lundi 27 octobre 2025

L'avenir serait-il dans les champignons ?

  

Jardin Botanique de Lisbonne

Voilà,
aux dernières nouvelles l'avenir serait dans les champignons. Pourvu que ce ne soit pas un champignon atomique
Au cœur de la forêt amazonienne, des scientifiques ont découvert un champignon qui se nourrit de plastique. Pestalotiopsis microspora est un champignon particulier. Il peut survivre exclusivement grâce à l'un des types de plastique les plus courants (et les plus persistants) : le polyuréthane  et ce, même dans des environnements dépourvus d'oxygène, comme les décharges enfouies. 
Cette capacité remarquable en fait un recycleur naturel, capable de réaliser ce que les systèmes créés par l'homme ont encore du mal à accomplir : décomposer les déchets plastiques de manière efficace et durable. On pourrait imaginer un monde où les bouteilles en plastique jetées ne dureraient pas des siècles, mais se décomposeraient en quelques semaines, grâce à un allié microscopique caché dans le sol forestier. Les chercheurs espèrent désormais exploiter cette espèce pour la bioremédiation, c'est-à-dire le nettoyage des sols pollués, des côtes envahies par le plastique et même de nos océans. 
Mais il paraît aussi que les ruines de Tchernobyl, recèlent elles aussi un champignon tout à fait particulier. Lui c'est de radiations dont il se nourrit, d'après certains scientifiques qui l'on découvert. Le Cladosporium Sphaerospermum est un champignon noir découvert sur les parois du réacteur 4 de Tchernobyl, l'un des environnements les plus radioactifs de la planète. Au lieu de mourir, cet étrange organisme prospère en absorbant les radiations gamma mortelles qu'il convertit en énergie métabolique. Ce processus, appelé radiosynthèse, est similaire à la photosynthèse des plantes. Simplement au lieu d'utiliser la lumière du soleil, ce champignon utilise les radiations pour sa croissance. C'est l'un des rares organismes connus sur Terre à le faire. Cette espèce fongique pourrait non seulement empêcher la contamination nucléaire de se propager, mais serait aussi potentiellement en mesure d'absorber et de neutraliser complètement les radiations dans ces zones. 
Des recherches sont encore nécessaires avant de d'envisager l'utilisation de ce processus. 
 Les scientifiques explorent son potentiel de biorestauration en l'utilisant pour nettoyer les sites radioactifs trop dangereux pour l'accès humain. Sa capacité à tolérer, voire à absorber, les radiations pourrait en faire un outil précieux pour la reconstruction après une catastrophe nucléaire. "C'est comme si la nature avait conçu un bouclier biologique contre les radiations", a observé un chercheur. En outre, ce champignon pourrait être utile dans l'espace. Des chercheurs ont déjà envoyé le Cladosporium sphaerospermum vers la Station spatiale internationale. Non seulement il a survécu mais il s'est développé. Plus impressionnant encore, il a bloqué jusqu'à 84 % des radiations cosmiques incidentes. Cela laisse augurer qu'il pourrait un jour servir de bouclier naturel contre les radiations pour les astronautes en mission dans l'espace lointain, où l'exposition représente un risque sanitaire majeur. Des retombées nucléaires à l'exploration spatiale, ce modeste champignon noir pourrait détenir la clé de la survie dans certains des environnements les plus extrêmes de l'univers. On peut être reconnaissant au reste de la nature de proposer des solutions aux méfaits que l'humanité lui inflige.
Est ce que l'industrie est prête à investir pour passer au stade du développement qui permettrait d'absorber certaines pollutions déjà existantes ?

dimanche 26 octobre 2025

Cauchemar climatisé

 

