mardi 30 juin 2020

Tour de France


Voilà,
le Tour de France aurait du commencer samedi dernier... Cela fait partie des choses qui rythment la vie de ce pays, et relèvent en quelque sorte de notre folklore national. Un été sans tour de France c’est, dirait Leonard Cohen, «comme un tiroir sans opium, comme un œillet d’Inde transformé en vulgaire marguerite». Les derniers étés sans tour de France advinrent pendant l’occupation nazie. C'est à ce genre de détails que l'on comprend l'ampleur de la crise que nous traversons. Je ne suis pas particulièrement passionné par le cyclisme, mais les étapes de montagne, par exemple ont toujours quelque chose de fascinant. Je me souviens de l'été 1967 à Biscarrosse qui fut celui où j'appris à faire de la voile avec la fille et le gendre de nos voisins qui possédaient un petit Jeanneau ammarré à Port Maguide sur le lac de Sanguinet. Un jour dans la voiture (une très vieille Mercédès qui possédait un autoradio), alors que nous revenions d'une journée sur le lac nous apprîmes la mort  du cycliste Anglais Tom Simpson sur les côtes du mont Ventoux, dûe à une overdose de produits dopants. Je me souviens aussi de mois de juillet 1972 à Paris, où je regardais le duel entre Eddie Merckx et Luis Ocana en mangeant des pop corn que je m'étais préparé, dans l'appartement de l'école polytechnique que j'avais pour moi tout seul puisque mes parents travaillaient et que mon jeune frère était chez sa nourrice. Et depuis il m’est souvent arrivé de suivre ces étapes de montagne à la télévision. Même si l’on sait que la plupart de ces coureurs sont dopés à mort, le spectacle de la souffrance qu’ils s’infligent à l’assaut de certains cols demeure attrayant. « Du pain et des jeux », le vieil adage romain reste actuel. Néanmoins, de grands auteurs comme Albert Londres ou Antoine Blondin ont écrit sur cette épreuve chantant la geste de ses martyrs et de ses héros, contribuant ainsi à lui donner des lettres de noblesses, ce qui dans un pays autrefois si épris de littérature n’est pas rien.
Plus tard dans ma vie, j'ai rencontré des gens qui passaient leurs vacances l'été dans les Alpes afin de pouvoir assister aux étapes de montagne. Ils avaient même dans leur salon une assiette à l'effigie de Raymond Poulidor, l'éternel second du tour de France. Pour ma part je n’ai, enfant, jamais beaucoup possédé de ces figurines de cyclistes. Je leur préférais les voitures de courses de la marque Dinky Toys, même si les premières que je me suis achetées était de la marque majorette. Il est possible que j’ai déjà évoqué cet épisode. Je me rappelle que lorsque nous allions à Bordeaux, Chez ma grand-mère qui habitait rue de la Devise, nous passions souvent au magasin de jouets de Maurice Verdeun (qui d’ailleurs était un ancien champion cycliste) dans ce passage couvert appelé je crois la galerie bordelaise. Elle m’offrait souvent une de ces miniatures. Aujourd’hui encore la vision d’une boîte jaune Dinky Toys continue de m’émouvoir. Elle réactive les convoitises qui me saisissaient alors devant certaines devantures.
linked with weekend reflections

5 commentaires:

  1. A wonderful part of France--- and some wonderful memories.

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  2. indeed your memories connected to the Tour de France are captivating--and i feel the mournfulness too

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  3. Here in Holland we are all crazy for the tour.Indeed a pity it is not this year but your reflections sure fills the memories of hours waiting until they pass by in a flash. Hope next year better.

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  4. Toute ma jeunesse... Je passais toutes mes vacances au pied du mont Saleve, le tour passait toujours devant chez nous... Frénésie de bonbons, de petits drapeaux, d casquettes...

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  5. Looks like Turkey is in the lead. :-)
    I think I would have liked these figurines when I was a child but I only had race cars and solders.
    It's an excellent picture that made me think of my childhood and dream of Le Tour de France !

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