lundi 31 octobre 2011

Halloween




Voilà
ça c'était il y a trois ans. Cette année aussi ils sont venus. Ça tombait plutôt mal. J'ai donné des bonbons, j'avais prévu le coup. Même si je la trouve un peu conne cette célébration. J'ai pensé aux petits voisins qui ont perdu leur mère et qui eux c'est sûr ne sont pas à la fête. A ce qu'ils ont du ressentir quand ils ont vu passer les masques sur la coursive. Peut-être même les enfants déguisés ont-ils sonné, tout joyeux, sans savoir. 

dimanche 30 octobre 2011

De nouveau l'heure d'hiver


Voilà
hier à la cinémathèque, j'ai vu un film tout à fait extraordinaire d'un réalisateur argentin Leopoldo Torrès Nilsson dont j'ignorais jusqu'à l'existence. Malheureusement c'est la fin de la rétrospective ce soir, et je serai donc passé à côté d'une œuvre sûrement majeure du cinéma. J'aurais au moins vu "El secuestrador" (1958) qui, disent les spécialistes, n'est pas son meilleur film, ce qui me laisse d'autant plus de regrets, car cette façon de raconter une histoire m'a subjugué de même que les cadres qu'il compose, la temporalité articulant sa narration, l'humour décalé de certaines scènes ainsi que les fausses pistes où il nous entraîne.... Et c'est avec des images plein la tête que je suis ensuite allé me promener vers St Germain des prés. Une petite bruine fraîche tombait comme pour confirmer que l'été indien était peut-être vraiment fini. D'ailleurs ce matin au réveil j'ai réalisé que nous étions passés à l'heure d'hiver. J'avais complètement oublié cette affaire là.

jeudi 27 octobre 2011

Rêve de sable


Voilà
j'ai rêvé des villes improbables sur des rivages où jamais je ne retournerai. De souvenir il ne m'en reste plus que sable et poussière, et la lumière incertaine d'un hiver dont j'ignore à présent s'il m'est proche ou lointain.

mercredi 26 octobre 2011

Un jour historique, dit-on


Voilà
sommeil interrompu par un rêve absurde, où le voisin, moribond dans la réalité, cassait dans mon salon une bûche à coup de hachette. Mais avant d'ajuster son coup à chaque fois il tapait au sol, faisant des entailles sur mon parquet. Je lui disais donc que là c'en était trop et le poussais vers la sortie sans qu'il n'oppose une réelle résistance tant il paraissait hagard et comme absent. Je m'explique difficilement sa présence chez moi, et encore moins le fait que je le touchais alors que dans la vie il m'a toujours inspiré une vraie répulsion, rendue plus vive encore par le fait que depuis quelques mois c'est un vrai zombie, un cadavre ambulant. Ensuite me revient en mémoire cette séquence vue à la télévision, et à laquelle j'ai repensé plusieurs fois par flashes dans la soirée et qui suscite en moi un certain malaise dont je ne parviens à me débarrasser : c'est la parole d'un ouvrier qui travaille dans une entreprise de transport maritime, laquelle une fois de plus menace de licencier un grand nombre de ses employés. L'homme, manifestant sur un pont au dessus de la Seine dit devant un barrage de policiers ne pas comprendre  qu'on donne de l'argent à la Grèce et que l'on n'aide pas les gens qui ont un emploi en France, et se demande pourquoi les flics sont prêts à les tabasser comme des voyous. Tout cela se mélange avec les actualités radiophoniques qui brossent un tableau assez sombre des conséquences d'un échec du sommet de Bruxelles sur l'Euro, et ne se révèlent d'ailleurs guère plus optimistes en cas d'accord, puisque d'après le chroniqueur, cela ne serait là qu'une façon de différer à plus ou moins brève échéance les conséquences d'une catastrophe déjà présente. Puis c'est la lente litanie des mesures sociales adoptées par le parlement pour réduire le déficit en France. Je me lève. Insouciante,  ma fille, encore au lit dans sa chambre est en train de lire les dernières aventures de Jules "un plan sur la comète".  Elle me dit avec un grand sourire que cela fait une heure et demie qu'elle est réveillée. Dehors le ciel est d'un bleu très pur. Même s'il fait froid, il y aura, comme ces jours passés, probablement beaucoup de gens dans les jardins publics à profiter des ultimes rayons d'un beau soleil d'automne.