Voilà
les fous, les tarés, les dingues sont un peu partout au pouvoir. Les peuples pour la plupart préfèrent s'en remettre aux démagogues et aux cons qui leur trouvent des boucs-émissaires ; les peuples ont besoin de boucs-émisssaires. C'est comme ça depuis des siècles. Les scientifiques nous avertissent que bientôt la planète sera inhabitable ; cela ne semble pas troubler tant de gens. Du moins pas sous nos latitudes. Les scientifiques aussi deviennent des boucs émissaires car l'obscurantisme gagne du terrain. On s'en remet à la providence, à la prière. "In god we trust".
On continue comme avant. On laisse les lumières allumées, même quand il n'y a plus personne ; même quand c'est la nuit. "C'est pas grave c'est des LED, ça consomme moins". Ici on vit encore avec nos certitudes, nos illusions. On voudrait que le monde — enfin pas le monde, mais notre environnement immédiat — continue de durer tel qu'on l'a toujours connu. Confortable, avec tous ses fétiches : la pub, la climatisation, les néons, la consommation à outrance. On ne veut pas songer que c'est pourtant ce monde qui nous a empoisonnés. Déjà nous ne sommes plus que des ombres vouées à disparaître. On s'enfonce dans le futur qui se referme sur nous avant de nous engloutir. Pour l'instant il y a encore de la muzak d'ambiance, les lumières sont encore tamisées, les sols bien cirés ; les escalators fonctionnent toujours plus ou moins. 
On disparaîtra cependant en bons modernes : le doigt sur l’interrupteur, et l’esprit sur “snooze”.
 
 
Et puis dehors, sur les murs de la villes il y a quelques images naïves comme celles d'Alexandre Puga, un street artiste brésilien dont j'ai déjà montré une fresque la semaine dernière. Il s'exprime beaucoup dans le quartier Beaubourg, semble-t-il, offrant des silhouettes d'enfants qui réclament la paix ou rêvent devant une fleur. Dans le monde où nous vivons — ce "cauchemar climatisé" pour reprendre l'image de Henry Miller — ces naïfs messages d'espoir et ces couleurs offertes à la ville, semblent bien dérisoires. Ils sont à notre regard l'équivalent des "charmes" ; ainsi appelait-on au moyen-âge ces formules d’incantation employées dans certaines circonstances et censées avoir un effet concret sur le monde physique : les choses, les gens, les animaux. Les mots y étaient importants, mais les charmes pouvaient aussi comporter l’utilisation de plantes, de gestes ou d'objets. D'une certaine façon, on en est encore là.

vendredi 24 octobre 2025

Matin d'Automne

 
 
Voilà
Il est transi
De pauvreté
Ce matin d'automne.
 Yosa Buson
 
Cette photo a été prise du côté du cloître St Merri. J'ai récemment lu dans un livre d'Éric Hazan, intitulé "L'Invention de Paris", consacré à l'histoire et à la transformation de la capitale, mais aussi à la façon dont cette ville a été traversée par l'histoire, que, lors des journées révolutionnaires de Juin 1848, dans cette rue, où j'ai autrefois cadré une photo intéressante — je la juge ainsi, parce qu'elle continue de me plaire bien des années après — des barricades furent érigées ici, tout comme en Juin 1832, lors d'émeutes que Victor Hugo, évoque à la fin de son grand livre "Les Misérables". Aujourd'hui, les misérables dorment la nuit sous des tentes de fortune. Ils sont nombreux dans ce quartier à deux pas de Beaubourg et du centre Pompidou qui vient de fermer pour des travaux de restauration qui vont durer près de cinq ans dit-on.

