lundi 5 avril 2021

Convalescence

 
 
Voilà,
en retournant au Jardin des Plantes voir (comme je m'y étais engagé en novembre) le prunus shirotae complètement fleuri, j'ai repensé à ce passage dans "Le Livre de l'Intranquillité" de Pessoa. "L’impression de convalescence, surtout si la maladie qui l’a précédée s’est à peine fait sentir dans les nerfs, a un côté de gaieté mélancolique. Les émotions et les pensées connaissent une sorte d’automne, ou plutôt un de ce début de printemps qui, à la chute des feuilles près, ressemble, dans l’air et dans le ciel, à l’automne.
La fatigue peut être un plaisir, et le plaisir fait toujours un peu mal. Nous nous sentons un peu en marge de l’existence, tout en en faisant partie, et comme penchés au balcon de la vie. Nous voilà contemplatifs sans vraiment penser, nous sentons sans émotion indéfinissable. La volonté se détend car elle n’est pas nécessaire.
C’est alors que certains souvenirs, certains espoirs, certains désirs vagues remontent lentement la pente de la conscience tels des voyageurs indistincts aperçus du sommet d’une montagne. Souvenirs de choses futiles, espoirs qu’il était sans importance de ne pas voir se réaliser, désirs qui n’ont connu de violence ni dans leur nature ni dans leurs expressions, incapables de seulement vouloir être." C'est tout à fait la sensation qui est la mienne ces dernières semaines.


C'était étrange de voir cet arbre densément fleuri quand tout autour, les autres essences étaient encore dépourvues de feuilles. C'était le 31 mars dernier, après un agréable après-midi de travail, une narration pour un commentaire consacré à Daniel Cordier disparu récemment, collectionneur d'art et un des premiers résistants de Londres aux côtés de De Gaulle. Un travail utile et nécessaire comme je n'en avais pas fait depuis longtemps. Ensuite, je m'étais proposé d'emprunter le chemin des écoliers afin de profiter de cette belle fin de journée ensoleillée.
 

Je ne m'attendais pas à ce que les cerisiers du Japon attirent autant les promeneurs en ces premiers beaux jours. Parmi eux, de nombreux japonais venus pour là pour les photographier ou faire des selfies. Malheureusement, depuis les températures ont considérablement baissé et il fait de nouveau un froid hivernal sur Paris.

6 commentaires:

  1. C'est bien que nous ayons le printemps ici dans l'hémisphère nord. Cela permet aux petites doses d'espoir de prendre racine. Il y a un petit parc à la limite nord de notre petite ville qui a quelques arbres avec de belles fleurs. Je pense que je vais mettre mon masque et y aller demain. Et peut-être que je serai comme vous dites, contemplative sans vraiment penser.

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  2. I love the flowering trees of spring. Happy Easter, Happy Spring!!!!

    Worth a Thousand Words

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  3. It it springtime, but I still got snow in my garden

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  4. C'est beau cet état d'esprit de gaieté mélancolique du prunus... et le tien.
    Merci à Pessoa qui si bien met en mots nos ressentis .

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  5. ·.
    Para los japoneses la 'sakura' es un elemento primordial en sus vidas. En la mía también lo sería si tuviera tantos cerezos aunque en El Jerte Extremadura) hay una imponente floración que es todo un gran espectáculo.
    Hermosas fotos.
    Un abrazo K.


    LaMiradaAusente · & · CristalRasgado

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  6. Wow! What a fabulous spring bloom!

    It's terrific to see you at 'My Corner of the World' this week!

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