samedi 2 octobre 2021

Comme un bruit de plumes


ESTRAGON
toutes les voix sont mortes
 
VLADIMIR
Ça fait un bruit d'ailes
 
ESTRAGON
De feuilles
 
VLADIMIR
De sable
 
ESTRAGON
De feuilles
 
Silence
 
VLADIMIR
Elles parlent toutes en même temps
 
ESTRAGON
chacune à part soi
 
VLADIMIR
Plutôt elles chuchotent 

ESTRAGON
Elles murmurent
 
VLADIMIR
Elles bruissent
 
ESTRAGON
Elles murmurent
 
VLADIMIR
Que disent elles ?
 
ESTRAGON
Elles parlent de leur vie
 
VLADIMIR
il ne leur suffit pas d'avoir vécu
 
ESTRAGON
il faut qu'elles en parlent
 
VLADIMIR
Il ne leur suffit pas d'être mortes
 
ESTRAGON
Ce n'est pas assez
 
VLADIMIR
Ça fait comme un bruit de plumes 

ESTRAGON
De feuilles
 
VLADIMIR
De cendres
 
ESTRAGON
De feuilles 

Samuel Beckett in "En attendant Godot"
linked with my sunday best

6 commentaires:

  1. Makes as much sense as anything these days-- actually more. The fellow on the left reminds me of the tin man. Which reminds me-- I was working for CBS in San Francisco when Nixon resigned. The first record we played after his speech started with these words..."Oz never did give nuthin to the tin man" At the time, that seemed appropriate. Feathers, leaves, ashes...

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  2. Thank you for taking part in the "My Sunday Best" meme.

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  3. ah oui, our old friends estragon and vladimir, we are never tired of them, and every time i come across them, their old words tell me new things...

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