lundi 20 octobre 2025

La rivière enchantée


Voilà,
Il y a des souvenirs comme ça qui s'accrochent. Ils ne lâchent plus. Lorsque j'ai découvert la rivière enchantée, je n’étais pas tout jeune j’avais plus de 17 ans. C’était un de ces dimanches où nous allions au musée en famille. Ce n’était pas ma famille, mais c’était la famille rêvée. Il y avait les trois sœurs. L’une d’elle était mon amoureuse, et puis leurs doux parents, Philippe et Dominique. Ce jour là, donc, ce fut d'abord la visite du Musée des Arts et Traditions Populaires qui n’existe plus aujourd’hui. Seule demeure sa carcasse. Il va être reconfiguré et deviendra une annexe de la fondation Vuitton. Il présentait une vision synthétique de la société française traditionnelle, rurale et artisanale pour l'essentiel, depuis le dix-neuvième siècle jusqu'aux années 1960. Y étaient exposés des choses anciennes de la vie passée, des objets usuels, dont l’usage s’est perdu. Dominique aimait beaucoup ce musée. Pour ma part, je le trouvais étrange, étonnant. Il ne correspondait pas tout à fait à l’idée que je me faisais d’un musée, (mais du reste, avais-je vraiment une idée de ce que devait être un musée ?). Quoi qu’il en soit, il évoquait des façons de vivre anciennes dans la France d'autrefois, celle des champs et des campagnes.
Après la visite, nous nous sommes promenés au jardin d’acclimatation. Je n’y étais jamais venu mais les filles avaient l’air de bien connaître. Elles parlaient surtout de la rivière enchantée et je crois que cela leur rappelait des souvenirs d’enfance. Nous y sommes allés Nous nous sommes entassés dans la même barque, tous les six. Tout le monde riait. C'était tellement étrange et tellement bon d'être là, au milieu de cette famille si accueillante et qui n'était pas la mienne, sur cette rivière qui n' en était pas vraiment une. Je me sentais en sécurité.
En Mai 2015 j'y suis retourné en compagnie de Sophie, ses enfants et ma fille. Une autre barque, d'autres rires. Discrets et tenaces les souvenirs continuent de voguer, d’une barque à l’autre. 

dimanche 19 octobre 2025

Liste des découvertes hasardeuses (2)


 
Voilà,
une autre liste de découvertes glanées de-ci de-là, — pour la plupart sur le net — dont quelques une peuvent être réconfortantes, mais certaines autres bien effrayantes.
j'ai découvert il y a peu que les savants chinois travailleraient sur un projet qui semble tout droit sorti d'un roman de science-fiction : la construction d'une centrale solaire dans l'espace. Située à 36 000 kilomètres au-dessus de la Terre, cette centrale collecterait la lumière du soleil sans interruption et renverrait l'énergie vers la Terre à l'aide d'une technologie à micro-ondes. Contrairement aux fermes solaires terrestres, qui sont limitées par les conditions météorologiques et la nuit, cette station orbitale pourrait fournir une énergie propre 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, sans interruption. Si elle aboutit, cette initiative pourrait générer plus d'énergie que toutes les réserves de pétrole de la Terre réunies, ce qui en ferait l'un des projets d'énergie renouvelable les plus ambitieux de l'histoire. Ce concept transforme notre façon d'envisager l'énergie solaire, en faisant de l'espace lui-même la plus grande centrale électrique de l'humanité. Il s'agit d'une initiative audacieuse qui pourrait remodeler la production énergétique mondiale et réduire à jamais notre dépendance aux combustibles fossiles.
 
j'ai découvert il y a peu que Gervase de Brumaire qualifié dans "Préparez vos mouchoirs" de meilleur clarinettiste du monde dans une scène d'anthologie associant Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Michel Serrault a vraiment existé, mais son vrai nom était Gervase de Peyer. Mais il a en effet enregistré "le concerto pour clarinette" de Mozart
 
j'ai découvert il y a peu Stephen Paulello un facteur de piano français un des derniers innovateurs en cette matière. Pianiste-concertiste, il s’intéresse à la construction de son instrument, se forme et réalise très vite ses premiers prototypes. Puis, à la recherche de nouvelles possibilités et de nouvelles sonorités il décide de pousser plus loin et de faire évoluer cet instrument, figé depuis la fin du 19siècle. Il conçoit donc l’Opus 102, déjà surnommé la "Bugatti Royale" des pianos. Un piano de concert révolutionnaire dans sa conception, comprenant 102 notes (du do au fa) au lieu des 88 habituelles, avec 9 touches supplémentaires pour les basses, 5 pour les aigus. Un instrument hors norme de 3 mètres de long, d’une finition exceptionnelle, qui se démarque également par ses cordes parallèles obliques et leur unique chevalet, ainsi qu’un cadre sans raidisseurs. Des idées qui ne sont pas nouvelles mais qui n’avaient jamais été réunies dans un même piano. De quoi offrir de nouvelles perspectives aux compositeurs.
 
