jeudi 4 mars 2021

Ahlala


 
Voilà,
cette année passée nous aura comme anesthésiés. C’est une sensation étrange : car les événements les péripéties du début du premier confinement se sont effacés. Un an qu'on ne parle que du Covid. 
A peine si l'on se souvient les points presse de la porte-parole du gouvernement. Comme s'ils n’avaient pas existé, comme si elle-même n'avait jamais été de ce monde, et comme si tous les errements du début de la pandémie n'avaient été qu'une fiction. Pourtant il y a un an on demeurait stupéfait par la bêtise effarante l’aplomb les mensonges de Sibeth N’Dyaye. On se demandait par quel miracle autant de nullité pouvait atteindre une telle audience.  C'était un numéro de clown tout à fait assumé. La bêtise fière d'elle-même. Évidemment les élucubrations stupides de Trump outre Atlantique, avaient plus d'audience et étaient encore plus sidérantes. Mais tout de même, nous parvenions en matière de bêtise ouvertement assumée à combler notre retard à grand pas. 
Et les mensonges des responsables de la santé, toute l’impéritie des pouvoirs publics les manquements de l’État en matière de santé, le scandale des masques, l'absence de tests, tout ça qui était si énorme et qui pensait-on ne manquerait pas de faire l'objet de commissions d'enquêtes afin que soient jugées les responsables. 
Certains se sentaient des vocations de procureurs. On allait voir ce qu'on allait voir.  Collés à leurs écrans ils se répandaient en imprécations solitaires sur le réseau sociaux. On n'en resterait pas là . Ça ne pourrait jamais être comme avant, après. C'est fou quand même tous ces gens qui ont des solutions à nos problèmes et qui passent leur temps sur facebook ou twitter. "Une fois l'urgence passée, il faudra bien en revanche que les responsables sanitaires et politiques rendent des comptes sur la manière dont ils se seront révélés totalement pris de court par un risque sanitaire parfaitement identifié, avec une situation en l'occurrence très peu grave par rapport à ce que serait une vraie pandémie tueuse." disait l'un. 
"Il faudra aussi répondre de l'inaptitude à répondre vite et bien (comme d'autres nations) en requérant au besoin de manière contraignante la mise à disposition des capacités industrielles et scientifiques pour faire ce qu'il aurait fallu." vitupérait un autre. 
Entre leurs quatre murs beaucoup se sentaient démangés par le prurit révolutionnaire. "Rappelons que le risque pandémique est redouté depuis plus de 30 ans, en provenance d'Extrême-Orient comme désormais des toundras subarctiques, à risque de libérer d'innombrables variétés de virus jusque là congelées sous le permafrost... Un peu donc comme si dans une région à risque de tremblement de terre, on n'avait ni prévu de normes de construction antisismique ni de procédures de protection de la population ! Ceci alors que des cohortes de hauts fonctionnaires et universitaires étaient généreusement payés pour anticiper ces risques". Je ne sais plus qui a écrit cela. Quelqu'un qui croyait que la justice est indépendante du pouvoir politique. Quelqu'un qui pensait que les gens fortunés ont l'amour de la patrie chevillé au corps et se soucient de l'intérêt de la nation. Un romantique révolutionnaire en chambre. Or que voit-on aujourd'hui ? Un an après. La résignation, l'oubli. la fatigue, la dépression. Le goût pour la lutte s'est bien émoussé.
Tout cela semble aujourd’hui lointain et comme fictif. D'ailleurs il est difficile d'en trouver des traces sur Internet. Tout ça s'est dilué dans une sorte d'éternel présent uniquement relié à l'épidémie. Le virus est devenu le maître des horloges. Quant aux projets de lois mal goupillés qui devaient trouver le peuple sur leur chemin, ils repassent en catamini, sans rencontrer de grande opposition.
 
Tout ce qui précède le premier confinement semble s’être perdu dans un lointain aussi incertain que confus. Pour ma part, mes albums de photos sont les seuls éléments qui me permettent de reconstituer les semaines qui ont précédé, où ce qui advenait en Chine semblait ne jamais devoir nous atteindre. Par exemple je me souviens de cette "nuit des Bodysnatchers", à la cinémathèque où  Philip Kaufman était présent, à laquelle j'avais assisté avec Pascal. Nous avions regardé les quatre films, réalisés sur ce thème. Je me souviens qu’une seule personne dans l'assistance portait alors un masque. Mais dans ma mémoire tout cela semble relever d'une vie parallèle, d'un souvenir bien plus lointain. Je peux toutefois me rappeler l'empressement qui fut le mien à aller voir un maximum de spectacles, de films, d'expositions au début du mois de mars
 
Ces derniers temps une émission de divertissement, s'amuse à revenir sur l'actualité un an en arrière, jour pour jour. Ces piqûres de rappel, nous donnent l'impression que ce pays n'a pas avancé d'un iota, puisqu'on en est encore à parler de reconfinement, et que ce qui se passait à l'époque pour les tests et les masques se reproduit aujourd'hui avec les vaccins. C'est la même désorganisation et l'improvisation dans les chaînes de décision, la confusion dans les objectifs et tout le monde y va de son point de vue. Il y a des commissions des sous commissions, des agences locales, régionales, des comités transversaux, interceci intracela, de suivi de prospectives, des experts qu'on consulte et qu'on n'écoute pas. Ce qui ressort de tout ça, c'est le ridicule dont se couvre notre pays qui s'autorise à donner des leçons à tout le monde et qui n'est pas plus capable de concevoir un vaccin que d'en produire et à toute les difficultés à organiser la vaccination de la population.
Ahlala !  comme on dit en France. 
Je me suis rappelé cette sculpture qui se trouvait quai de Conti au début des années 10. 
Aux images récentes je ne trouve plus beaucoup d'attrait.
 Linked with skywatch friday

11 commentaires:

  1. everything looks so different in black and white

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  2. I don't think things are too much better here. That's a very interesting photo. Love the sculpture, and it looks wonderful in b&w.

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  3. B&W is perfect for sculpture-- especially this picture. Laura and I are still waiting for the vaccine.

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  4. Moi je me souviens très bien de tous ces "spécialistes" français qui laissaient entendre, il y plus d'un an de ça, que ce qui se passait en Italie n'arriverait pas en France car "nous sommes préparés". Laissant entendre que les pays du sud, ben, on sait bien que leur médecine "n'est pas aussi performante que la nôtre."
    C'était terrible à entendre...Ahlala, en effet.
    Contente de te retrouver.

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  5. I love your photo! I don't much like any government :(

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  6. This is a fine sculpture with a loud comment. Most unusual.

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  7. Lots of drama exploding out the frame in this photograph.

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  8. You have captured the action in the sky and on the ground too!

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  9. les "années 10" : ça sonne curieusement. mais rien n'est plus juste !

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