dimanche 10 avril 2022

Rien de neuf


 
Voilà,
comme il était à prévoir le second tour de l'élection présidentielle opposera, comme il y a cinq ans, l'actuel locataire de l'Elysée dont le bilan n'est pas très brillant : la négation des principes du bien commun,  la suppression des contrats emplois aidés, la suppression de l’Impôt sur la fortune, la baisse des Aides au logement, 137 milliards d’euros de profits des entreprises du CAC 40 en 2021, 1 milliard d’argent public versé aux cabinets de conseil privés dont la plus grande part à McKinsey (qui n’a pas versé un centime de "l’impôt sur les sociétés"), l'affaire Benalla, dont on ne connaît toujours pas les détails, les nassages policiers lors de manifestations pourtant pacifiques et tirs de LBD sur les manifestants, la réforme des retraites, la loi sécurité globale, les tentes de migrants lacérées, le refus de droit d’asile aux lanceurs d’alerte, la gestion hasardeuse de la pandémie, les librairies fermées mais les hypermarchés ouverts pendant celle-ci, la suppression de 5700 lits d’hôpitaux en 2020 malgré le Covid, les milliards versés aux industries automobiles et aériennes sans aucune contrepartie sociale ni environnementale, le vote du CETA, le maintien du Glyphosate, l’augmentation des émissions de CO2, l’incapacité de la France à respecter les accords de la COP21, le démantèlement de la recherche et de l'Enseignement public, la paupérisation des universités et des étudiants, les mensonges divers et les effets d'annonce, et j'en passe. En face, une candidate d'extrême droite raciste et xénophobe, d'une bêtise crasse et qui n'a aucun programme, mais dont les "idées" ont infusé jusque dans l'ancien parti gaulliste. Depuis des années on ne cesse de jouer sur la peur des immigrés — enfin de ceux qui ne sont pas blancs, car malgré tout on se prétend prêt à accueillir les réfugiés ukrainiens (tant mieux pour eux). Les offices d'HLM proposent même par courrier à leurs locataires la possibilité d'en héberger. On n'a pas fait ça pour les kurdes, les afghans et les syriens. bien évidemment. 
Que dire de la gauche ? Elle est morte. Sûrement en raison de la médiocrité de ses dirigeants mais pas seulement. Le peuple français, si tant est que ça veuille dire quelque chose, est assez con en ce moment. Il ne vaut guère mieux que le peuple russe et bien d'autres par le monde. Il ne cesse de se plaindre, mais donne ses suffrages aux candidats qui promettent de l'asservir encore plus. Il rêve d'ordre et de maître. Il y a cinq siècles, Etienne de le Boétie, qui vécut a peine plus de trente ans, a écrit dans un texte génial  —"Le discours de la servitude volontaire" — que les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux". Il constatait et déplorait que les peuples se laissent déposséder sans réagir, en venant même à remercier la bienveillance d’un prince qui les a spoliés. Il insistait sur l'incohérence du peuple : "il est soupçonneux envers celui qui l’aime et confiant envers celui qui le trompe" et remarquait aussi que "le peuple a toujours fabriqué lui-même des mensonges pour y ajouter ensuite une foi stupide". Nous en sommes donc là. Encore et toujours là. Voilà pourquoi, je me suis assez peu exprimé sur la question ces derniers temps. Tout cela me déprime particulièrement. Le rapport du GIEC indique des chiffres alarmants, mais la question écologique, et les conditions de la transformation économique nécessaire pour envisager une transition n'ont pas été abordées. Tout cela est déplorable. Si on en est là, c’est que nous avons aussi des leaders de gauche extrêmement stupides, qui menèrent une politique très  néo-liberale quand ils étaient au pouvoir et qui n’ont pas su se remobiliser, s’unir sur un projet cohérent après la défaite de 2017. Et en plus de tout ça, la guerre est à nos portes.
Il y a quelques mois, j'ai photographié cette amusante peinture murale  à la Butte-aux-cailles, rue de l'Espérance. Je la poste aujourd'hui, même si désormais les motifs d'espérer se font de plus en plus rares. 
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12 commentaires:

  1. That is quite a list of grievances! Your choices seem even less promising than ours, though at least the voters really decide on who wins.

    best of luck ... mae at maefood.blogspot.com

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  2. ...colorful to say the least. Perhaps you would prefer Trump?

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  3. It is a colourful mural.
    Thanks for sharing and have a great day!

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  4. You words are international. Sadly, it´s the same all over.
    And to find the mural in a street named like that.
    1995 my now Hubby and I got in a huge fight. It was in Esperance, Western Australia and I thought... in a place named like this we will not split up.
    There is always hope. Maybe even for people, maybe even for politics. Perfect mural for... always...

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  5. Rue de l'Esperance.... But Le Pen 23,3%, Zemmour 7,2% Together 30,5% It's frightening, not hopeful
    Oh and i don't understand the mural

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  6. My first time voting in a Presidential election was Johnson-Goldwater in 1964. I was not happy with that choice. I understand your feelings, but I truly hope that Le Pen will be history and soon forgotten. France will survive Macron. I'm not sure the USA will survive what the orange clown did.

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  7. Sadly not many good politicians around the world! We are having federal elections in May and between the current Prime minister (from the Liberal party) and another candidate from the Labour Party, I don't know who could be the worst to lead us for the next 3 years! At least the mural is bright and funny. Thanks for participating in Monday Murals Kwarkito.

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  8. Politics and the new F word that starts with P. But I don't want to say his name. Sigh.

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  9. Avant de parler peuple, chacun à notre petit niveau... alors tous ces petits niveaux assemblés.
    N'est-ce pas dans l'idée de peuple que se trouve les bases de notre ignorance et de notre servilité ?

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  10. comme disait assez justement Raoul Vaneigem, "l'espoir est la laisse de la soumission". et comme disait le camarade Lénine, "que faire ?"
    et pourtant, il paraît que "la vie est belle".
    ma perplexité est sans fond. quoi qu'il en soit, la peinture murale attire le regard et interroge : qu'a voulu nous dire l'artiste ?

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