J'ai découvert il y a peu que l'’obésité devance l’insuffisance pondérale pour devenir cette année la forme la plus répandue de malnutrition, touchant désormais 188 millions d’enfants et adolescents en âge d’être scolarisés, soit 1 sur 10, et les exposant au risque de contracter une maladie potentiellement mortelle" avertit l’UNICEF qui ajoute : 'les enfants sont donc désormais davantage touchés par l’obésité que par l’insuffisance pondérale dans toutes les régions du monde, à l’exception de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud". Le rapport précise que " l’alimentation des enfants n’est plus façonnée par des choix personnels, mais par des environnements alimentaires néfastes, qui privilégient les aliments ultratransformés et les produits issus de la restauration rapide, riches en sucres, en amidon modifié, en sel, en mauvaises graisses et en additifs. Ces produits ont envahi les magasins et les écoles alors que l’industrie des produits alimentaires et des boissons dispose d’un pouvoir de ciblage des jeunes sans précédent grâce au marketing numérique
 
j'ai découvert il y a peu qu'en 2025, des scientifiques ont dévoilé une réalisation effrayante mais révolutionnaire : la toute première simulation sur superordinateur conçue pour prédire l'avenir de la civilisation humaine. Alimentée par l'un des modèles d'IA les plus avancés à ce jour, cette simulation combine des données réelles issues de la science climatique, de la géopolitique, de la technologie, des tendances démographiques et de la consommation des ressources afin de projeter un calendrier détaillé de la voie potentielle de l'humanité vers l'extinction. Contrairement aux prédictions passées basées sur des facteurs isolés, ce modèle intègre des milliers de variables à la fois. Il évalue comment les écosystèmes s'effondrent sous la pression, comment les sociétés réagissent aux changements technologiques et comment les points de basculement environnementaux se répercutent sur le système mondial. La simulation a testé des millions de scénarios possibles et a identifié plusieurs fenêtres d'effondrement probables, allant de quelques siècles à plus de 100 000 ans dans le futur, en fonction de nos actions actuelles. Bien que cela puisse sembler terrifiant, l'objectif n'est pas de prédire la fin du monde, mais de guider la survie. La simulation aide à identifier les choix les plus efficaces que l'humanité peut faire aujourd'hui pour prolonger son avenir. Il s'agit notamment d'accélérer le développement des énergies propres, de protéger la biodiversité, d'améliorer la coopération mondiale et de réduire les inégalités. Les chercheurs soulignent que l'extinction de l'humanité n'est pas inévitable. Il s'agit d'un risque que nous avons le pouvoir de réduire. Ce type de modélisation nous offre un outil précieux pour la planification mondiale. Il permet de passer du discours de la peur à la nécessité d'agir en connaissance de cause. une bonne définition des risques à venir nous permet de nous adapter à temps. Si la simulation a montré de nombreux résultats catastrophiques, elle a également révélé des voies de résilience, où les humains prospèrent en respectant les limites de la planète et en faisant progresser la science en harmonie avec la nature. Notre avenir n'est pas écrit. Il se façonne en ce moment même, à travers chacune de nos décisions. Le message le plus fort de cette simulation ne concerne pas la fin, mais le commencement. Nous avons encore le temps de changer de cap.


