sur cette photo prise en Dordogne

je n'aime pas que les gens appellent au téléphone sans laisser de message, ou qui laissent juste un "rappelle moi" sans donner d'explication
 
j'aime le pain au petit épeautre doré fabriqué par Fabrice Guilbaud dont la boulangerie se trouve 25 rue du colonel du Halgouët à Renac et que l'on trouve aussi à la halle du marché de Redon. C'est le pain le plus étonnant qu'il m'ait été donné de goûter. Cela tient à la qualité de sa farine, peut-être au four qu'il utilise, et plus vraisemblablement à un incomparable talent de boulanger.

je n'aime pas l'argument de certains artistes prétentieux qui pondent une grosse merde sans intérêt mais tentent de vous convaincre que c'est bon parce qu'ils ont beaucoup travaillé.
 
j'aime bien être surpris par une saveur ancienne qui me rappelle un bon moment de ma vie. Par exemple, celle du "Thé des Moines" et cette époque du début des années 90 
 
je n'aime pas que les gens mangent du pop corn ans les cinémas. Cette coutume importée des États-Unis est une des formes les plus obscènes de la société de consommation. Cette incitation à se baffrer de junk food devant un écran est une des formes les plus grotesques de l'aliénation. Heureusement en France, il reste encore des "cinémas d'art et d'essai" où l'on ne vend rien à manger
 
j'aime le fait qu'un nouveau fromager ouvre boutique à deux pas de chez moi
 

mardi 10 septembre 2024

Cérémonie

 

Voilà
assise nue sur le bureau Laure Sauvignier tente de rassembler ses pensées. De quelle manière a-t-elle a posé ce matin le verre d'eau sur l'évier ? Elle a oublié. S'en trouve contrariée.
Un peu plus tôt, à l'étage, alors qu’elle était allongée sur le plancher crasseux de la chambre bleue, lui étaient parvenus depuis le vestibule de la vieille demeure familiale, les plaisanteries et les rires gras, des convives, des frères et des cousins. Éméchés pour la plupart, ils tenaient en gloussant leurs chaussures à la main. Immobile, s'efforçant de respirer lentement elle s’était rappelé ces mots doux et les promesses qu'on lui avait fait un jour en caressant ses chevilles. Elle sortait à peine de l'enfance, alors. J'aurais du me marier sans faire la difficile plutôt que de rêver de grand large avait-elle songé dans une longue expiration. Tant d'attentes contrariées et d'abîme retenus entre ces murs où flotte un parfum de violette. 
Une fois n'est pas coutume, elle ne sera pas tout à fait prête pour la cérémonie. Déjà quelqu’un chuchote derrière la porte.
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dimanche 8 septembre 2024

La fête est finie

 
Voilà 
en passant par la rue des Archives, il y a quelques jours m’est apparue cette façade d'un bar gay du marais. C'est très "camp" comme on dit aux U.S.A. Comme l'a été d'ailleurs à bien des égards la cérémonie d'ouverture des Jeux.

 
La fête est à présent bel et bien finie, maintenant que s’achèvent aussi les Jeux Paralympiques. Il n'y aura plus cette liesse et cette ferveur pour dissimuler la misérable réalité politique et intellectuelle de ce pays et le fait qu'en dépit des apparences, la société française est travaillée par des forces obscures qui ne tolèrent pas les valeurs d'humanisme véhiculées par les jeux. Il faut se rappeler que des plaintes pour "menaces de mort" ont tout de même été déposées par Thomas Jolly, Thierry Reboul,  Alexandre Billard et Maud Le Pladec, la chorégraphe de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. La directrice des danses de l’évènement, aurait reçu "plusieurs messages haineux", menaçant son intégrité ainsi que le bon déroulement et la sécurité des cérémonies des Jeux olympiques sur son adresse mail personnelle ainsi que sur son compte Instagram.