lundi 24 octobre 2011

Mon grand-père


Voilà
on arrivait par Saumur en empruntant la nationale qui longe la Loire. A la sortie on pouvait, sur la droite, après Notre-Dame-des-Ardilliers, apercevoir les caves Gratien & Meyer où l'on fabriquait du mousseux selon la méthode champenoise. Ce bâtiment perché sur la colline me faisait rêver. Je le trouvai immense et majestueux dans sa rigueur géométrique. Il semblait tout droit sorti d'un jeu de construction. On passait ensuite sous une ligne à haute tension (des boules étaient accrochés aux câbles électriques) puis c’était Dampierre (Mr Gentilleau y avait sa boucherie et vendait une viande délicieuse) et ensuite Souzay qu’il fallait en partie traverser avant de tourner sur la droite pour remonter en sens inverse une ruelle pentue jusqu'à la maison en tuffeau de mon grand-père construite au pied de la falaise crayeuse. Il était alors possible de garer la voiture dans une impasse au bout de laquelle se trouvait un grotte, ce qu’on appelle là-bas une cave où étaient entreposés des outils. C’était un endroit toujours abrité du soleil, entre la maison du grand-père et celle de Mr et Madame Séchet. Il y faisait perpétuellement frais. Souvent, le cyclomoteur jaune de la manufacture des armes et cycles de Saint-Etienne appartenant à mon grand-père y était garé, posé sur sa béquille. Quand il voyait passer la voiture, il apparaissait par la fenêtre. Je pense encore à lui souvent. C'était un homme délicieux. Je l'aimais bien. 

vendredi 21 octobre 2011

Le photographe et son modèle


Voilà
La fille reculait faisant semblant d'aguicher le photographe qui avançait en la mitraillant avec son appareil, et je me suis alors demandé si c'était une idée à elle ou à lui. Je l'ai envié de  pouvoir ainsi photographier des gens avec leur consentement. Moi je n'y arrive pas bien, je suis mal à l'aise et je ne sais pas comment m'y prendre.

mercredi 19 octobre 2011

Traitement d'un détail d'une toile de Marc Bonnet


Voilà
on n'échappe pas à son époque. Je pense, j'imagine, je regarde et je projette avec les outils qui sont à ma disposition. Tout ce que je vois est une information que je peux interpréter et transformer à ma guise. Ainsi grâce aux techniques modernes, m'est il possible de travailler une image avec mes doigts, dans un geste primitif et enfantin. Un geste cependant, qu'il y a quelques années il m'était impossible d'accomplir ni même d'imaginer.

mardi 18 octobre 2011

Oups! Repéré...


Voilà
je l'aime bien ce dessin là. Je ne sais plus trop de quand il date. Il m'évoque une anecdote concernant Kafka. Obligé de traverser les chambres de ses sœurs afin de se rendre dans la sienne, il leur disait pour s'excuser du trouble causé par son passage "Faites simplement comme si j'étais un rêve"...
première publication 18/10/2011 à 10:24 
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samedi 15 octobre 2011

La Folie


Voilà
il arrive parfois qu'un homme se réveille le matin sans savoir qu'au soir il sera devenu un assassin. Un coup de folie soudain et le voilà autre et pourtant si semblable à lui-même. Peut-être la folie rampait-elle insidieusement dans ses propos, ses pensées, des images qui le traversaient, de soudaines colères qu'il parvenait péniblement à maîtriser, mais il s'accommodait de cela, comme on le fait des petites douleurs, du sommeil difficile ou du désordre de l'appartement qu'on rangera plus tard. Et puis advient une contrariété, un événement qui déjoue ce qu'on avait prévu pour que la démence éclabousse le réel de façon indélébile. Olivier Roson, parce qu'on lui avait refusé un permis de port d'armes, a tué une policière à coups de sabre à la préfecture de Bourges, et blessé plusieurs autres personnes. Des témoignages rapportent que l'homme avait parfois pendant les cours de Sciences naturelles qu'il dispensait au Lycée Jacques Cœur, des comportements singuliers, fantasques, étranges. La presse a mentionné qu'il tenait un blog. Par curiosité je veux voir si celui-ci révèle quelques unes de ces bizarreries.

