Voilà,
c'est dans "L'autre journal" publié par Michel Butel que j'ai, pour la première fois, lu le nom d'Oliver Sacks. C'était à propos de son livre "Awakenings" qui venait d'être publié en France, et qui bien des années plus tard a été adapté au cinéma par Penny Marshall avec Robin Williams dans le rôle du docteur et Robert de Niro qui fait une interprétation sidérante de Léonard un de ses patients. Plus tard il y eut "L'homme qui prenait sa femme pour un chapeau" dont l'exergue est "Raconter la maladie comme un conte des mille et une nuits". Peter Brook en avait fait une mise en scène admirable d'intelligence et d'émotion. Je me souviens aussi de la lecture de "Sur une jambe" où il raconte une expérience personnelle de perte de proprioception. Vers la fin, il y évoque en quelques pages la sensation de convalescence avec une justesse et une acuité qui m'avaient alors beaucoup impressionné. Par la suite, je me suis réjoui de ses publications qui m'enchantaient à chaque fois et ses livres comptent parmi mes plus passionnants souvenirs de lecture. Ce neurologue doublé d'un humaniste qui a su explorer avec une inlassable curiosité les dysfonctionnements du cerveau et leurs conséquences sur le comportement et la pensée, nous rappelle aussi que la médecine, à l'origine, était chez les grecs un art reposant sur l'intuition et basé sur l'écoute et l'échange. Il possédait un sens aigu du diagnostic.