j'ai découvert il y a peu qu'Aux Pays-Bas, une innovation technologique verte transforme les bâtiments ordinaires en murs vivants, grâce à des briques conçues pour favoriser la croissance de mousse directement à leur surface. Ces briques favorables à la mousse ne nécessitent ni terre, ni entretien, seulement la pluie et le vent. Et ce qu'elles offrent en retour est remarquable elles purifient l'air urbain, refroidissent les bâtiments et les ruespermettant de perdre jusqu'à 7°c, enfin elles capturent et stockent naturellement le CO₂. Dans la ville de Leyde, les écoles et les arrêts de bus sont recouverts de mousse, transformant ainsi les murs ordinaires en écosystèmes purificateurs d'air et rafraîchisseurs climatiques. Il ne s'agit pas seulement d'une décoration. C'est une défense contre la chaleur urbaine et la pollution.

j'ai découvert il y a peu que chaque seconde, en Europe, les bulldozers, les grues, les bétonnières arrachent 48m2 à la nature, ce qui en une année correspond à la superficie de la ville de Londres. Et ça ce n'est vraiment pas une bonne nouvelle
 
j'ai découvert il y a peu que, dans un contexte de ralentissement économique national, le gouvernement chinois vient de lancer une campagne de régulation des contenus en ligne, visant les discours jugés trop pessimistes ou clivants. De contenus critiques, même s’ils expriment des réalités sociales vécues par des millions de citoyens sont purement et simplement supprimés. Il s’agit de modeler un Internet conforme à une vision optimiste et patriotique, en accord avec l’idéologie de "rêve chinois", ce projet de renouveau national défendu par Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir, en 2013. J'aurais donc peu d'occasion de m'exprimer si j'étais en Chine, mais ça je m'en doutais bien.
 
j'ai découvert il y a peu que, pour la première fois en plus de quatre décennies d'observation, le courant ascendant saisonnier du golfe de Panama n'a pas eu lieu en 2025. Cet événement atteste un changement radical dans un processus océanique vital. Normalement déclenché par de forts alizés entre décembre et avril, ce phénomène annuel fait remonter à la surface des eaux froides riches en nutriments qui favorisent la pêche et protégent les récifs coralliens du stress thermique. Selon les chercheurs du Smithsonian Tropical Research Institute (STRI), l'affaiblissement des vents a empêché la remontée d'eau, entraînant un réchauffement des eaux et des concentrations de chlorophylle inhabituellement faibles, signe d'une baisse de la productivité océanique.
 
j'ai découvert il y a peu qu'on a testé une nouvelle stratégie de protection contre le sida en Afrique en utilisant le lénacapavir, un antiviral déjà utilisé chez les patients souffrant d’infections persistantes. Sur les 2134 femmes ayant reçu une injection de cette molécule, aucune n’a été infectée par le virus du Sida. Ce traitement préventif nécessiterait seulement deux injections par an, contre un comprimé quotidien jusqu’à présent. En décembre dernier, ces travaux ont été nommés "Découverte de l’année" par la revue Science. 

j'ai découvert il y a peu qu'un vaccin à ARNm spécifique à certains types de cancers a montré des résultats spectaculaires lors d’essais cliniques, avec des rémissions prolongées chez de nombreux patients. C'est bien dommage que le secrétaire d'état à la santé des USA soit un antivax.
 
j'ai découvert il y a peu, — c'était le jour de la signature du plan de paix au Moyen-Orient (qui n'est en fait qu'une trêve et ne durera pas longtemps c'est probable) — sur un mur du quartier Beaubourg, cette peinture murale faisant écho à cette autre, réalisée par le même artiste sur le même thème. On peut toujours rêver. Pendant ce temps là, le fasciste Poutine et sa bande de gangsters tentent toujours de détruire l'Ukraine et d'annexer la Georgie
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mercredi 15 octobre 2025

