Voilà,
En choisissant d’offrir aux Français un "défilé nocturne" pour le 14
juillet 1982, François Mitterrand avait fait le choix de l’innovation
protocolaire. De façon symbolique, c’était une manière pour ce premier président socialiste de la cinquième république élu depuis un peu plus d’un an seulement, de marquer la
singularité de son septennat.
J'éprouvais alors un réel plaisir à saisir toutes ces personnes qui ne se préoccupaient absolument pas de moi tant elles étaient absorbées par le spectacle qui leur étaient offert. Ayant grandi dans l'armée, il va sans dire que je n'ai aucune appétence pour ce genre de manifestation, et j'ai toujours considéré les gens qui y trouvent quelque agrément, avec une certaine réticence.
L'occasion était trop tentante d'une série de clichés à la manière de Lisette Model,
où les gens sont toujours plus ou moins ridicules. J'ai appris il y a peu, qu'elle déclarait photographier les choses
qu'elles ne comprenait pas, et que, "appuyer sur le déclencheur était
pour elle une façon de poser une question, dont la photo lui révèlerait
possiblement la réponse". Je n'en crois évidemment pas un mot. J'ai plutôt tendance à considérer que
dans l'Amérique puritaine, et au moment où la tendance était à la
photographie humaniste, il lui était difficile d'admettre publiquement qu'on
pouvait être fasciné par les tares, la laideur, les anomalies, les
difformités, les comportements étranges qui se manifestaient dans une
société d'abondance de loisirs et de confort.
Pour en revenir à ces photos de défilés qu'on trouvera rassemblées sous le libellé spectateurs de ce blog, elles ne sont pas franchement généreuses, c'est sûr, mais plutôt effrontées. C'était une façon de montrer que le socialisme, dont le slogan — pompé sur Arthur Rimbaud — était "changer la vie", ne changeait –de ce point de vue – rien du tout. Le populo quel que soit le régime en place, était comme avant, et comme il sera toujours, forcément assez con pour être au rendez-vous et regarder "défiler et complimenter" l'armée française.



Witaj, bardzo miło mi się to czytało. Ogromnie interesuje się fotografią. Ciekawe informacje. Chętnie poczytam też inne posty. Pozdrawiam serdecznie z Polski
RépondreSupprimerVery good
RépondreSupprimer...it's parade time here!
RépondreSupprimerExcellent. Je me souviens bien du 10 mai 81
RépondreSupprimerI so love the way you write. This post can take all of us from one time to another. Thank you for sharing with FFO and have a very nice weekend.
RépondreSupprimerFascinating photographs and immersive writing
RépondreSupprimerGreat candid images!
RépondreSupprimerPuritan America....isn't that now?
RépondreSupprimerThe top pic looks like it's posed.
RépondreSupprimerA striking reflection, where the lens becomes both witness and critique, revealing not only the spectacle but the enduring contradictions between political ideals and public rituals.
RépondreSupprimerTes photos sont vraiment réussies !
RépondreSupprimerThese are great vintage photos and interesting about a night time Bastille Day arade.
RépondreSupprimerSo beautiful pics
RépondreSupprimerVery interesting photos. I thought the first one was especially so.
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