Voilà,
"tu es pressé d'écrire
comme si tu étais en retard sur la vie
s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
comme si tu étais en retard sur la vie
s'il en est ainsi fais cortège à tes sources
hâte-toi
hâte-toi de transmettre
ta part de merveilleux de rébellion de bienfaisance
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t'inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement"
effectivement tu es en retard sur la vie
la vie inexprimable
la seule en fin de compte à laquelle tu acceptes de t'unir
celle qui t'es refusée chaque jour par les êtres et par les choses
dont tu obtiens péniblement de-ci de-là quelques fragments décharnés
au bout de combats sans merci
hors d'elle tout n'est qu'agonie soumise fin grossière
si tu rencontres la mort durant ton labeur
reçois-là comme la nuque en sueur trouve bon le mouchoir aride
en t'inclinant
si tu veux rire
offre ta soumission
jamais tes armes
tu as été créé pour des moments peu communs
modifie-toi disparais sans regret
au gré de la rigueur suave
quartier suivant quartier la liquidation du monde se poursuit
sans interruption
sans égarement"
suggérait au cours des années trente René
Char dans son recueil le "Marteau sans maître". Je ne sais si ces
consignes s'adressaient à lui-même ou au lecteur éventuel, mais elles me
semblent toujours aussi pertinentes. Cela ne vaut d'ailleurs pas que
pour les écrivains. Je m'efforce — dans la mesure de mes moyens —
d'y souscrire depuis longtemps. Les années amassées et la présente
époque chaque jour plus tumultueuse angoissante et confuse, donnent plus
d'intensité à ce poème. C'est pourquoi, moi aussi, sommé par je ne sais quelle obscure nécessité, je m'obstine à continuer de
bricoler dans mon coin. Je n'ai pas le choix. Je ne peux pas
faire autrement.
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It seems like everyone falls behind all the time, and they are still so relevant. I'm glad you shared this. :)
RépondreSupprimerI tinker as well. A thoughtful post, Arnaud.
RépondreSupprimerThank you for linking AFFF
RépondreSupprimermuchl 🧡 love
Lovely photograph. I followed your link from NixPixMix.
RépondreSupprimerAnother wonderful write with photo. I hope you are doing well.
RépondreSupprimerOne must follow the commands of one's inner voice! Thanks for taking part in the "My Sunday Best" meme.
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