L'envie me quitte tout doucement


 
Voilà,
j'ai de moins en moins de choses nouvelles à raconter et à montrer sur ce blog. L'envie me quitte doucement d'écrire et même de photographier, et c'est la raison pour laquelle, de plus en plus fréquemment, je republie d'anciens articles. En outre, trop souvent je me répète, m'insurgeant devant les mêmes choses. Mon espace intellectuel se rétrécit. Ma capacité d'émerveillement se tarit. Le monde me fatigue toujours un peu plus. Tant de nouvelles alarmantes s'accumulent. Il y a des prises de conscience qui, à l'époque où nous vivons devraient se faire mais n'adviennent pas. Je ne parle pas seulement des désastres écologiques, dont les gouvernements des grandes puissances et les décideurs de l'industrie semblent pour la plupart se contrefoutre totalement. 
S'il n'y avait que ça, cela serait déjà terrible. Mais la militarisation croissante de la planète, la mainmise des oligarchies sur les gouvernements, la multiplication des pouvoirs autoritaires, la restriction des libertés dans un nombre croissant de pays, l'appauvrissement des populations, la recrudescence des génocides en cours dans de nombreux endroits, la décivilisation à l'œuvre dans le monde entier, à l'exception de la Chine peut-être, le triomphe de la bêtise de l'arrogance de l'irresponsabilité  dont Trump est le parfait exemple, mais qui advient aussi lentement dans le pays où je vis, tout cela me consterne. Le monde fait un bruit de fond qui m'affole. Je veux dire qu'il me rend littéralement fou. L'envahissement des images trafiquées, des fake-news sur les réseaux sociaux n'arrange rien.
Bien sûr je pourrais me satisfaire de partager des poèmes glanés ici ou là au cours de mes lectures. De publier des photos sans aucune légende, ou bien me contenter de rendre compte des nombreux films que je vois, (car je vais souvent au cinéma, comme on se drogue). Ou encore témoigner des quelques expositions auxquelles je me rends. Mais je n'en ai même plus la force. Cette contrainte que, jusqu'ici, je me suis imposé par hygiène mentale, pour essayer de lutter contre l'engourdissement de la pensée me pèse de plus en plus. Je me réveille le matin sans envie ni désir. Je traîne au lit et m'abandonne à des rêveries qui me ramènent à des périodes lointaines de ma vie. Je n'aime pas ce que j'entends et vois autour de moi.
Je repense à ce qu'écrivait en 2009, dans "N'espérez pas vous débarrasser des livres",  Umberto Eco,  — c'était l'époque de Berlusconi (comme on oublie vite) — "L’ignorance est toute autour de nous, souvent arrogante et revendiquée. Elle fait même du prosélytisme. Elle est sûre d’elle, elle proclame sa domination par la bouche étroite de nos politiciens. Et le savoir, fragile et changeant, toujours menacé, doutant de lui-même, est sans doute un des derniers refuges de l’utopie. [...] Le savoir, c'est ce dont nous sommes encombrés et qui ne trouve pas toujours d'utilité. La connaissance, c'est la transformation du savoir en une expérience de vie." Je ne peux m'empêcher de mettre cela en relation avec ce qu'a déclaré Lech Walesa il y a quelques mois, suite à l'élection du candidat populiste au poste de président de la Pologne,  : " La démocratie en Pologne s'est effondrée le 1er juin 2025. Pour la première fois de l'histoire, la moitié de la société polonaise a élu un président qui est un proxénète, un escroc, un usurier, un menteur et un toxicomane – avec le soutien indéfectible de l'Église catholique, qui est censée prêcher les valeurs de l'Évangile. Ce n'est pas mon président et ne le sera jamais. […] La Pologne est ma patrie, mais ce n'est plus mon pays. Pour l'instant, je m'exile intérieurement – ​​dans le monde de la nature, de la musique et des livres. Ce qui m'attend ensuite, je l'ignore. Pour ma santé mentale, je vais arrêter de lire ce qui se passe en Pologne. Je ne commenterai plus l'actualité. J'ai besoin de prendre soin de moi. Adieu Pologne." C'est — quand on s'approche de la mort —une sage décision. Je devrais m'efforcer d'en faire autant.