Plusieurs courriels injurieux et haineux ont été adressés au directeur artistique Thomas Jolly et à Thierry Reboul, directeur exécutif des cérémonies de Paris 2024. Ces messages, reprenant un verset du Coran, indiquaient que le "châtiment d’Allah s’abattra sur les organisateurs à Saint-Denis", mais d'autres étaient le fait d'extrémistes de droite et de fondamentalistes catholiques, ayant vu une allusion à la cène du Christ, quand il ne s'agissait que d'un banquet de l'Olympe. On ne peut pas non plus exclure l'hypothèse de trolls alimentés par des comptes russes. Alexandre Billard, le directeur général adjoint de l’agence événementielle Ubi Bene, a lui aussi reçu des menaces, ainsi que certains acteurs de la cérémonie, comme la DJ Barbara Buch. 
Il est paradoxal que ce pays ait offert une telle image d'ouverture et de tolérance, quand c'est le parti d'extrême-droite qui désormais dicte sa loi au président, et que 30% de la population se reconnaît dans ses propositions.

vendredi 6 septembre 2024

mercredi 4 septembre 2024

Sagesse

  

Voilà,
"Ne pas tenter de comprendre ; ne pas analyser… se voir soi-même comme on voit  la nature ; contempler ses émotions comme on contemple un  paysage  — c'est cela la sagesse." Pessoa in "Le Livre de l'Intranquillité" 252
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lundi 2 septembre 2024

Un Bigot


Voilà,
un jour j'ai écrit cela que je n'ai pas immédiatement publié.
ils m'emmerdent les bigots. Qu'ils soient catholiques juifs ou musulmans hindouistes ou quoi que ce soit d'autre. Ceux qui sortent leur chapelets dans le train, les vieilles avec leur rosaire où celui-là qui psalmodiait son coran dans le tram, l'œil rivé sur un smartphone ou défilaient ses sourates et murmurant suffisamment fort ses versets pour que je l'entende. C'était au mois de Septembre 2015, à Saint Denis alors que je travaillais à un projet qui n'a jamais vu le jour. Je me traînais une putain de déprime parce que je ne comprenais pas ce qu'il m'arrivait à cause d'un certain "je préfèrerais ne pas". Deux mois plus tard, au nom d'une religion dont le texte qui la fonde porte en lui les germes d'une pensée totalitaire, eurent lieu les attentats de Paris et Saint-Denis. Et tant d'autres dans bien des pays. Depuis j'en ai revu pas mal de ces crétins décérébrés, qui psalmodient le matin dans les trains de banlieue. Ce sont eux qui méprisent les femmes, haïssent les homosexuels, les athées, les livres, la culture, la joie et tout ce qui de façon générale ne leur ressemble pas. Ils rêvent de vierges au paradis. Il faut vivre à côté de ça, de cette bêtise fanatique il faut côtoyer cette violence, qui peut s'abattre sur vous n'importe quand, comme à Orlando, comme à Nice, à Saint-Etienne du Rouvray où un prêtre a été égorgé, comme dans n'importe quel aéroport, n'importe quelle gare, sur n'importe quelle terrasse de café, dans un concert d'enfants comme à Manchester, dans un supermarché de la campagne française. Il faut supporter cette insondable bêtise tous les jours. Et comme si cela ne suffisait pas, voilà maintenant, les extrémistes catholiques qui s'y remettent. Ils sont aussi cons, aussi bornés, aussi méchants et frustrés. Dans ma jeunesse, j'avais pensé qu'on en avait fini avec ces niaiseries de religion, avec ces fables absurdes et toutes ces conneries d'histoires ã dormir debout. Que ce n'étaient plus que de vagues excentricités. Je pense toujours que la religion est une question intime, et que toutes ces bondieuseries exhibées ne sont souvent que des tartufferies, et que les religions en tant que systèmes pour gouverner les hommes, l'usage de la religion à des fins politiques n'est qu'une grosse saloperie, une gigantesque entreprise de crétinisation quelque soit le dogme, qui souvent mène à l'obscurantisme puisque la plupart du temps la religion s'oppose au savoir. On le voit avec l'Islam aujourd'hui, avec le fondamentalisme chrétien américain et son dogme créationniste, voilà on en est encore là. On explore les planètes du système solaire, on en découvre d'autres à des milliers d'années-lumière, on fait des progrès incroyable en biologie, on fabrique de l'intelligence artificielle, mais cependant la connerie naturelle tient bon, ne recule pas, prend chaque fois de nouvelles formes. Sur cette planète agonisante pour laquelle à plutôt brève échéance on établit d'apocalyptiques pronostics, il y aura toujours des fanatiques religieux pour proclamer le jugement de Dieu qui, au nom de leurs idoles respectives s'égorgeront se massacreront avec un enthousiasme délirant, au lieu de se préoccuper des vrais problèmes . Enfin bon voilà c'est dit.