En guise de présentation (rubrique "A propos de moi") un texte de Jacques Lacarrière :
"Regarder, décrire, inventorier l'œuvre des Hommes, leurs entreprises pacifiques tant que d'autres, mus par le fanatisme et par l'intolérance, ne les ont pas encore détruites. Ecrivant après l'invasion romaine, et juste avant les destructions barbares, Pausanias n'apparaît pas seulement comme un voyageur au regard averti, mais surtout comme un homme, un témoin passionné, scrupuleux, vigilant des dernières heures de la Grèce."
Vient ensuite une épitaphe de Padiaménope, savant et prêtre de l'antiquité égyptienne :
"O les vivants, O ceux qui sont sur terre / ceux qui sont nés et ceux qui viendront à naître / qu'ils pénètrent en ce tombeau et qu'ils contemplent ce qui est en lui / parachevez ce monument et rétablissez ce qui est abîmé". Pour finir une citation de Serge Halimi "la lucidité est une forme de résistance". Une note aussi qui indique, que les propos de son blog sont disponibles gratuitement chez un éditeur.

Le blog est constitué d'images et de textes. A certaines dates correspond une célébration : journée internationale contre la torture, journée de la sagesse, journée internationale des casques bleus, journée internationale pour un tourisme responsable et respectueux, journée internationale des enfants victimes d'agression etc etc. Les photos sont de médiocres clichés, pris en de nombreux endroits de France et révèlent une inclination particulière pour les statues (c'est tout de même ce qu'il y a de plus facile à photographier). Quant aux textes, ce sont pour la plupart des "réflexions" liées à des extraits d'œuvres. On trouve pêle-mêle Char, Breton, Malraux, Pascal, Confucius, Camus, Bacon, Aung San Suu Kyi la résistante au pouvoir birman, Robert Capa évoquant le débarquement. Il y a des poèmes de Lorca, Byron, Nietzsche, des proverbes chinois.  L'homme a le goût de la citation pas toujours celui de l'orthographe. Il s'essaie parfois lui aussi à la maxime, l'aphorisme le plus souvent au pitch "game of death : confrontation entre les justes et le nihilisme", "fair game une histoire vrai (sic) pour la lutte contre les oppressions sur l'Esprit",  "occulter une réalité est un crime contre l'humanité" (sous une photo représentant un pochoir wikileaks). Il semble très soucieux du désordre du monde. Mais beaucoup de mes amis le sont. Ils manifestent souvent sur des réseaux sociaux leur indignation qu'il m'arrive parfois de partager, diffusent leurs commentaire que je relaye aussi volontiers lorsque je les vois passer et que cela me paraît pertinent. Ils ne sont pas fous pour autant. D'ailleurs rien dans ce blog ne suggère la possibilité d'une folie meurtrière. J'ai vu pire. 
Bien sûr dans son dernier billet, cette phrase, grammaticalement incohérente et vaguement prémonitoire. "N'oublions pas que nous ne sommes que des primates aux pulsions encore incomplètement contrôlées, encore dépendant du milieu naturel qui l'entoure, si ce dernier vient à hausser la voix".  En fait ce qui inquiète le plus dans ce blog, ce sont, postés par d'autres blogueurs, les réactions qui font suite à l'événement. Elles mettent en évidence le fait que la dinguerie est plutôt bien partagée. Il y a là un bouquet d'efflorescences délirantes assez chamarré qui suscite autant l'effroi que la nausée. Le bandeau publicitaire affiché sur la droite "explose un ballon et gagne un kdo", ajoute un peu d'incongruité à l'affaire. Un lecteur du blog révèle même que le 18/10/11 à 2 H 48 au dessus du titre "livre d'or" s'est affiché Ads by google Marbrerie Funéraire Nos conseillers vous guident dans le choix de Marbrerie www.3123-obsèques.fr/Marbrerie. Well well...
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vendredi 14 octobre 2011