vendredi 10 octobre 2025

Au fond d'un instant sans borne


Voilà,  
"Vivre, c'est errer seul, vivant, au fond d'un instant sans borne. Pour un artiste, toute réflexion sur le temps débouche plus ou moins sur une sorte de panique métaphysique. C'est de cette panique que se nourrit sa création, le présent étant du passé en train de se faire, le passé un ancien futur qui n'a pas tenu ses promesses, le rêve éveillé ne sera jamais réalisé et les rêves de la nuit ne rejoindront jamais ceux du jour." (Laurent Terzieff)

mercredi 8 octobre 2025

Jardin Atlantique

 

Voilà,
certains visages croisés au cours de mon existence, auxquels je n’ai su répondre par un mot, un regard, une attention plus prolongée, je me demande, avec une sorte de remords déjà posthume, s’ils n’exprimaient pas quelque secrète sollicitation à laquelle ma timidité ou ma distraction m’auraient empêché de répondre. Ils sont là dans ma mémoire comme une dette qui n’a pas été honorée.
Ainsi, je me trouve partagé entre ce que j’ai vécu et cette autre vie, en suspens, qui m’accompagne comme une ombre sournoise. Elle n’a ni événements ni contours précis, mais parfois, au détour d’un souvenir, elle surgit devant moi avec une surprenante clarté. L'occasion qu'on n'a pas saisie un soir d’été, une conversation interrompue trop tôt, la proposition à laquelle on n'a pas jugé bon de répondre — autant de moments simples dont la suite m’a échappé, mais qui ont durablement inscrit leur empreinte dans ma mémoire.
J'ai entendu dire que les regrets les plus persistants ne viennent pas de ce que nous avons perdu, mais de ce que nous n’avons pas osé tenter. C'est possible. Ce qui a existé s’use, finit par se fondre dans l’habitude ou dans l’oubli ; mais ce qui n’a pas eu lieu reste intact, comme un possible figé, d’autant plus vif que la réalité ne l’a pas entamé. Une pensée cependant apaise les regrets. Sans ces détours, ma route eût été différente. Mais le hasard de mes atermoiements a tracé un chemin plus énigmatique que mes décisions. Il m’a guidé jusqu’à l’apparition de ma fille. La présence au monde et dans ma vie de cet être si lumineux justifie tout ce que je n’ai pas accompli.
C'est à ces divagations que je m'abandonnais ce jour là en cet étrange jardin où je l'ai si souvent promenée lorsqu'elle était petite.

mardi 7 octobre 2025

Notre-Dame-du-Rugby


 
Voilà,
le , de retour vers Dax après un match amical à Bordeaux contre le Club Athlétique Béglais, Raymond Albaladejo (frère de Guy qui fut aussi un grand joueur, et par la suite commentateur au côté de Roger Couderc), Jean Othats et Émile Carrère, trois joueurs de l'US Dax trouvent la mort aux environs de Lesperon dans un accident de la route dû à un accrochage avec un camion. En mémoire de ces disparitions, l'abbé Michel Devert transforme un bâtiment du patrimoine ecclésiastique en la Chapelle Notre-Dame-du-Rugby (située sur la commune de Larrivière-Saint-Savin (Landes) entre Mont-de-Marsan et Aire-sur-l'Adour. 
 
