lundi 3 août 2015

Le premier envoi de Pierre

Voilà,
comment ça s'est passé : sur un réseau social de couleur bleue, j'ai vu des publications d'un ami qui légendait des photos, avec des petits textes qui me plaisaient beaucoup, concis et poétiques. J'ignorais qu'il avait ces talents d'écriture. Il faut dire que même si l'on se connaît depuis bientôt quarante ans – et on a vécu ensemble en ce temps-là quelques aventures artistiques joyeuses – nous ne nous voyons qu'une ou deux fois l'an. Je me suis mis donc en relation avec lui et je lui ai proposé de légender quelques images que je lui enverrais. C'est une chose dont j'ai envie depuis longtemps. Dans les années quatre-vingts j'avais eu envie de proposer ça à quelques auteurs et amis, mais par timidité je ne l'ai pas fait. Et puis les moyens de communication n'étaient pas aussi développés que maintenant. J'ai réessayé un peu plus tard avec A.L. qui tient un blog, mais il a décliné ma proposition. Donc cette fois-ci, ça marche, d'autant plus que Pierre, aussitôt reçues les images, a très vite réagi. Tout ça me plaît bien. D'une part ça me fait des vacances, parce qu'en ce qui me concerne, mon rapport aux mots est laborieux et conflictuel, ou du moins tendu. D'autre part ça me permet de prendre un peu de distance avec ce que je photographie ou fabrique et de sortir de mes gamberges un peu maussades. Enfin, ça me permet de partager, comme autrefois les improvisations que nous faisions avec d'autres sous le regard joyeux et bienveillant de Didier Flamand où nous donnions le meilleur de nous-mêmes. Et puis il y a quelques moments qui restent bien imprimés dans ma mémoire. Ceux que je nomme les moments poignants : un après midi printanier, nous sommes assis sur la pelouse de l'université de Censier avec Pierre et Elisabeth et on parle de théâtre, on a vingt ans... Un peu plus tard on passe des vacances à Hendaye en Juin 1982 dans la maison de ses parents. C'est de le début de la coupe du monde de Football en Espagne. Parfois le soir je vais voir des matches dans les bars. Il essaie de m'initier au surf... D'ailleurs à Paris il circule en skateboard alors que ce n'est pas encore la mode...
Donc ça c'est le premier envoi


"Hors champ, quelques vedettes, de petit bateaux de pêche côtière. Aujourd’hui il ne les regarde pas. Son regard a été happé par cette jeune femme à l’anorak clair, une écharpe autour du cou. Ce pourrait être sa fille…" (Pierre Carrive)

3 commentaires:

  1. et voilà, une image, une histoire...
    une vraie complicité, qui fonctionne bien on dirait !

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  2. Un bien joli commencement, j'aime beaucoup l'idée de mots-images à deux!

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  3. i like this project....the photographs and texts create a new density and depth....very nice...

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