Roxas Bd


Voilà
depuis notre hôtel, il fallait, pour rejoindre le centre culturel philippin où nous animions un stage avec des acteurs locaux, longer le front de mer. Beaucoup de pauvres gens vivaient là, dormaient là. Le premier jour, au pied d’un de ces arbres, j’ai vu une toute petite tombe d’enfant surmontée d’une croix. Nous sommes passés devant avec Didier, sans rien dire. Lorsque quelques minutes après je lui ai demandé s’il avait vu la même chose que moi, il m’a simplement répondu qu’il ne fallait pas croire tout ce qu’on voyait. J'ai repensé à cette histoire hier au café Marly, en discutant avec Marie que j'ai eu plaisir à voir avant qu'elle ne reparte au Québec. (linked with the weekend in black and white)

mercredi 12 octobre 2011

L'heure de la sieste (un souvenir)


Voilà
dehors dans l'air tiède, les oiseaux essaiment leurs trilles. Par la fenêtre ouverte de cet ancien presbytère qui donne sur la sacristie on peut apercevoir, lorsqu’il fait beau temps, la chaîne des puys qui se découpe au loin. Nonchalamment allongée près de moi, une jeune femme lit un recueil de vieilles chroniques provinciales. Son corps souple et harmonieux contraste avec la vétusté de la chambre aux murs constellés d'une multitude d'îles et d'archipels brunâtres que la moisissure y a déposés. Dans quelques jours l'armée irakienne va envahir le Koweït.

lundi 10 octobre 2011

Malédiction


Voilà
La malédiction des chaussettes célibataires a encore frappé

dimanche 9 octobre 2011

Stars of Disco

Voilà
c'était un dimanche après-midi en Bohême, aux dernières années du communisme. Une fête foraine d'un autre âge, en bordure d'une forêt. J'accompagnais des amis venus se promener en famille. Soustraites de l'anonymat d'un corps, ces jambes sortant de cette petite cabine désuète ont attiré mon attention. Je n'ai vu ni le visage de la femme ni celui de l'enfant. Mais quelque chose là, me parvenait d'une histoire sans que je ne comprenne si ce que m'était caché tenait du bonheur ou de la résignation

vendredi 7 octobre 2011

So long


Voilà
je me souviens du Macintosh dont Enzo Cormann avait fait l'acquisition début 88, et avec lequel nous avions travaillé pour réaliser un montage de textes de Guattari. 

jeudi 6 octobre 2011

Surprise, fire, great fear


Voilà,
ça a brûlé juste en dessous de chez moi
c'était un peu flippant

lundi 3 octobre 2011

La méthode à Gilou (bezness plan)

New-York 1994

Voilà
"Régulièrement l'équipe se réunit afin de mener une réflexion sur les façons de devenir plus efficace. Elle s'ajuste et modifie son comportement en conséquence. Elle utilise pour cela nos méthodes rassemblées en un tout cohérent. Y sont préconisées les bonnes pratiques qui se renforcent mutuellement : développement itératif et incrémental, refactorisation de code remaniement continu, team pluridisciplinaire incluant le donneur d'ordres, collaboration ouverte et franche etc... Et cela dans le respect de nos valeurs : Communication Simplicité Feedback Courage Respect Abnégation et pour finir Burn out à moyen terme, puisque, comme le disait Keysnes à long terme on est mort." (linked with - Rain's TADDthe weekend in black and white)

dimanche 2 octobre 2011

Ni parfum ni musique

  


Voilà
très tôt, il avait entretenu un curieux commerce avec les mots, où l'attirance le disputait à la suspicion. Ils ne suffisaient à exprimer le monde secret qui s'agitait et balbutiait en lui. Mû par un irrépressible besoin de nommer ce qu'il ne pouvait ni taire ni dire, il gémissait en son poing, rage et impuissance mêlées. Que n'était-il musique ou parfum... Cachée dans le tumultueux limon des songes, une langue étrange et informulée continuait de travailler à son insu. Des idées remuaient. Comme des particules surgies de l'espace peut-être ne faisaient-elles que traverser son corps. Y laissant toutefois une trace fugitive à peine perceptible mais néanmoins obsédante... (shared with the weekend in black and white)

samedi 1 octobre 2011

Dormir pour oublier (6)

Voilà
Marie, vit au Québec, et revient tous les six mois à Paris où elle reste une quinzaine de jours pour des raisons professionnelles. Elle constate qu'il y a de plus en plus de pauvres dans la rue. Et c'est vrai qu'à présent on peut même les croiser à La Défense au pied de ces tours où siègent de grandes entreprises multinationales qui font de considérables profits sans guère payer d'impôts.