  
La chapelle était à l'origine un ancien oratoire romain, l'édifice devint la sacristie de l'ancienne église paroissiale de Larrivière Saint-Savin, qui fut démolie vers le milieu du XIXe siècle. Ce qui en restait fut alors transformé en chapelle après des travaux de défrichement entrepris en 1960 pour devenir ce qu'elle est actuellement. En , le secrétariat d'État à la jeunesse et aux sports autorise Notre-Dame du rugby, et en décembre, la Fédération française de rugby à XV donne un avis favorable. La réfection de la toiture se fait la même année, et la réfection de l'intérieur en 1966. Robert Bézac, évêque de Dax, inaugure la chapelle en Des travaux postérieurs à l'inauguration sont entrepris par phases successives : en 1969, Pierre Lisse, capitaine du Stade montois réalise la statue de Notre-Dame du rugby. La construction du clocher date de 1971, et les carillons sont installés en 1974. Le vitrail représentant la vierge au joueur est dessiné par Patrick Géminel, militaire et grand Prix de Rome. L'intérieur est rénové par Joseph Bernardet. Les pavés viennent des rues de Grenade-sur-l'Adour et de Mont-de-Marsan. La pierre d'autel vient des abbés Barrère, de Grenade-Larrivière. Le marbre de l'autel est celui de l'ancienne chapelle, les carreaux sous l'autel proviennent d'un château. (sources wikipedia)
 
 
J'y suis passé il y a longtemps durant l'été 2008. C'est un endroit singulier qui fleure bon le terroir du Sud-Ouest. Il témoigne aussi de la ferveur et de l'engouement que  ce jeu suscite dans la région, et aussi du respect et parfois même de la vénération à l'égard de ceux qui le pratiquent. Alors que je venais de l'est de la France, la découverte dans la cour de l'école de Biscarrosse-plage de mes nouveaux camarades de classe en train de former une mêlée et de jouer avec ce ballon étrange, reste un des moments parmi les plus saisissants les plus émouvants et les plus persistants de mon enfance

dimanche 5 octobre 2025

Déambulation

Voilà,
la fondation Cartier pour l'Art Contemporain a quitté l'immeuble du 261 Bd Raspail. Conçu par Jean Nouvel il fut inauguré en 1994 à l'emplacement de l'ancien Centre Culturel Américain qui avait connu des heures glorieuses dans les années soixante-dix. L'architecte avait pris soin de préserver le cèdre planté à cet endroit par Chateaubriand en 1823. Malheureusement il fallut l’abattre en 2020, la sécheresse l’ayant considérablement fragilisé.
J'ai beaucoup fréquenté la Fondation Cartier, qui se trouvait non loin de chez moi. J'y ai fait de nombreuses photos. Celle-ci a été prise en 2008, lors d'une rétrospective consacrée au sculpteur César dont on peut reconnaître une version du pouce géant qui se trouve aussi dans le quartier de La Défense.
Pour visiter les collections de la fondation il faudra désormais se rendre dans le centre de Paris, place du Palais Royal. Une adresse prestigieuse et plus centrale. Plus minérale aussi. Avant de se trouver à Raspail avec son petit jardin, la fondation était autrefois située dans un vaste parc à Jouy-en Josas. J'y étais allé il y a fort longtemps avec Agnès.  
 
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Non loin, au 11 rue Campagne-première (la rue où meurt le personnage de Belmondo à la fin de "A bout de souffle") se trouve depuis 33 ans la librairie de Hubert Bouccara  "La Rose de Java", librairie hors-norme entièrement consacrée à l’œuvre de Romain Gary et de Joseph Kessel (l'enseigne porte le nom d'un de ses romans). Denis Gombert la décrit comme "un lieu atypique, vrai petit coin de paradis parisien pour lecteurs passionnés".  
 
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Poussant la promenade vers la station de métro Port Royal, je me suis retrouvé, du côté de la rue Pïerre-Nicolle où j'ai quelques souvenirs. C'est là que se trouvait le collège d’Agnès, lorsque je l'ai connue. A l'entrée d'un immeuble, j'ai remarqué cette peinture qui bien sûr n'existait pas à l'époque. 

vendredi 3 octobre 2025

Le Présent

 
 
Voilà,
le présent n’est qu’un leurre, un rêve qui s’efface
l’avenir le passé y sont liés à jamais
et l’univers se tient, immobile et fugace 
flaque de lumière où tout déjà demeurait